Trois bijoux Dinh Van qui ont marqué la joaillerie

Par Louise Menard.

Une exposition Dinh Van anniversaire chez Christie’s

Né en 1927, le joaillier français Jean Dinh Van, tout juste diplômé de la prestigieuse école des Arts décoratifs, entre chez Cartier en 1950 comme apprenti. Un temple de la joaillerie où pendant huit années, il affine son savoir-faire et son regard, avant de prendre son envol… Et de fonder en 1965 son propre atelier, installé place Gaillon, marquant ainsi le début d’une aventure personnelle extraordinaire.

Dès ses premières créations, celui qui aime se définir comme un joaillier-sculpteur impose son avant-gardisme. Son désir ? S’affranchir des codes établis par les grandes maisons et œuvrer à la démocratisation de son art. Fervent défenseur de la dignité des lignes, de la finesse du design et de ses influences Art déco, Jean Dinh Van s’est donné pour ambition de “marquer son époque”. L’hommage qui lui est rendu aujourd’hui à travers la jolie rétrospective organisée par Christie’s jusqu’au 13 septembre 2025, en est la plus belle preuve. Le nom de Dinh Van restera à jamais ancrée dans l’histoire de la joailleire.

Trois bijoux iconiques signés Dinh Van

La bague “Deux perles”

La bague “Deux perles”, créée par Jean Dinh Van pour Pierre Cardin en 1965 et entrée en 2003 au sein de la collection permanente des bijoux contemporains du Musée des Arts décoratifs, est le tout premier succès du joaillier. Composé, comme son nom l’indique, de deux perles insérées dans une bague à l’armature carrée et aux coins subtilement polis, ce bijou présage déjà l’attirance du créateur pour les formes géométriques minimalistes, pour le dialogue entre le rond et le carré et l’association audacieuse du plein et du vide.

De cette pièce fondatrice découlera une lignée de créations emblématiques, à l’instar du Pavé signature, né trois ans plus tard. Symbole de liberté créative, ce motif devient à son tour une matrice, se métamorphosant sans cesse au gré des collections. Tantôt cube serti de pierres précieuses et de diamants et entouré de chaînes, tantôt évidé et suspendu à un sautoir ou transformé en bague graphique, le Pavé est un fil rouge. Il est l’un des emblèmes de la maison depuis toujours.

Les bracelets et pendentifs Maillon

Simultanément au Pavé, Jean Dinh Van dessine ce qui deviendra l’un de ses motifs parmi les plus iconiques : le Maillon. Pour cela, il s’inspire de l’architecture de la célèbre place de l’Opéra et la réinvente avec acharnement, jusqu’à obtenir une forme dénuée de tout détail superflu.

Décliné en bagues, colliers, bracelets ou boucles d’oreilles, le Maillon incarne parfaitement la fluidité caractéristique des pièces Dinh Van. Ainsi que la liberté, encore et toujours. Le motif exprime aussi, de manière presque spirituelle, les notions de lien et d’attachement, si chères au créateur.

La Serrure de Dinh Van

Outre la collection Menottes, qu’il dessine en 1976, et qui s’inspire d’une clé de serrure – motif emblématique des créations Dinh Van – le joaillier imagine la même année un bracelet jonc d’une pureté déroutante. Doté d’un fermoir également semblable à une serrure, ce bijou conjugue rigueur du dessin et délicatesse.

Au cœur de ce soxantième anniversaire, ce bracelet iconique est alors réinterprété en une pièce inédite et hommage au passé de Dinh Van. Soit un bracelet Serrure Ruban en or jaune dont la serrure signature sera sublimée par un diamant taille princesse et qui sera dévoilé en octobre prochain…

“Dinh Van, 60 ans de liberté et de création”. Exposition jusqu’au 13 septembre 2025, chez Christie’s, 9 avenue Matignon, Paris 8e.