L’objet fétiche du galeriste Marc-Antoine Patissier
Un jour ou l’autre au fil de son histoire, chaque galeriste noue des affinités électives avec une pièce exceptionnelle. Pour Numéro, Marc-Antoine Patissier, co-directeur de la galerie HP Le Studio, a choisi le lampadaire de Gianni Saibene et Cesare Seregni.
Par Oscar Duboÿ.
LE LAMPADAIRE de Gianni Saibene et Cesare Seregni, choisi par Marc-Antoine Patissier Marc-Antoine Patissier s’est associé à Élisabeth Hervé il y a une trentaine d’années pour ouvrir la galerie HP Le Studio, écrin boisé du VII e arrondissement. “Le designer italien Gianni Saibene représente l’école de Milan, explique-t-il. Il fut notamment le collaborateur d’Ico Parisi à la Triennale de 1951. Cesare Seregni, lui, travailla avec Melchiorre Bega. J’ai choisi ces designers parce que ce lampadaire est unique, chef-d’œuvre miraculeux d’équilibre et d’ingéniosité, dessiné librement et exécuté artisanalement. Ses auteurs ont fait voler en éclats les préceptes des écoles locales et les dogmes antiformalistes des fonctionnalistes. Avec ce lampadaire, ils ont réussi à défier la gravité sans sacrifier à l’exigence expressive, en s’appuyant sur les effets de porte-à-faux ultra dynamiques de ce savant réseau de tubes en laiton. Au-delà de Mollino, il fait évidemment penser aux volutes de Horta, aux sinusoïdes de Benson, voire aux ‘nouilles’ de Majorelle ! C’est une pièce riche, passionnante et rare, bref très attachante.”