12 mai 2021

La photographe Nan Goldin dévoile ses derniers clichés et vend un sac pour la bonne cause

Depuis le 27 avril, la photographe Nan Goldin est à l’honneur à la galerie Marian Goodman à New York. Dans sa nouvelle exposition personnelle, l’Américaine dévoile ses clichés inédits réalisés pendant les confinements, et propose un tote bag agrémenté de l’une de ses photos d’archives. L’intégralité des bénéfices de sa vente reviendra à son association P.A.I.N., fondée pour lutter contre les addictions créées par l’industrie pharmaceutique. 

Comme la plupart des artistes du monde entier, Nan Goldin a été prise de court par l’annonce du premier confinement il y a un an. Enfermée dans son appartement de New York, la photographe américaine s’est trouvée irrémédiablement limitée, aussi bien dans sa pratique artistique que son engagement politique et social. Mais les contraintes le plus extrêmes créent parfois un terrain fertile : depuis mars 2020, l’artiste a ressorti son appareil pour capturer des fragments de sa vie personnelle et de son foyer, des vues du ciel de Manhattan ou de son chat, mais surtout de nombreux portraits de son amie et partenaire de confinement, l’écrivaine Thora Siemsen. Les clichés intimistes de la jeune femme, photographiée nue sur le lit ou assise paisiblement dans le salon, ainsi que d’autres nouvelles œuvres de Nan Goldin sont présentés pour la première fois à New York depuis le 27 avril à la galerie Marian Goodman, au d’une exposition personnelle consacrée à l’artiste. L’occasion pour la sexagénaire de dévoiler cette nouvelle série, mais également d’exhumer des tirages d’archives réalisés au fil des trois dernières décennies.

 

 

Parmi les anciens travaux de la photographe, l’exposition “Memory Lost” projette un diaporama d’une quinzaine de minutes où se succèdent des clichés pris entre 1992 et 2021. Récemment mis à jour par Nan Goldin, ce florilège réunit de nombreux portraits et scènes de vie de ses amies transgenres et drag-queens, dont l’artiste fut très proche dès la fin des années 70 dans un New York underground et LGBTQ+. Inspirée par ces figures combattantes, très souvent rejetées par la société, la photographe en offre ici un hommage émouvant, augmenté de clichés inédits. Et comme l’engagement de Nan Goldin n’est jamais bien loin, l’artiste profite de cette exposition pour proposer un tote bag noir agrémenté d’un portrait en noir et blanc de 1973, extrait de cette série The Other Side : on y voit son amie Ivy de profil, en train de fumer une cigarette dans un parc de Boston. Disponible en édition limitée au prix de 45 dollars (soit 37 euros), le sac dispose en réalité d’une visée caritative. L’intégralité des bénéfices de sa vente sera reversé à P.A.I.N. – pour Prescription Addiction Intervention Now –, l’association fondée par Nan Goldin en 2017 afin de lutter contre les addictions aux substances générées par l’industrie pharmaceutique et d’inciter le gouvernement à proposer des traitements efficaces aux consommateurs de drogue. En juillet 2019, l’Américaine organisait devant le Musée du Louvre avec cette même association une manifestation pour inciter à retirer des cartels le nom de la famille Sackler, propriétaire du groupe pharamaceutique Purdue et accusé d’avoir alimenté la crise des opiacés aux Etats-Unis. Les recettes de la vente du tote bag pourront ainsi financer les futures actions de cette association engagée.

 

 

Le tote bag pour P.A.I.N. est disponible en édition limitée sur le site de la Librairie Marian Goodman.

Le diaporama The Other Side peut être visionné gratuitement sur le site de la galerie Marian Goodman.