12 mar 2021

Ecoutez la voix de Niki de Saint Phalle dans le nouveau podcast d’AWARE

Avec sa nouvelle série de podcast “Les grandes dames de l’art”, l’association AWARE entend mettre en lumière la vie et le travail de femmes artistes ayant marqué le XXe siècle. À l’occasion d’un premier épisode, le programme revient sur Niki de Saint Phalle, la sculptrice française devenue célèbre grâce à ses célèbres « Nanas ». Ce vendredi 12 mars, AWARE dévoile également les deux lauréates de son prix annuel pour les femmes artistes : Gaëlle Choisne et Barbara Chase-Riboud. 

Découvrez le premier épisode de la série de podcast « Les grandes dames de l’art » consacré à Niki de Saint Phalle

Fanny Michaëlis, Niki chevauchant La Mort, 2021 Illustration librement inspirée par l’œuvre éponyme de Niki de Saint Phalle, issue du Jardin des Tarots, situé en Toscane, © Fanny Michaëlis

“Si je devais me définir, je ne me définirais pas comme une artiste, mais comme une réalisatrice de rêves”. Singularisée par un léger accent bourgeois, c’est la voix enjouée de Niki de Saint Phalle qui ouvre la série de podcast. Ses performances mémorables et ses fameuses sculptures monumentales, les “Nanas”, en ont fait l’une des artistes françaises les plus influentes du XXe siècle. Près de vingt ans après sa disparition, cette figure majeure de l’art reprend vie grâce à la nouvelle série de podcasts produite par AWARE, “Les grandes dames de l’art”, qui lui consacre son premier épisode. Narrée par la fondatrice de l’association française Camille Morineau, cette série audio, disponible gratuitement sur le site d’AWARE, a pour vocation de lever le voile sur les femmes artistes du siècle dernier en leur permettant, à titre posthume, de parler de “leurs oeuvres, de leur vie et du monde qui les entoure” grâce à l’utilisation d’extraits audio dénichés dans les archives de l’INA.

 

Pour l’instant mystérieux quant à la suite de sa programmation, le podcast annonce la couleur avec ce premier épisode consacré à la sculptrice. Son point de départ : une interview de Niki de Saint Phalle datant de 1961, dans laquelle un journaliste accuse sa pratique de n’être que trop “peu féminine”, ce à quoi l’artiste rétorque qu’au contraire, elle l’est, “puisqu’elle émane d’une femme”. Consacré tout particulièrement à sa sculpture, pratique souvent associée à tort à la virilité, cet épisode prend le soin de retracer en une vingtaine de minutes la vie de l’artiste, à l’aide d’archives audio de l’INA redonnant vie aux moments les plus marquants de sa carrière. À l’aide d’une narration précise, Camille Morineau nous emmène jusqu’à la réalisation du rêve de l’artiste : la création en Toscane d’un jardin entier peuplé de ses personnages bizarres et oniriques, Le Jardin des Tarots, revisitant les figures mystiques des arcanes majeurs du Tarot de Marseille. 

Le Jardin des Tarots, imaginé par Niki de Saint Phalle et réalisé entre 1979 et 1993, à Garavicchio de Pescia Fiorentina, en Toscane, Italie.

Dévoilé cette semaine quelques jours seulement après l’annonce de sa collaboration avec le musée d’Orsay, ce nouveau projet ne fait que confirmer l’action d’AWARE (Archives of Women Artists Research and Exhibitions) en vue de défendre et de démocratiser l’héritage des artistes femmes artistes, vivantes ou éteintes. C’est en 2014 que l’association française est fondée par sept femmes, dont Camille Morineau, historienne de l’art et ancienne conservatrice des collections contemporaines du Centre Pompidou – et responsable de l’accrochage de l’exposition elles@centrepompidou en 2009 – puis directrice des collections et des expositions de la Monnaie de Paris pendant quatre ans. Articulée autour de la volonté de “réécrire l‘histoire de l’art de manière paritaire”, l’ambition profonde des fondatrices d’AWARE se déploie à travers divers leviers : création d’un centre de documentation, publication d’articles universitaires, colloques, tables rondes, mais aussi dessins animés, podcasts, et parcours thématiques…tous servant l’objectif ultime de favoriser une meilleure (re)connaissance des femmes artistes.

 

 

Soutenue par le Ministère de la Culture, l’association décerne chaque année, depuis 2017, un prix pour récompenser une femme artiste française pour son travail. Ce vendredi 12 mars, le jury de la cinquième édition du prix AWARE, présidé par la directrice du Palais de Tokyo Emma Lavigne, a tranché : le prix Aware a été décerné à Gaëlle Choisne, pour son travail hybride de à la frontière entre sculpture et image. Succédant à Tiphaine Calmettes et Hélène Bertin, l’artiste lauréate bénéficie d’une nouveauté du prix : les portfolios des artistes récompensés seront désormais portées à l’attention de l’ensemble des galeries membres du CPGA (Centre Phocéen de Gestion Agréé), dans le but de favoriser les rencontres entre galeries et artistes. Aux côtés de cette prestigieuse récompense est aussi décerné un prix d’honneur, témoignage de respect et d’admiration pour les femmes artistes dont les carrières, même longues et riches, ont souffert d’un manque de reconnaissance. Cette année, le prix d’honneur revient à la sculptrice et poétesse afro-américaine Barbara Chase-Riboud, âgée de 81 ans. 

 

Découvrez le premier épisode de la série de podcast « Les grandes dames de l’art » consacré à Niki de Saint Phalle