19 mai 2021

Jean-Michel Basquiat revient parmi les artistes les plus chers de l’histoire

Quatre ans après la vente de la toile Sans titre (1982) de Jean-Michel Basquiat chez Sotheby’s pour plus de 110 millions de dollars, c’est au tour de la maison Christie’s à New York d’adjuger une œuvre de l’artiste à un prix faramineux. IN THIS CASE, une vanité représentant un crâne humain, a été vendue 93,1 millions de dollars lors de la soirée de vente aux enchères du 11 mai dernier. 

Photographie des enchères pour le tableau “ In This Case ”, de Jean-Michel Basquiat, © Christie’s

93,1 millions de dollars : telle est la somme impressionnante qui a été dépensée pour l’obtention de la toile IN THIS CASE, lors d’une soirée de vente aux enchères organisée le 11 mai par la maison Christie’s New-York. Le tableau datant de 1983, peint par Jean-Michel Basquiat à l’acrylique et à l’huile sur une toile d’environ 2 mètres sur 2 mètres, combine différents styles. Les couleurs vives, placées dans des formes géométriques instables rappellent le cubisme, tandis que le dessin du crâne évoque les schémas anatomiques que l’artiste appréciait observer lorsqu’il était enfant. Renversé par une voiture à l’âge de sept ans, le jeune homme se passionne en effet, depuis son lit d’hôpital, pour les illustrations du livre scientifique Anatomy, Descriptive and Surgical (Anatomie descriptive et chirurgicale) du chirurgien Henry Gray que lui avait offert sa mère.

 

 

Réalisé dans la période la plus prolifique de la vie de l’artiste – entre 1981 et 1982, Jean-Michel Basquiat peint environ 250 toiles –, le tableau IN THIS CASE a été associé à deux autres toiles avec lesquelles il forme un triptyque : Sans titre (1981) et Sans titre (1982), représentant elles aussi un crâne humain. La toile de 1982 a d’ailleurs placé l’Américain parmi les artistes défunts les plus onéreux de l’histoire de l’art en 2017, lorsque son prix d’adjudication a atteint la somme de 110 millions de dollars. De ce triptyque, la toile IN THIS CASE reste toutefois la favorite d’Ana Maria Celis, experte en art et organisatrice de la soirée d’enchères au Christie’s New-York, qui a déclaré à l’occasion de sa vente la semaine dernière : “ il est le plus brut, le plus viscéral et le plus chargé d’émotions des trois tableaux”.

 

 

Si la figuration de crânes jalonne toute l’œuvre de Jean-Michel Basquiat, leur omniprésence à la dernière exposition de l’artiste quelques temps avant sa mort prématurée, en 1988, pose davantage question. Parmi les œuvres présentées, le doute avait été provoqué par sa toile Eroica, mêlant dessin, peinture et écriture. Il était possible d’y lire ces mots, répétés plusieurs fois en lettres capitales noires : “ MAN DIES ” (“Un homme meurt”). Une inscription de mauvais augure désormais difficile à dissocier du sort funeste de l’homme, emporté tragiquement par une overdose à l’âge de 27 ans.