Clément Cogitore, Sara Sadik, Jeremy Shaw… que réserve la 16e Biennale de Lyon ?

Elle est l’un des grands rendez-vous de l’art contemporain en Europe. Depuis sa création en 1991, la Biennale de Lyon investit pendant plusieurs mois la capitale des Gaules et ses environs à fort d’expositions, événements et performances portés par des dizaines de figures artistiques qui font le sel de notre époque. Si la manifestation se concentre dans plusieurs grands espaces dédiés, comme le musée d’Art contemporain de Lyon (macLyon) ou l’IAC de Villeurbanne, elle est également l’occasion pour le public de faire l’expérience de l’art dans des lieux plus inhabituels, comme la Sucrière, l’impressionnant couvent de la Tourette signé Le Corbusier ou encore les immenses usines Fagor, dans laquelle elle réunissait en 2019 la majorité des artistes de sa 15e édition.

 

C’est dans les 29 000 m2 de ces hangars, anciennement dédiés à la fabrication d’électroménager, que la biennale reviendra dès cet automne pour présenter une grande partie de sa programmation, essaimée également dans la région lyonnaise. Reportée l’an passé en raison de la pandémie, l’édition 2022 est pilotée par le Libanais Sam Bardaouil et l’Allemand Till Fellrath, duo qui vient d’être nommé à la tête du musée Hamburger Banhof à Berlin et assurera également le commissariat du Pavillon Français de la prochaine Biennale de Venise. En concertation avec la directrice artistique de l’événement Isabelle Bertolotti, le tandem a imaginé une édition sur le thème de la fragilité et ses formes d’expressions dans les pratiques actuelles : influencé par les différentes crises qui rendent le monde contemporain plus vulnérable et exaltent les sensibilités de ses habitants, cette ligne directrice a également été nourrie par la pandémie et son impact significatif sur les artistes et leurs démarches.

Découvrez la liste complète des artistes de la 16e Biennale de Lyon :

 

Mohamad Abdouni 
Gabriel Abrantes
Amina Agueznay
Remie Akl
Julio Anaya Cabanding
Giulia Andreani
Mali Arun
Dana Awartani
Clemens Behr
Nina Beier
Ailbhe Ní Bhriain
Lucile Boiron
Phoebe Boswell
Sarah Brahim
Leyla Cárdenas
Julian Charrière
Jean Claracq
Clément Cogitore
Nicolas Daubanes
Jose Dávila
Buck Ellison
Eva Fàbregas
Mohammed Al Faraj
Philipp Fleischmann
Léo Fourdrinier
Chafa Ghaddar
Olivier Goethals
Pedro Gómez-Egaña
Marta Górnicka
Nicki Green
Joana Hadjitomas & Khalil Joreige
Klára Hosnedlová
Nadia Kaabi-Linke
Néstor Jiménez
Annika Kahrs
Özgür Kar
Mohammed Kazem
kennedy+swan
Michelle & Noel Keserwany
Tarik Kiswanson
Nadine Labaki and Khaled Mouzanar
Hashel Al Lamki
Richard Learoyd
Hannah Levy
Randa Maroufi
Lucy McRae
Jesse Mockrin
Filwa Nazer
Eva Nielsen
Toyin Ojih Odutola
Hans Op de Beeck
Organon Art Cie
Daniel Otero Torres
Abdullah Al Othman
Daniel De Paula
Aurélie Pétrel
Sarah del Pino
Joanna Piotrowska
Christina Quarles
Omar Rajeh and Mia Habis
Erin M. Riley
Sara Sadik
Cemile Sahin
Ezster Salamon with the Jeune Ballet of the CNSMD Lyon (under the artistic direction of Kylie Walters)
Ugo Schiavi
Markus Schinwald
Sylvie Selig
Seher Shah
Jeremy Shaw
Muhannad Shono
Taryn Simon
Kim Simonsson
Valeska Soares
Studio Safar
Young-jun Tak
Lucia Tallova
Philipp Timischl
Salman Toor
Evita Vasiljeva
Puck Verkade
WangShui
Munem Wasif
James Webb
Hannah Weinberger
Raed Yassin
Zhang Ruyi
Zhang Yunyao

Ce “manifesto of fragility” (manifeste de la fragilité), tels que l’ont baptisé les commissaires, sera porté par plus de 80 artistes issus des quatre coins du monde. On y retrouve des noms familiers des institutions françaises ces dernières années, à l’instar du plasticien et vidéaste Tarik Kiswanson, qui présentait sa plus grande exposition personnelle au Carré d’art de Nîmes il y a encore quelques mois, du jeune Turque Ozgur Kär, à qui la Fondation Louis Vuitton a récemment donné carte blanche, de la Tchèque Klára Hosnedlová, découverte à la Fondation Cartier en 2019, du Colombien Daniel Otero Torres, dont le travail est actuellement présenté au Palais de Tokyo dans l’exposition “Ubuntu, un rêve lucide”, ou encore du Canadien Jeremy Shaw, qui présentait une exposition personnelle au Centre Pompidou il y a un an et demi. Deux finalistes du Prix Marcel Duchamp, Julian Charrière en 2021 et Giulia Andreani en 2022, font également partie des artistes invités de cette nouvelle édition de la biennale.

 

Si près de quarante nationalités seront représentées dans l’édition 2022, la Biennale de Lyon continue à mettre en avant les talents de l’Hexagone. On y retrouvera Clément Cogitore, vidéaste et metteur en scène récemment acclamé pour sa réinterprétation des Indes Galantes de Rameau, la sculptrice et photographe Aurélie Pétrel, dont la pratique repousse les limites de l’image, le jeune peintre Jean Claracq, invité à présenter ses toiles miniatures au musée Eugène Delacroix lors de la dernière FIAC, la photographe Lucile Boiron, finaliste de la dernière Bourse Révélations Emerige, ou encore Sara Sadik, connue pour ses vidéos jouant avec les symboles de la culture des banlieues et de la science-fiction. À l’image d’un champ toujours plus transversal, la 16e Biennale de Lyon abat les frontières et hiérarchies entre les arts en invitant des cinéastes, comme les Libanais Nadine Labaki, et Michelle et Noel Keserwany, dont les œuvres liées à leur pays rejoignent l’angle choisi par les commissaires, ainsi que des danseurs comme Omar Rajeh et Mia Habis, Eszter Salamon et le collectif Organon Art Cie. En plus des créations dévoilées par ces artistes pour l’occasion, des dizaines d’œuvres, objets d’art et documents d’archives issus des collections de Lyon et du Liban revisiteront plus de deux millénaires d’histoire à l’aune des problématiques contemporaines, et exploreront les liens privilégiés qui unissent la ville française à Beyrouth.

 

 

16e Biennale de Lyon, “Manifeste de la fragilité”, du 14 septembre au 31 décembre à Lyon.