5 oct 2025

Le sportwear rock du défilé Ann Demeulemeester

En ce samedi 4 octobre 2025, Stefano Gallici, directeur artistique d’Ann Demeulemeester a ponctué sa toute nouvelle collection de touches colorées, mais également de références au vestiaire sportif, en allant puiser dans ses rêves d’enfance.

  • Par Louise Menard.

  • Une collection Ann Demeulemeester entre romantisme et punk 

    En ce samedi 4 octobre, alors que la Fashion Week bat son plein, au cœur du 6e arrondissement de la capitale, nous nous faufilons à travers une foule d’invités – et de curieux – rassemblés devant l’entrée du défilé Ann Demeulemeester. À la tête de la maison depuis 2023, l’Italien Stefano Gallici impose, comme à son habitude, un décor noir et un fond sonore tout aussi sombre, s’accordant comme par magie à la météo pluvieuse. 

    Puis, à l’instar du défilé printemps-été 2025, un concert de métal porté par les vibrations d’une guitare électrique ouvre le bal, suivi d’un chant dont les paroles résonnent comme l’annonce d’une fin du monde imminente. Sur les bancs, chacun découvre à sa place un petit carnet sobrement intitulé Wall of Reference. À l’intérieur, le moodboard de cette collection aux références plurielles se dessine : d’une grande autrice romantique comme Jane Austen, à la rockstar Jim Morrison, en passant par le groupe punk The Velvet Underground.

    Selon Stefano Gallici, il s’agit cette saison de rendre tangible une “tension silencieuse entre romance classique et rébellion des années 1970”. À la sortie, l’actrice Jenna Ortega signe des autographes avec nonchalance, fidèle à son allure désinvolte et rock, en symbiose totale avec l’univers du défilé.

    Le vestiaire sport se révèle chez Ann Demeulemeester

    Pour son cinquième défilé, Stefano Gallici continue sur sa lancée : rock, romantique et indie sleaze. Et réemploie également certaines de ses pièces clés, restructurant ainsi le gilet de costume et les chaussures de boxeur. 

    Mais si l’on nous avait dit que le rose allait s’inviter sur le podium, personne n’y aurait cru. Et pourtant… Pour la première fois, Stefano Gallici ne se cantonne pas au noir et blanc, ni à des teintes employées timidement par le passé. Sur des manteaux de brocart et des vestes officier, le rose et le rouge sont glorifiés, apportant un peu de douceur à la noirceur générale.

    Moins sévères, les silhouettes découlent d’une passion enfouie, celle de Stefano Gallici pour le basketball. Boxeurs de sport s’avancent ainsi que maillots larges, accompagnés de pantalons façon survêtement, suivis de denims bruts, conférant, eux aussi, davantage de décontraction à l’ensemble.

    Malgré tout, les robes taille empire demeurent, tout comme les chemises victoriennes évanescentes, et certains détails rehaussés de plumes, comme en témoignent les couronnes parsemées au sein de la collection. Le look final, composé d’une robe corsetée bouffante ornée de dentelle, portée sur un pantalon à l’allure sportwear, le tout assorti de bottes biker – signatures d’Ann Demeulemeester -, traduit avec justesse ce que Stefano Gallici a cherché à exprimer : une histoire contrastée et changeante.

    Tous les looks du défilé Ann Demeulemeester printemps-été 2026