Des tableaux de Picasso et de Mondrian volés puis retrouvés dans la forêt
Après presque une décennie, deux tableaux dérobés à la Pinacothèque d’Athènes en 2012, un de Pablo Picasso et un autre de Piet Mondrian ont été retrouvés. Le voleur avait dissimulé les précieuses œuvres d’art dans une forêt de la région athénienne.
Par La rédaction.
Presque une décennie est passée depuis ce jour où un homme s’est introduit à la Pinacothèque d’Athènes pour y dérober un tableau signé Pablo Picasso ainsi qu’un autre, réalisé de la main de Piet Mondrian. Contrairement à ce que beaucoup ont cru au départ, l’auteur du méfait n’a rien d’un cambrioleur professionnel : il s’agit d’un simple maçon de 49 ans. Arrêté par les autorités le 29 juin 2021, le suspect est immédiatement passé aux aveux : son butin se trouvait dans une forêt, à une cinquantaine de kilomètres d’Athènes, dans la région rurale de Ketarea.
Les faits se sont déroulés le dimanche 8 janvier 2012. Après six mois à venir régulièrement au musée – plus d’une cinquantaine de fois selon ses dires –, le suspect passe à l’acte. Il est vingt et une heure, le musée a déjà fermé ses portes. Il escalade alors un balcon dépourvu de caméras. À peine introduit, il manque déjà de se compromette : une alarme se déclenche alors qu’il pousse une porte. Mais l’homme a plus d’un tour dans son sac. Il décide de faire sonner plusieurs fois la même alarme sans entrer dans le bâtiment, trompant le vigile qui croit à une défaillance technique. La suite de son aventure, il la passe à ramper, jusqu’à se retrouver nez-à-nez avec un Picasso, une Tête de femme réalisée en 1939. C’est le coup de cœur. Il n’avait pas décidé à l’avance des œuvres dont il s’emparerait. Il se saisit aussi d’une toile du Hollandais Piet Mondrian datant de 1905 ainsi que d’un dessin du peintre maniériste italien Guglielmo Caccia, dit Il Moncalvo (1568-1625). À quatre heures, un vigile finit par apercevoir l’intrus, mais il est trop tard, ce dernier a déjà pris la fuite. Les fruits de son larcin restent cachés chez des membres de sa famille pendant de nombreuses années, jusqu’en mai dernier, quand il apprend par la presse que la police est sur une piste… Aussitôt, il place les deux tableaux dans une large mallette qu’il dépose en pleine forêt. Mais une fois face aux forces de l’ordre, il ne pas garde son secret bien longtemps et révèle la localisation des œuvres.
Malencontreusement, le voleur n’a jamais rien pu tirer de son butin. Une inscription manuscrite de Picasso lui-même, figurant au dos de son tableau le rendait impossible à vendre : “Pour le peuple grec hommage de Picasso.” L’artiste en a fait don à l’État grec après la Seconde Guerre mondiale pour saluer la résistance du pays aux forces de l’Axe. Mauvaise pioche, pour l’homme qui risque tout de même 10 ans de prison. Quant au tableau de Picasso, il n’était pas au bout de ses malheurs. Durant une conférence de presse, après que les oeuvres ont été retrouvées et alors que les caméras des chaînes grecques sont rivées sur les tableaux, la Tête de femme glisse du présentoir et se retrouve au sol. Les deux tableaux regagneront leur musée d’origine après une restauration dont ils auront bien besoin.