17 mai 2021

Le peintre David Hockney fait un flop dans le métro londonien

À l’occasion d’une campagne visant à valoriser le tourisme intérieur au Royaume-Uni, le peintre britannique de 83 ans David Hockney a été invité par le maire de Londres Sadiq Khan à réaliser le nouveau logo de sa station de métro Piccadilly Circus. Sa proposition, réalisée à l’iPad et affichée dans la station depuis le 11 mai dernier, a provoqué une vague de réactions négatives de la part des internautes.

Le nouveau logo de David Hockney pour la station de métro Picccadilly Circus

Brillant travail de David Hockney à Piccadilly ” se réjouissait sur Twitter Sadiq Khan, le maire de Londres, le 11 mai dernier. Ce jour-là, la capitale britannique dévoilait le nouveau logo de sa station de métro Piccadilly Circus, l’une des destinations plus touristiques. Son auteur, l’artiste britannique de 83 ans dont la peinture figurative acclamée depuis les années 60 a pour habitude de mettre tout le monde d’accord, dévoile pour l’occasion une œuvre réalisée à l’iPad : affichée sur les écrans publicitaires de l’arrêt de métro, celle-ci représente un cercle jaune barré du nom de la station, écrit dans une police blanche sur une zone de texte violette, le tout réalisé à main levée. Intentionnellement ou non, le trait est légèrement tremblant, les couleurs enfantines et l’alignement de la police hasardeux, avec le “S” de “Circus” placé en deuxième ligne qui suggère un ajout après coup.

 

 

Si l’élu de la métropole se félicite de sa commande au peintre vivant le plus cher du monde, effectuée dans le cadre de la campagne  “Let’s Do London” en vue d’amplifier le tourisme intérieur de la Grande-Bretagne, les réactions des Londoniens ne sont pas unanimes. Il suffit de faire défiler les commentaires réagissant à la publication du maire pour découvrir des avis nettement plus mitigés, comme celui d’une femme, qui comptabilise près de 300 likes, “Je ne veux pas paraître impolie (bien que je le sois en réalité), mais cela ressemble à ce qu’un talentueux enfant de cinq ans serait capable de concevoir ” ou celui du journaliste britannique Jay Breecher, qui écrit : “Cela ressemble à la proposition d’un enfant pour un concours avec pour thème “Créer un logo qui fusionne McDonalds et Burger King”. D’autres internautes s’amusent quant à eux du décalage de la police, voire proposent leur propre version du logo réalisée grossièrement sur le logiciel Paint. 

 

 

Pourtant, David Hockney n’en est pas à sa première expérience en matière de peinture digitale sur tablette graphique. C’est d’abord à travers la publication par la maison Taschen d’un recueil nommé My Window que l’artiste dévoile une abondante production d’images réalisées à partir d’un iPhone, une pratique nouvelle et menée parallèlement à ses peintures sur toiles. 120 dessins numériques produits entre 2009 et 2012 sont ainsi imprimés et réunis, avec pour point commun une perspective sur la fenêtre du peintre, dans la maison qu’il occupait alors dans le New Yorkshire. Mettant pleinement à profit la gamme de couleurs offerte par le téléphone, l’artiste montre par ces réalisations son intérêt pour les variations de lumière, au fil des heures de la journée et des saisons de l’année.

 

 

Très enthousiaste devant l’outil numérique et ses possibilités plastiques, David Hockney continue d’utiliser l’Ipad pour peindre les paysages de Normandie où il s’installe à partir de 2018. Après la présentation d’une première sélection de cette abondante production à la galerie Lelong & Co en octobre dernier, ce ne sont pas moins de 116 peintures à l’iPad qui seront présentées dans une nouvelle exposition intitulée “David Hockney : The Arrival of Spring, Normandy” 2020, qui ouvrira dans quelques jours à la Royal Academy of Arts de Londres. L’occasion de découvrir comment le peintre a profité du premier confinement pour dévouer son attention picturale à l’éclosion printanière.

 

 

 

Le nouveau logo de la station Piccadilly Circus signé David Hockney est visible depuis le 11 mai dans le métro de Londres.

“David Hockney: The arrival of Spring, Normandy, 2020”, du 23 mai au 26 septembre à la Royal Academy of Arts, Londres.