Art

3 avr 2025

David Hockney, Paris noir : les expos à ne pas manquer ce printemps

La rétrospective de David Hockney à la Fondation Louis Vuitton, l’événement “Paris noir” au Centre Pompidou, Laure Prouvost à l’honneur à Marseille… découvrez les expositions à ne pas manquer ce printemps.

  • Par Matthieu Jacquet.

  • La grande rétrospective David Hockney à la Fondation Louis Vuitton

    À 87 ans, David Hockney est l’un des peintres vivants les plus prisés et les plus chers du monde. Connu pour ses portraits et ses paysages lumineux et colorés, souvent associés au pop art, il fait l’objet d’une rétrospective majeure à la Fondation Louis Vuitton. Plus de 400 œuvres sont réparties dans les onze galeries du musée. Si la plupart ont été réalisées durant ces vingt-cinq dernières années, montrant l’évolution récente de sa peinture jusqu’au numérique, on y trouvera aussi des chefs-d’œuvre historiques tels que A Bigger Splash (1967).

    “David Hockney, 25”, exposition du 9 avril au 31 août à la Fondation Louis Vuitton, Paris 16e.

    Paris noir, l’exposition-événement au Centre Pompidou

    Ils s’appellent Skunder Boghossian, Faith Ringgold ou encore Sarah Maldoror : tous sont artistes et afro-descendants, et tous ont vu leur séjour ou leur vie à Paris devenir central pour leur carrière. Depuis le 20e siècle, la scène artistique de la capitale française a été enrichie et façonnée par la présence de nombreuses figures issues de l’Afrique et de sa diaspora, dont nombre sont aujourd’hui encore méconnues. À quelques mois de sa fermeture pour travaux, le Centre Pompidou célèbre cet héritage avec “Paris noir”, une exposition réunissant les œuvres de 150 artistes, réalisées entre les années 50 et 2000. 

    “Paris noir Circulations artistiques et luttes anticoloniales 1950 – 2000”, exposition jusqu’au 30 juin 2025 au Centre Pompidou, Paris 4e.

    Le corps dans tous ses états à la Bourse de commerce

    Traversée par la thématique du corps, la nouvelle saison de la Bourse de commerce, à Paris, présente une grande diversité de représentations de l’être humain dans l’art. Pendant que l’exposition “Corps et âmes” réunit dans ses galeries les œuvres d’une quarantaine d’artistes, de Man Ray à Philip Guston, en passant par Ana Mendieta et Duane Hanson, la Rotonde accueille une installation audiovisuelle d’Arthur Jafa où se croise une foule d’icônes afro-américaines. Quant aux vitrines du bâtiment, elles présentent une série de figurines et de masques d’Ali Cherri, dont les yeux perçants semblent fixer le regard des visiteurs. 

    “Corps et âmes”, Arthur Jafa, Deana Lawson et Ali Cherri, expositions jusqu’au 25 août 2025 à la Bourse de commerce, Paris Ier.

    Laure Prouvost à l’honneur à Marseille

    Marseille met Laure Prouvost à l’honneur en l’invitant, ce printemps, à investir non moins de trois de ses musées. Au MuCEM, l’artiste française dévoile des sculptures en verre inspirées par les réserves du musée et un film tourné dans les calanques. Dans la chapelle du Centre de la Vieille Charité, une installation audiovisuelle inédite sur mesure. Enfin, au MAC, le film qu’elle avait réalisé pour son pavillon français à la Biennale de Venise, en 2019, sera à nouveau montré. 

    Exposition du 2 avril au 28 septembre 2025 au MuCEM, du 2 avril 2025 à fin janvier 2026 au Centre de la Vieille Charité, et du 17 mai 2025 au 11 janvier 2026 au MAC, Marseille.

    Lucas Arruda, du musée d’Orsay au Carré d’art

    Dans le cadre de la saison France-Brésil 2025, le Carré d’art à Nîmes et le musée d’Orsay à Paris célèbrent l’un des peintres les plus en vogue de ce pays d’Amérique latine : Lucas Arruda. Dans les deux institutions, on découvre ses paysages petit format aux portes de l’abstraction, nourris par ses rêves et sa vie proche de la nature à Sao Paulo. Au Carré d’art, le Brésilien nous immerge encore davantage dans son univers onirique à travers des films et des installations. 

    “Lucas Arruda. Qu’importe le paysage,” exposition du 8 avril au 20 juillet 2025 au musée d’Orsay, Paris 7e.
    “Lucas Arruda. Deserto-Modelo”, exposition du 30 avril au 5 octobre 2025 au Carré d’art, Nîmes.

    L’art à l’heure de l’intelligence artificielle au Jeu de paume

    Quelques semaines après le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle à Paris, le Jeu de paume inaugure sa grande exposition thématique “Le Monde selon l’IA”, centrée sur cette révolution technologique et son impact déjà manifeste sur la création artistique. Parcourant les différents outils de l’intelligence artificielle, mais aussi ses différents types (analytique, générative…), les œuvres réunies sont signées Trevor Paglen, Hito Steyerl ou, plus récemment, Julian Charrière et Nouf Aljowaysir

    “Le Monde selon l’IA”, exposition du 11 avril au 21 septembre 2025 au Jeu de paume, Paris 1er.

