Hauser & Wirth vous emmène aux Baléares découvrir sa nouvelle galerie
Jenny Holzer, Bruce Nauman, Louise Bourgeois, Mark Bradford… nombreux sont les artistes dont les œuvres sont intégrées à “Beside Itself”, la toute première exposition en réalité virtuelle de la galerie Hauser & Wirth. Inaugurée ce jeudi 30 avril, celle-ci propose une visite exclusive et interactive du futur espace de la méga-galerie suisse sur une petite île idyllique de Minorque, dont les portes n’ouvriront qu’en 2021.
Par Matthieu Jacquet.
Les quatorze artistes présentés dans cette première exposition virtuelle sont à la mesure de ce projet ambitieux : outre Louise Bourgeois, dont la galerie présentait récemment en ligne une série de dessins, on peut contempler des œuvres de Mark Bradford, Roni Horn, Luchita Hurtado, Bruce Nauman, Paul McCarthy, Mike Kelley ou encore Jenny Holzer (la semaine passée, celle-ci proposait, avec la galerie, une édition limitée de cent exemplaires imprimés d’une de ses œuvres). Toutes abordent la question du rapport entre le texte et l’image dans l’art contemporain, que ce soit dans la peinture, l’impression ou la gravure. “Beside Itself”, le titre de l’exposition, est lui-même tiré de l'œuvre éponyme de l’artiste américain Lawrence Weiner, figure de l’art conceptuel célèbre pour ses aphorismes peints en grand sur les murs, qui trône ici dans toute sa splendeur.
Organisée en réaction au caractère exceptionnel de la situation actuelle, l’exposition de la galerie Hauser & Wirth sonne comme une nouvelle manière de renforcer le lien entre la galerie, ses artistes, son public et ses clients. Le co-fondateur de la galerie Iwan Wirth espère d’ailleurs que cette initiative “attirera le plus de visiteurs possibles et les rassemblera à l’heure où nous sommes tous séparés.” Une véritable avant-première au cœur du futur espace minorquin de Hauser & Wirth, dont les portes réelles ouvriront quant à elles au public en 2021.
Découvrez l’exposition “Beside Itself” de la galerie Hauser & Wirth dès le 30 avril ici.
Au-dessus des toits d’une charmante villa ensoleillée, le ciel se voit partiellement ombragé par une immense araignée noire. Cette sculpture en bronze, à la fois menaçante et protectrice, est immédiatement reconnaissable : voilà l’une des célèbres Maman signées par l’artiste Louise Bourgeois, veillant sur ce domaine comme si elle en était la gardienne. Mais où se trouve donc ce paysage méditerranéen qui semble culminer en haut d’une colline, et surtout, est-il réel? C’est là toute l’ambiguïté de la nouvelle exposition de la galerie Hauser & Wirth. Au sommet de l’Île du Roi (Illa del Rei), une toute petite île appartenant à l’île de Minorque dans les Baléares, celle-ci présente dès aujourd’hui sa toute première exposition virtuelle dans ce qui sera bientôt sa nouvelle antenne sur le territoire espagnol.
Expositions en ligne, performances d’artistes en direct sur Instagram, vidéos interactives, publication en ligne des numéros de son magazine Ursula gratuitement, poèmes et essais en exclusivité… depuis bientôt deux mois, la méga-galerie suisse ne manque pas d’idées afin de proposer un contenu digital riche et diversifié. Mais avec ce nouveau projet inauguré ce jeudi 30 avril, Hauser & Wirth semble vouloir pousser d’un cran plus loin l’interactivité avec son public. Pour préparer ce format d’exposition inédit, la galerie a mobilisé son laboratoire de recherche ArtLab, créé l’été dernier dans l’optique, entre autres, de développer de technologies permettant aux artistes, galeristes et curateurs de mettre en espace virtuellement leurs projets. C’est donc ces techniques qui ont été mobilisées afin de concevoir l’exposition “Beside Itself”. Construite sur un plan 3D de l’ancien hôpital militaire présent sur l’île (où va se situer le onzième espace de Hauser & Wirth), celle-ci permet à l’internaute de circuler avec une vision à 360° de salle en salle , de tourner autour des cloisons et cimaises, ou encore déambuler entre l’extérieur et l’intérieur de cette galerie du futur. Pour améliorer la qualité de visite et la précision visuelle, la modélisation 3D de l’édifice n’a d’ailleurs pas été construite grâce à des superpositions de photographies, mais réalisée par pixels, comme dans un jeu vidéo.