Après Pamela Anderson, la sulfureuse Anna Nicole Smith émeut dans un documentaire Netflix
Après s’être intéressé à Pamela Anderson en janvier dernier, Netflix proposera ce mardi 16 mai un documentaire sur la playmate, égérie Guess et icône des années 2000 Anna Nicole Smith. Ce film, intitulé Celle que vous croyez connaître : Anna Nicole Smith, tente de dévoiler la facette humaine et vulnérable de la femme, derrière la plastique de bimbo inspirée par Marilyn Monroe.
par Violaine Schütz.
Quelques mois après avoir frappé fort avec un documentaire émouvant et intime sur Pamela Anderson, Netflix veut réhabiliter une autre bimbo iconique des années 90 et 2000 : la subversive Anna Nicole Smith. Ce mardi 16 mai, la plateforme diffusera le film Celle que vous croyez connaître : Anna Nicole Smith, réalisé par Ursula Macfarlane, à qui l’on doit un documentaire sur Harvey Weinstein. Comme l’héroïne d’Alerte à Malibu, la starlette Vicki Lynn Hogan alias Anna Nicole Smith, a fait les frais d’un traitement médiatique misogyne, notamment dans les tabloïds. La strip-teaseuse, actrice et chanteuse aux allures de pin-up avait a en effet défrayé la chronique en épousant, en 1994, un milliardaire, J. Howard Marshall, de 62 ans son aîné (décédé un an plus tard). Elle avait alors été accusée d’être une femme vénale, se disputant l’héritage de son mari avec le fils de ce dernier. Anna Nicole Smith a aussi souvent été critiquée pour son comportement erratique. Elle est apparue ivre et insultante en public et a montré ses seins en direct sur MTV, quelque part entre Courtney Love et Britney Spears.
Le destin tragique d’Anna Nicole Smith au cœur d’un documentaire sur Netflix
La jeune femme née en 1967 doit sa célébrité à ses couvertures de Playboy, à ses campagnes sexy pour Guess et à son émission de télé-réalité, The Anna Nicole Smith (diffusée de 2002 à 2004), qui préfigurait celle du clan Kardashian. La playmate était aussi célèbre pour ses réparties telles que : « It’s very expensive to be me. It’s terrible the things I have to do to be me. » (Ça coûte beaucoup d’argent d’être moi. C’est terrible toutes les choses que j’ai dû faire pour être moi. ») Décédée d’une overdose accidentelle de médicaments en 2007, à l’âge de 39 ans, la starlette a rejoint ainsi le club des icônes au destin tragique aux côtés de Marilyn Monroe, qu’elle adulait, et de Jayne Mansfield. Mais le documentaire de Netflix veut montrer qui se cachait derrière le drame et les frasques. « Je veux que le public comprenne qu’Anna Nicole était une femme complexe, a confié la réalisatrice Ursula Macfarlane, sur le site de Netflix. Elle voulait avant toute chose être une bonne mère et c’était une femme exubérante à l’esprit libre, qui voulait vivre selon ses propres termes. Mais sa vie raconte aussi la façon dont le désir du rêve américain peut vous avaler et vous recracher, brouillant l’image que vous avez de vous-même et vous faisant perdre de vue qui vous êtes vraiment. »
La femme vulnérable derrière la bimbo médiatisée
Abandonnée par son père, Anna Nicole Smith a arrêté ses études dès le collège, a enchaîné les petits boulots et s’est mariée encore adolescente. Elle devient ensuite strip-teaseuse, mannequin, actrice (Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ?) et chanteuse, multipliant les opérations esthétiques pour ressembler à Marilyn Monroe. Le documentaire sur Anna Nicole Smith tente de dévoiler la facette plus humaine et vulnérable de la starlette à grand renfort de vidéos personnelles inédites et d’interviews de ses proches. On découvre une femme aussi ambitieuse que fragile qui s’arrange souvent avec la vérité, fait ce qu’elle peut pour parvenir à nourrir son fils, qu’elle a eu à 19 ans – le jeune homme est décédé à l’âge de 20 ans d’une overdose – et qui devient peu à peu accro aux antidouleurs à cause d’un mal de dos. Cependant, le documentaire reste trop souvent en surface et on a du mal à cerner qui était Anna Nicole Smith au quotidien, une fois les flashs des projecteurs éteints.
Avant Netflix, un livre intitulé Une chic fille (2018) s’était déjà intéressé à ce mythe de la pop culture. Plusieurs écrivains dont François Bégaudeau et Maylis de Kerangal dressaient le portrait de celle qui, au long des pages, était qualifiée d' »icône déglinguée du rêve américain« , de « Marilyn trash » et de « modèle paradoxal d’une certaine Amérique mythique et mythomane. »
Celle que vous croyez connaître : Anna Nicole Smith (2023) d’Ursula Macfarlane, disponible le 16 mai 2023 sur Netflix.