10 août 2021

4 questions à Laetitia Dosch, actrice principale de “Passion simple”

Dans le cinquième long-métrage de Danielle Arbid, Passion simple, la comédienne et metteuse en scène franco-suisse incarne Hélène, une mère et universitaire éperdument amoureuse d’un Russe marié qui n’accepte de la voir que quelques heures l’après-midi. Le film est une interprétation libre du roman autobiographique d’Annie Ernaux paru en 1992.

Propos recueillis par Chloé Sarraméa.

L’actrice Laetitia Dosch dans “Passion Simple” de Danielle Arbid © Julien Roche

Lætitia Dosch a pris son temps pour éclore au cinéma. C’est à 33 ans qu’elle apparaît pour la première fois à l’écran dans un premier rôle, dans La Bataille de Solférino, de Justine Triet. Dans ce film, elle est Lætitia, une journaliste d’i-Télé au bord du burn out, et elle crève l’écran, autant que Vincent Macaigne, son partenaire déjà bien établi. Il lui aura fallu quatre ans pour vraiment se révéler, un soir de mai 2017, lors de la projection de Jeune Femme au Festival de Cannes. Vainqueur de la Caméra d’or, ce premier film de Léonor Serraille, qui raconte les errances et les névroses d’une femme qui vient d’être abandonnée, affichera l’actrice franco-suisse comme une écorchée vive n’ayant de cesse de repousser les limites de son art. Lasse des rôles de marginales, elle a accepté la proposition de Danielle Arbid d’incarner Hélène, une mère et universitaire éperdument amoureuse d’un Russe marié qui n’accepte de la voir que quelques heures l’après-midi. Le film est une interprétation libre du roman autobiographique Passion simple d’Annie Ernaux paru en 1992.

 

 

Numéro : Qu’est ce qui vous a séduit dans cette histoire pour accepter de l’incarner à l’écran ?

Laetitia Dosch : Ce que je trouve très fort dans cette histoire c’est le secret. Cette femme a quand même vécu pendant un an et demi sans que rien n’ait d’importance à ses yeux ! Elle est prise dans cette histoire et se brule, s’approche d’une certaine folie et finit par redécouvrir son corps et une liberté qu’elle avait mise sous le tapis depuis des années.  Et ça fait toujours écho à ces histoires de prince charmant qu’on nous a racontées… 

 

 

En quoi est-elle féministe selon vous ? 

Il y a plein de courants de féminisme qui parfois paraissent assez isolés les uns des autres, peut-être même à l’opposé… Dans Passion Simple, les choses se mêlent, il dit qu’on peut être à la fois une femme indépendante et vouloir être amoureuse, c’est complexe. 

 

 

Annie Ernaux aurait-t-elle aussi voulu parler de la complexité des relations entre les femmes ?

Si, et ça se ressent dans le film. Il y a une sonorité entre les femmes tout au long : elles se reconnaissent sans même parfois s’adresser la parole. Et je me demande à quel point Annie Ernaux en était consciente quand elle écrivait. 

 

 

Qu’a-t-elle pensé du film ? 

Elle s’y reconnaît. C’est pas exactement le livre mais elle reconnaît le regard, elle revit quelque chose de cette période grâce à la précision de Danielle et du jeu. 

 

 

Passion Simple (2021) de Danielle Arbid, actuellement en salle.