22 juin 2025

Artiste à suivre : Nathanaëlle Herbelin, la douceur en peinture

Quels sont les artistes à suivre cette saison ? Et quelles sont les nouvelles coqueluches des collectionneurs ? Alors que cette semaine se tient la 56e édition de la foire Art Basel, Numéro art invite six personnalités du monde de l’art à partager leur dernier coup de cœur. Aujourd’hui, la peintre Nathanaëlle Herbelin, coup de cœur du marchand d’art et art advisor Philippe Ségalot.

  • Par Anya Harrison.

  • Nathanaëlle Herbelin, une peintre qui s’empare de la tradition

    Connue d’abord pour les portraits de ses proches, saisis dans des moments de rêverie ou de tendresse intime, dont les identités nous parviennent tout simplement par un prénom donné en titre d’un tableau [Madeleine et Clément (2021), Yeonathan (2021), Imad (2022)], Nathanaëlle Herbelin porte un regard aussi dévoué à d’autres scènes et instances : des natures mortes, des paysages, et des intérieurs vides où une présence humaine est ressentie même si elle ne nous est pas donnée à voir, comme dans ce Dernier dîner rue Ordener (2023), où notre regard surplombe une table dressée, avec des bouteilles vides, comme si les convives venaient tout juste de la quitter.

    Son travail “s’inscrit dans la grande tradition de la peinture française du 19e siècle, tout en restant résolument contemporain”, explique Philippe Ségalot, art advisor, citant en exemple l’exposition “Être ici est une splendeur” (2024) au musée d’Orsay, qui l’a mise en dialogue avec les Nabis. “Un ordinateur, un climatiseur, un mixeur subrepticement distillés dans ses compositions viennent nous rappeler que nous sommes bien au 21e siècle alors que leur classicisme nous l’avait fait oublier.

    Des fresques aussi contemporaines qu’intemporelles

    Ce classicisme, l’artiste franco-israélienne l’applique à l’ensemble des composants de sa peinture : “Sa technique de préparation des toiles et panneaux à la colle de peau de lapin, sa touche de pinceau soyeuse et sa palette de tons pastel donnent à ses œuvres un côté ‘fresque’ qui ajoute à leur intemporalité et les rend immédiatement reconnaissables”, souligne Philippe Ségalot, qui, avec la complicité de la galerie Jousse Entreprise, avait présenté en octobre 2021 une sélection de ses tableaux “dans les décors fanés des pièces de l’hôtel de Guise [Paris VIIe] où les horloges se sont arrêtées de tourner il y a bien longtemps”.

    Nathanaëlle Herbelin est représentée par les galerie Jousse Entreprise et Xavier Hufkens.