5 fév 2018

Addictives et audacieuses, découvrez 5 pépites du jeu vidéo

Un désert merveilleux, des abysses mystérieux et un monde de pixels… Numéro a sélectionné cinq œuvres qui relancent le débat sur l’art et les jeux vidéos.

Le jeu vidéo, un art à part entière ? Face à des joueurs toujours plus nombreux et à une forme esthétique toujours plus sophistiquée, le débat fait rage. Depuis longtemps, le jeu vidéo a inventé puis développé son propre langage, il a ses références, ses maîtres et ses chefs-d’œuvre historiques. Malgré tout, comme la bande dessinée et le manga il y a trente ans, le jeu vidéo semble être un véritable paria, victime du genre mainstream et des polémiques liées à la violence et à l’addiction. Pourtant, au-delà des lignes de code, des scénaristes, des compositeurs et des directeurs artistiques se tuent à la tâche. Mais pour prétendre au rang d'art véritable, la dimension récréative demeure sa faille principale. En 2016, une étude du ministère de la Culture revélait ainsi que, que parmi les trois disciplines considérées comme “les moins culturelles” des 27 soumises au sondage, on trouve en queue de peloton : la série télévisée (seuls 13% des Français la considèrent comme une discipline culturelle), le jeu vidéo (7%) et la télé-réalité (5%). Numéro est donc allé explorer cinq jeux vidéo qui sèment le doute et impressionnent tant par leur concept que par leur audace graphique.

 

1 – La mélodieuse poésie de Journey

 

Édité par Sony en mars 2012 et conçu pour les joueurs de Playstation, Journey est un jeu d’aventure indépendant imaginé par le concepteur chinois Jenova Chen. Ce jeu met en scène un mystérieux personnage qui voyage dans un vaste désert épuré afin d’atteindre, à l’horizon, une montagne sacrée. Ici, chaque geste et chaque interaction avec l’environnement est une note de musique, et pour cause : les personnages chantent afin d’interagir avec l’environnement ou d’autres protagonistes. Tout au long de sa quête, le héros est suivi par une mélodie qui se développe au fur et à mesure de son avancée. Le compositeur américain Austin Wintory s’est chargé de la partition, cette dernière lui vaudra d’ailleurs une nomination aux Grammy Awards, une première pour un jeu vidéo.

https://youtu.be/khSZVdclEzY

2 – Shadow of The Colossus, œuvre phare de 2005

 

Sony est également derrière Shadow of the Colossus, jeu d’action/aventure phare de l’année 2005 (sur Playstation 2). Le jeu fait d’ailleurs peau neuve cette année avec une réédition, un gameplay (expérience de jeu) identique mais des graphismes sublimés. Sur une terre sacrée, Wander, monté sur son cheval Agro, cherche à ressusciter une jeune fille. Face à lui, 16 colosses. Sanctuaires, déserts et vastes étendues d’eau, le terrain de jeu dantesque que propose l’œuvre joue en sa faveur. Un jeu vidéo spectaculaire qui promet une immersion enivrante, entre combats tactiques, persévérance et contemplation. Créé par le japonais Fumito Ueda, Shadow of The Colossus récolte à sa sortie cinq prix sur huit nominations lors de la cérémonie des Game Developpers Choice Awards.

3 – Proteus, balade être les pixels

 

En 2013, le concepteur Ed Key imagine le code, les graphismes et la conception de Proteus, virée romanesque à travers un monde de pixels. Œuvre atypique, dans ce jeu d’exploration en monde ouvert, la musique du compositeur David Kanaga évolue selon l’environnement direct du joueur. Pour créer cet univers, Ed Key a tenté de construire des objets en trois dimensions avec des polygones et s’est notamment inspiré des peintures de Paul Nash. Proteus est si particulier qu’il a d’ailleurs du mal à se faire accepter dans le monde même du jeu vidéo. 

4 – Abzû, tout au fond de l’eau

 

Depuis 2016, les possesseurs d’une Playstation 4, d’une Xbox One ou d’un bon ordinateur sont en mesure de prendre les abysses d’assaut avec Abzû, jeu vidéo d’aventure développé par Giant Squid. Après trois années de travail, le directeur artistique Matt Nava révèle son nouveau-né, dans la lignée de Journey. On y incarne une plongeuse capable d’interagir avec des animaux marins. Abzû frappe par sa forte dimension contemplative et sa fonction “méditation”. Une véritable fresque.

5 – Perdu dans le noir avec Inside

 

Plate-forme et réflexion sont au menu d’Inside, un jeu indépendant édité par le studio danois Playhead. Un jeune garçon fuit une société autoritaire qui effectue des expériences sur des corps humains. Le personnage évolue ici au sein d’un univers macabre et sinistre. Avec son défilement horizontal, Inside renoue, comme beaucoup d’autres avec la tradition du jeu vidéo d’arcade mais en accroit les possibilités. Sa mise en scène hors du commun rapproche Inside de Limbo, autre jeu old-school à l’esthétique ravageuse également développé par Playhead.