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24 mai 2024

5 clichés cultes de la collection d’Elton John, exposés à Londres

Férus de photographie, la pop star Elton John et son mari David Furnish collectionnent depuis des années des centaines de clichés, dont ils présentent actuellement un riche aperçu dans une exposition au Victoria and Albert Museum de Londres. Directrice de cette impressionnante collection, Newell Harbin raconte l’histoire du couple avec cinq de ces chefs-d’œuvre, signés Robert Mapplethorpe, Peter Hujar ou encore Herb Ritts.

Propos recueillis par Camille Bois-Martin.

Robert Mapplethorpe, “Self Portrait” (1985). © Robert Mapplethorpe Foundation. Used by permission.
Robert Mapplethorpe, “Self Portrait” (1985). © Robert Mapplethorpe Foundation. Used by permission.

L’autoportrait de Robert Mapplethorpe : “le diable qui règne dans le salon”

“Il m’est impossible de parler de cette photo sans que ne me revienne son ancienne place dans la résidence d’Elton John à Atlanta. Là-bas, il exposait une large collection d’œuvres en verre, et cet autoportrait de Mapplethorpe trônait au-dessus d’un ensemble de verres verticaux rouges et oranges, qui ressemblaient étonnamment à des flammes… Cet arrangement quelque peu fantaisiste transformait Mapplethorpe en une sorte de diable régnant sur leur salon ! Seuls Elton et David, avec leur sens de l’humour espiègle, peuvent ainsi réinventer l’un des autoportraits les plus emblématiques de la photographie.”

Tom Bianchi, “Untitled, 368, Fire Island Pines” (1975-1983). © Tom Bianchi, courtesy of Fahey Klein Gallery, Los Angeles.

Un Polaroid de Tom Bianchi, cadeau idéal pour un couple passionné

“J’aime énormément la façon dont Elton et David intègrent pleinement l’art dans leur vie, mais particulièrement leur générosité qui les pousse à partager cette passion. Ils ont notamment une charmante tradition : à chaque fois qu’ils reçoivent un ami proche à l’occasion d’un anniversaire ou d’une fête, ils lui offrent une photographie, et vice-versa. Ce cliché est un cadeau de Noël d’une de leurs amies chères, qui avait conscience de l’importance du travail de Tom Bianchi dans leur collection. Elle nous racontait que, dès l’instant où elle a posé les yeux sur cette image, sur ce corps gracieusement cambré sur une plage, elle y a vu le cadeau parfait pour le couple.”

Peter Hujar, “Divine at the Metropolitan Museum Russian Opening (III)” (1976). © 2023 The Peter Hujar Archive, LLC, Artists Rights Society (ARS), New York, DACS, London.
Peter Hujar, “Divine at the Metropolitan Museum Russian Opening (III)” (1976). © 2023 The Peter Hujar Archive, LLC, Artists Rights Society (ARS), New York, DACS, London.

 

La drag-queen Divine vue par Peter Hujar, témoignage de la scène underground des années 80

“La vaste collection d’Elton de photographies de la scène underground new-yorkaise des années 80 comprend un éventail remarquable de vingt clichés signés Peter Hujar. Dont celui-ci de 1976, qui capture la présence scénique électrisante de l’emblématique drag-queenDivine [1945-1988], une figure culte de l’époque. J’ai le privilège d’avoir cette photo accrochée au dessus de mon bureau depuis des années : c’est comme si « Sainte Divine” veillait sur moi chaque jour, comme une présence constante et inspirante…”

Herb Ritts, “Versace Dress (Back View), El Mirage” (1990). © Herb Ritts Foundation. Courtesy of Fahey Klein Gallery, Los Angeles.
Herb Ritts, “Versace Dress (Back View), El Mirage” (1990). © Herb Ritts Foundation. Courtesy of Fahey Klein Gallery, Los Angeles.

Herb Ritts : le symbole d’un amour naissant

“L’une des anecdotes amoureuses les plus mémorables du couple est celle que David évoque souvent à propos des premiers jours qui ont suivi sa rencontre avec Elton. Un soir, après dîner, David remarque une monographie d’Herb Ritts sur la table basse d’Elton. Les deux ont alors passé le reste de la soirée à feuilleter les pages de cet ouvrage, en commentant inlassablement chaque image. Cette passion qu’ils partagent pour la mode se traduit dans leur collection, avec plus de 65 œuvres de Ritts, qui deviennent finalement un témoignage de leurs goûts communs, mais aussi et surtout de ce qui les a rapprochés il y a toutes ces années.”

Herman Leonard, « Chet Baker, New York City » (1956). © Herman Leonard Photography, LLC.

Chet Baker par Herman Leonard : une source d’inspiration constante

“Étant eux-mêmes fréquemment les sujets de nombreuses photographies, Elton et David partagent une grande estime pour leurs collègues musiciens, acteurs, réalisateurs ou artistes qui se retrouvent également au cœur de clichés. Si leur collection ne contient qu’une part restreinte de portraits de célébrités, celle-ci se concentre surtout sur un groupe précis de personnalités influentes tels qu’Igor Stravinsky, Salvador Dalí, Truman Capote… et Chet Baker, dont ils possèdent plus de quinze clichés réalisés par divers photographes. Une place centrale qui traduit la fascination du couple pour cette légende du jazz, source constante d’inspiration pour Elton.”

Fragile Beauty: Photographs from the Sir Elton John and David Furnish Collection”, exposition jusqu’au 25 janvier 2025 au Victoria and Albert Museum, Londres.