26 juil 2018

Nobuyoshi Araki expose 4 séries d’œuvres à la galerie Anton Kern de New York

Durant sa longue carrière de photographe, Nobuyoshi Araki n’a eu de cesse de développer l’art de l'érotisme. Parallèlement à son exposition au musée du Sexe de New York, l'artiste japonais présente quatre séries d'œuvres aussi obscènes que splendides à la galerie Anton Kern, jusqu'au 31 août.

Les fleurs, le ciel et, bien sûr, le sexe. Pendant plus de 50 ans de carrière, le photographe japonais Nobuyoshi Araki a élevé l'érotisme au rang d'art, obscurcissant la ligne entre l'obscéne et le beau. C'est à la galerie Anton Kern (New York) que le héros de la contre-culture nippone y expose I, Photography, une rétrospective de quatre séries d'œuvres distinctes : Erotos, Lovers Allure, Flower Cemetery et Nothern Sky.

 

Créée en 1993, sa série Erotos (dérivé de Thanatos, l'ancienne personnification grecque de la mort et Eros, le dieu de l'amour) montre avec justesse à quel point l'érotisme peut envahir la vie quotidienne. Des représentations en gros plan en noir et blanc de parties du corps – souvent prises dans lors d’actes sexuels – sont juxtaposées à des clichés de nature morte de fruits et d'objets aux allusions sexuelles : une huître ouverte, la forme incurvée d'un tuyau épais vissé dans le mur, une figue trop mûre, un tournesol fané…

 

Les 22 photographies de la série Lovers Allure d'Araki (2008) célèbrent son sujet le plus emblématique : le corps féminin. Toujours en noir et blanc, ses sujets posent nus dans des chambres, des salles de bain, sur des tatamis ou d'autres espaces domestiques et intimes. Ses impressions ont été peinturlurées avec des rubans de couleurs éclatantes, une référence à la nature viscérale du désir sexuel.  

 

Initialement ancré dans la photographie de paysage, Araki a commencé sa série Northern Sky après la disparition de sa femme Yōko Aoki en 1990, suite à un cancer des ovaires. Avec sa série Flower Cemetery (2017), Araki utilise cette fois la photographie tel un journal – un enregistrement de ce qui se passe au jour le jour – y insérant un espace où son “moi” peut se refléter dans ses sujets. Des clichés de compositions florales hantés par des poupées, des jouets et autres figures en plastique disgracieuses qui participent à une reflexion sur la mort. Ainsi mises en scène, ces images peuvent être lues comme une méthode déviée de l’autoportrait.

 

 

L'exposition I, Photography de Nobuyoshi Araki, à la Anton Kern (New York), est visible jusqu'au 31 août.