2 avr 2024

PAD Paris 2024 : de la galerie David Zwirner à Æquo, les nouvelles arrivantes font le show

De retour du 3 au 7 avril au jardin des Tuileries, le PAD élargit ses horizons en accueillant, cette année, quinze nouvelles galeries internationales. Parmi les créations à ne pas manquer dans le célèbre salon du design, les pièces iconiques de Franz West chez David Zwirner et la collaboration d’Humberto Campana avec la galerie indienne Æquo.

La galerie Æquo, nouvelle participante au PAD Paris 2024 avec Humberto Campana

 

Si jusqu’à présent aucune galerie de design de collection contemporain ne s’était véritablement distinguée en Inde – où l’artisanat est pourtant florissant –, cette lacune est enfin comblée. Depuis 2022, la galerie Æquo, fondée par la mécène et entrepreneuse Tarini Jindal Handa et dirigée par Florence Louisy, œuvre au rapprochement entre designers internationaux et techniques et matières indiennes. “Les Campana font partie des créateurs qui m’ont donné envie d’être designer, se souvient la Française. Æquo s’inspire librement de leurs actions au Brésil, de leur manière de célébrer la culture et l’artisanat local. Leurs pièces racontent le Brésil comme les nôtres racontent l’Inde.

 

À la sortie de la crise du Covid, alors que les déplacements sont encore limités, Florence Louisy reprend contact avec Humberto Campana qu’elle avait connu à la fin de son master en design. Elle lui envoie la bible du savoir-faire indien Handmade in India. Le coup de cœur est immédiat avec l’herbe sabai originaire de l’Est et du Nord-Est indien. “Sur ses indications, précise Florence Louisy, un cabinet-armoire confectionné avec cette herbe est minutieusement assemblé à Jaipur, avec des fils de laiton aussi délicats que la fibre végétale elle-même, en reproduisant fidèlement la technique traditionnelle utilisée pour empaqueter l’herbe destinée au commerce. Enfin, un manteau sauvage d’herbe sabai, cousu sur un treillis en bambou, recouvre la structure en laiton massif forgé à la main.

La pièce en paille monumentale et anthropomorphe a été nommée Atuxuá, en hommage aux masques indigènes brésiliens, et souligne le dialogue entre deux pays connus pour leurs savoir-faire complexes et la puissance symbolique de leurs créations. La galerie présente également au PAD sa première collaboration avec le studio belge Destroyers/ Builders. 

 

C’est cette fois la technique indienne du repoussé – l’art très décoratif de repousser des feuilles de métal sur une contre-forme – qui a inspiré sa fondatrice Linde Freya Tangelder. Ce savoir-faire y est transformé à l’aide d’un métal indien servant à imiter l’argent avec d’étonnants reflets blancs et dorés couleur champagne. Les blocs de métal soudés – une signature du studio – sur du teck indien donnent naissance à des chaises, des étagères murales et des luminaires très réussis.

Les chaises iconiques de Franz West, présentées par la galerie David Zwirner

 

Pour sa première participation au PAD, la méga galerie David Zwirner fait, elle, le choix d’un classique iconique de l’art contemporain. L’Autrichien Franz West a toujours pensé que l’art pouvait trouver sa place ailleurs que sur des cimaises. Ses célèbres Passstücke, imaginés à partir d’objets trouvés et de plâtre, invitaient dès les années 70 les visiteurs à s’en saisir pour les revêtir. 

 

Puis, à la fin des années 80, il élabore ses premières chaises soudées à partir de morceaux de ferraille. La meilleure manière pour les spectateurs de s’installer face aux œuvres… ou face à la mer, ainsi que l’artiste les disposa à la Biennale de Venise en 1990.
 

David Zwirner en propose des versions colorées, accompagnées de la célèbre chaise longue de 1992 et du club fauteuil de 1998. Fidèle parmi les fidèles de l’artiste disparu en 2012, la galerie consacrait, en 2014, une exposition et un ouvrage à ses créations des années 90, et une nouvelle exposition dans son espace parisien en 2023, cinq ans après sa rétrospective au Centre Pompidou.

 

PAD Paris, du 3 au 7 avril 2024 au jardin des Tuileries, Paris 1er.