7 juil 2021

À Cannes, un documentaire dissèque la carrière de l’ex Batman Val Kilmer

Distribué par A24 et présenté en compétition à Cannes cette année, le documentaire Val revient sur la carrière de l’acteur Val Kilmer à travers des images inédites qu’il a capturé lors de ses tournages. Présenté dans la section Cannes Premières, sa projection promet d’émouvoir la Croisette, puisque l’ex Batman s’y révèle gravement malade, atteint d’un cancer de la gorge. 

Hormis le strass et les paillettes, Cannes, c’est aussi des moments d’émotion inoubliables. On se souvient des larmes d’Alain Delon qui, en 2019, s’y voyait remettre une Palme d’honneur pour l’ensemble de sa carrière ; également celles de Vincent Lindon, qui déclarait recevoir un prix pour la première fois de sa vie alors qu’il tenait en main son prix d’interprétation pour son rôle dans La loi du marché [de Stéphane Brizé] ; sans oublier les sanglots d’Adèle Exarchopoulos lorsqu’elle est montée sur scène aux côtés de Léa Seydoux et d’Abellatif Kechiche pour La vie d’Adèle… À l’ouverture du festival cette année, un film a déjà tout pour secouer le public cannois : Val, un documentaire de Leo Scott et Ting Poo revenant sur la carrière de Val Kilmer, acteur culte des années 90 qui incarna, le temps d’un long-métrage, le légendaire Batman

 

Distribué aux États-Unis par A24 et Amazon Prime (où le film sera diffusé dès le 6 aout), le documentaire est l’occasion de rendre ses lettres de noblesse à un comédien légendaire et pourtant longtemps boudé. En effet, Val Kilmer s’est fait connaître à la fin des années 80, en tournant avec les plus grands metteurs en scène – Oliver Stone, Tony Scott ou Michael Mann – pour lesquels il a incarné des personnages devenus cultes – le binôme de Tom Cruise dans Top Gun (1986), Jim Morrison dans le biopic The Doors (1990) ou même Bruce Wayne dans l’échec critique Batman Forever (1995). Très vite, il est pourtant tombé dans les limbes de l’oubli : en 1997, il est remplacé par George Clooney pour le rôle de Batman et enchaîne les fiascos – tout comme Michael Keaton, à croire que le super-héros maudit ses interprètes –, jusqu’à tourner plusieurs DTV [des films sortant directement en VOD] à la fin des années 2000.

 

C’est à cette carrière atypique et à cet homme souvent incompris que Val entend rendre hommage. Composé d’images inédites tournées par l’acteur lui-même sur les plateaux, souvent sans autorisation et choisies parmi des milliers d’heures de vidéo, le documentaire présenté en compétition au Festival de Cannes  – dans la section “Cannes Premières” –, est aussi l’occasion pour Val Kilmer de revenir sur sa vie. Face caméra, comme s’il était dans la plus stricte intimité, il révèle certains rouages d’Hollywood, tandis qu’il peine à parler, souffrant d’un cancer de la gorge depuis plus de 6 ans…

 

Val (2021) de Leo Scott et Ting Poo, en compétition au Festival de Cannes.