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Pourquoi The Pitt est la meilleure série médicale du moment
Avec The Pitt, HBO signe un choc télévisuel : une plongée en apnée dans les urgences du Pittsburgh Trauma Medical Center. Réalisme documentaire, intensité dramatique et retour incandescent de l’acteur Noah Wyle – star du programme Urgences – lui ont valu un triomphe aux Emmy Awards 2025. Une œuvre qui interroge les plaies du système de santé américain…
par La rédaction.

The Pitt, une série médicale sans compromis
Le triomphe aura été immédiat. Dès sa première saison, diffusée en janvier 2025 sur HBO Max, la série The Pitt s’impose comme une œuvre importante du petit écran, consacrée, plus tard, par un raz-de-marée aux Emmy Awards 2025. Elle vient en effet de rafler le prix de “meilleure série dramatique” en même temps que l’acteur Noah Wyle (Urgences, Falling Skies) est devenu le “meilleur acteur dans une série dramatique” et Katherine LaNasa (Jayne Mansfield’s Car), la “meilleure actrice dans un second rôle pour une série dramatique.”
Cette pluie de distinctions est largement méritée. La série signée R. Scott Gemmill combine maîtrise narrative et souffle tragique, renouant avec une ambition que l’on n’avait pas revue depuis l’âge d’or d’Urgences (1994-2009). Dès le premier épisode, le spectateur est plongé sans échappatoire dans quinze heures continues d’une garde au Pittsburgh Trauma Medical Center…
Chaque épisode épouse le temps réel. Une heure de récit pour une heure de vie, comme une claque au confort narratif classique. Ce choix n’est pas un simple gimmick, mais un principe dramaturgique : nous faire ressentir la fatigue, la sueur et l’implacable pression qui écrasent le Dr. Michael “Robby” Robinavitch, incarné par un Noah Wyle d’une intensité crépusculaire. Il est de retour au sommet après son rôle iconique de John Carter dans Urgences.
Un programme quasi documentaire
Là où tant de fictions médicales enjolivent leur décor (à l’instar de Grey’s Anatomy centré sur les histoires d’amour), The Pitt choisit le chaos. Les salles d’urgences ne sont pas des temples héroïques : elles sont bondées, mal dotées, traversées par les crispations politiques et sociales. Le design sonore bannit presque toute musique extérieure. Seuls résonnent les moniteurs cardiaques, les cris, les chuchotements eet les pas précipités. On entre dans un théâtre documentaire où chaque bruit devient dramaturgie.
Internes fébriles, infirmiers au bord de la rupture, administrateurs piégés par les chiffres… Chacun affronte ses limites dans ce huis clos collectif. Le passé pandémique, omniprésent, donne aussi une épaisseur supplémentaire : la mémoire des pertes, le fantôme des soignants tombés – comme le mentor disparu du protagoniste – , planent sur chaque décision.
Une critique du système médical américain ?
Plus qu’un drame médical, The Pitt devient rapidement une fresque sur l’état du système de santé américain.
Pénurie de personnel, inégalités d’accès aux soins, burn-out généralisé : chaque cas clinique incarne un mal structurel. Le temps lui-même — compté, arraché, gaspillé — surgit en personnage tragique. Chaque minute peut sauver, chaque seconde peut condamner.
La critique a rapidement reconnu la force du projet. Aux Emmy Awards, Noah Wyle a donc triomphé, tout comme Katherine LaNasa. Le reste du casting sera distingué aux Television Critics Association Awards. Ce n’est pas un simple plébiscite. C’est la preuve que cette fiction parle juste.
D’autant que les acteurs ont évidemment appris les gestes médicaux et protocoles avant le tournage. Ce réalisme formel – jusqu’au décor – dépasse l’esthétique pour devenir un véritable un choix éthique. Les soignants réels l’ont reconnu : cette œuvre leur ressemble parfois trop, au point de faire mal.
The Pitt (2025) créée par R. Scott Gemmill t John Wells, disponible sur HBO Max.