    Rammellzee : un génie du graffiti au Palais de Tokyo


    Maître du graffiti, mentor de Basquiat, rappeur et performeur protéiforme, Rammellzee (1960-2010) a développé une œuvre aussi fascinante qu’inclassable, entre toiles à la peinture phosphorescente emplies de symboles cryptiques, assemblages à base d’objets trouvés et costumes de “dieux-poubelles” arborés lors de performances. Longtemps boudée par le monde institutionnel, l’artiste américain fait jusqu’au 16 septembre l’objet d’une rétrospective au Palais de Tokyo, à Paris, avant un deuxième volet qui sera présenté en 2026 au CAPC de Bordeaux.

    “RAMMELLZEE. ALPHABETA SIGMA (Face A)”, jusqu’au 11 mai puis du 13 juin au 16 septembre 2025 au Palais de Tokyo, Paris 16e.

    L’art contemporain à l’heure du médiéval

    Du succès de la heroic fantasy à ses nombreuses références dans la pop culture, les mangas ou encore les jeux vidéos, le Moyen Âge a la cote. Jusqu’au 19 juillet, l’exposition “Berserk & Pyrrhia. Art contemporain et art médiéval” du Frac Île-de-France, explore la fascination contemporaine pour l’imaginaire médiéval à travers des œuvres de dizaines d’artistes, parfois très jeunes – Alison Flora, L.-Camus Govoroff, Corentin Darré –, qui dialoguent avec des objets d’époque fournis par le Musée de Cluny – musée national du Moyen Âge.

    “Berserk & Pyrrhia. Art contemporain et art médieval”, exposition jusqu’au 19 juillet 2025 au Frac Île-de-France, Le Plateau, Paris 19e, et Les Réserves, Romainville.

    L’art passionnant de l’affiche au musée d’Orsay

    À la fin du 19e siècle, on reconnaît l’entrée dans l’ère moderne à la transformation des villes françaises, mais aussi à la floraison des affiches. Aussi bien supports de communication, de publicité que moyens de démocratiser la création, ces dernières sont au cœur de l’exposition “L’art est dans la rue” au musée d’Orsay. Organisée en partenariat avec la BnF, elle réunit de grands noms tels que le “Roi de l’Affiche” Jules Chéret, Alphonse Mucha et Toulouse-Lautrec.

    “L’art est dans la rue”, exposition jusqu’au 6 juillet au musée d’Orsay, Paris 7e.

    La rétrospective Pierrette Bloch au MAMC+

    Disparue en 2017, Pierrette Bloch a développé dès les années 50 un travail expérimental marqué par l’abstraction et le minimalisme, qui a su pour autant cultiver sa singularité par ses choix de matériaux et techniques comme le travail du crin, qu’elle entrelaçait et tricotait pour former des structures jouant avec la lumière et les ombres, avec les vides et les pleins. Présentée au MAMC+, la première rétrospective en France de l’artiste française réunit non moins de deux cents œuvres, et tisse des dialogues avec des artistes de son époque.

    “Pierrette Bloch (1928-2017)”, exposition du 17 avril au 21 octobre 2025 au MAMC+, Saint-Priest-en-Jarez.

    La nature en question dans les œuvres du CAPC

    Inspirée par une œuvre de Wolfgang Laib composée de pollen de noisetier, l’exposition “Pollen” parcourt la riche collection d’art contemporain du CAPC de Bordeaux et en extrait plusieurs dizaines d’œuvres qui traitent de notre rapport à la nature, à ses transformations, à ses bienfaits, mais aussi à sa toxicité. Au programme, des pièces signées Gina Pane, Julien Creuzet ou encore Nina Beier. 

    “Pollen”, exposition jusqu’au 31 janvier 2027 au CAPC, Bordeaux.

    Le manège enchanté de Valentine Gardiennet aux Magasins généraux

    Pour leur nouvelle exposition-résidence, les Magasins généraux invitent la jeune plasticienne française Valentine Gardiennet à déployer son théâtre loufoque, entre parc d’attraction, carnaval et manège enchanté. Prenant le dessin comme point de départ, ses œuvres graphiques, installations et sculptures monumentales sont peuplées de personnages archétypaux inspirés par les récits populaires, et teintés d’humour.

    “Valentine Gardiennet : It takes a village”, exposition jusqu’au 18 mai 2025 aux Magasins généraux, Pantin.

    Maurizio Cattelan joue avec la collection du Centre Pompidou à Metz

    En 2010, le Centre Pompidou-Metz ouvrait ses portes, marquant une étape majeure dans la décentralisation de l’art en France, hors de la capitale. Quinze ans plus tard, le musée fête son anniversaire en sortant des centaines de chefs-d’œuvre des réserves de la plus grande collection d’art moderne et contemporain d’Europe. Commissaire invité de cette exposition, l’artiste Maurizio Cattelan les fera dialoguer avec plusieurs de ses propres sculptures emblématiques. 

    “Dimanche sans fin. Maurizio Cattelan et la collection du Centre Pompidou”, exposition du 8 mai 2025 au 2 février 2027 au Centre Pompidou-Metz, Metz.

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