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Boxe, lutte, MMA… 9 films immanquables sur les sports de combat
Alors que The Smashing Machine avec Dwayne Johnson et Christy avec Sydney Sweeney sortiront bientôt en salles, il est plus que jamais pertinent de revenir sur neuf films de sport de combat qui ont marqué l’histoire du cinéma et la critique internationale.
par La rédaction,
photos de Robert De Niro © Getty Images .
The Smashing Machine avec Dwayne Johnson
Cette année, à la Mostra de Venise, Dwayne Johnson, alias The Rock, a surpris le public et les critiques. Il incarne Mark Kerr, champion de lutte de la fin des années 90, pionnier du MMA (Mixed Martial Arts) et figure tragique d’un sport encore balbutiant à l’époque. Sous la caméra de Benny Safdie, loin des comédies d’action qui ont fait sa gloire, l’ex-catcheur se montre sous un nouveau jour, épaulé par l’actrice Emily Blunt.
Perruque, muscles remodelés et regard fendu de fragilité : l’acteur livre une performance habitée et inattendue. D’autant que le récit met en lumière non seulement la descente aux enfers d’un athlète qui fut “le plus grand”, mais aussi le sacrifice de ses proches, notamment sa relation tumultueuse avec sa compagne Dawn Staples. Plus qu’un biopic dans l’univers des sports de combat, c’est une méditation sur les addictions, la solitude et la fragilité d’icônes façonnées par la société du spectacle.
En 2002, un documentaire HBO signé John Hyams avait déjà révélé les excès et les addictions de ce combattant, surnommé “The Smashing Machine” pour sa puissance implacable. Le film de Benny Safdie s’inscrit dans cette continuité en choisissant l’ombre plutôt que la gloire…
The Smashing Machine de Benny Safdie, au cinéma le 29 octobre 2025.

Christy avec Sydney Sweeney
Avec Christy, dont la date de sortie est encore inconnue, le réalisateur australien David Michôd, déjà remarqué pour Animal Kingdom (2010), se frotte à un portrait abrasif de Christy Martin. Une pionnière de la boxe féminine. Produit par les studios A24, le film place l’héroïne de la série Euphoria Sydney Sweeney dans un rôle incandescent. Sa prestation est attendue : l’actrice est actuellement au centre d’une polémique pour une publicité American Eagle controversée…
Christy Martin fut la première femme à signer un contrat avec le célèbre promoteur de boxe Don King et a contribué à populariser la boxe féminine dans les années 1990. Derrière la gloire médiatique, sa vie fut marquée par la violence conjugale et une tentative de meurtre perpétrée par son mari et entraîneur, dont elle réchappa miraculeusement.
Le film Christy de David Michôd n’a pas encore de date de sortie.
Iron Claw de Sean Durkin
Les frères Von Erich, famille maudite du catch texan, trouvent dans Iron Claw une fresque tragique. Le cinéaste américain Sean Durkin (Martha Marcy May Marlene) orchestre un récit inspiré des grandes sagas américaines, où Zac Efron et Jeremy Allen White campent des figures hantées par l’héritage et la fatalité.
Présenté comme un mélodrame familial avant d’être un film sur les sports de combat, il explore en réalité les limites de la masculinité fracturée et les pressions d’un clan voué à l’autodestruction. La critique internationale (NYT, Guardian) louera l’équilibre entre spectacle physique et drame psychologique, qui élève le film bien au-delà du biopic classique. Chaque combat devient une liturgie sacrificielle, un rituel où la douleur dépasse l’arène.
Iron Claw (2023) de Sean Durkin, disponible en VOD.
Raging Bull de Martin Scorsese avec Robert De Niro
Avec Raging Bull, l’incontournable Martin Scorsese transforme la vie du boxeur Jake LaMotta en tragédie shakespearienne. Robert De Niro, méconnaissable après une préparation physique extrême, livre une performance qui lui valut un Oscar.
Quant au choix du noir et blanc, radical, il traduit évidemment la violence intérieure d’un personnage plus que l’éclat des rings. C’est aussi un film sur la jalousie, la destruction et la rédemption impossible. La critique de l’époque, partagée, a depuis consacré l’œuvre comme un sommet du cinéma américain.
Chaque round devient une danse macabre. Les coups portés résonnent comme autant de blessures intimes, infligées à soi-même et aux proches. Et Scorsese filme moins la victoire que la lente désintégration d’un homme prisonnier de ses démons…
Raging Bull (1980) de Martin Scorsese, disponible sur Prime Video.
The Wrestler de Darren Aronofsky
L’usure des corps trouve sa métaphore dans The Wrestler. Darren Aronofsky – dont le dernier long-métrage, Caught Stealing (2025) avec Austin Butler et Zoë Kravitz est actuellement en salle – suit Randy « The Ram », catcheur sur le déclin, incarné par un Mickey Rourke crépusculaire.
Le film, primé à Venise, raconte la réinvention impossible d’un homme broyé par son propre mythe. Porté par une caméra nerveuse et une mise en scène quasi documentaire, le récit bascule entre la scène et la coulisse, entre gloire passée et solitude présente.
La critique mondiale a célébré un retour en grâce de l’acteur et une réflexion sur la société du spectacle et la fragilité des icônes. Mickey Rourke incarne avec une sincérité douloureuse une star vieillissante qui refuse de raccrocher les gants. La frontière entre l’acteur et le personnage se brouille jusqu’à devenir vertigineuse.
The Wrestler (2008) de Darren Aronofsky, disponible sur Canal+.
Foxcatcher avec Channing Tatum
Avec Foxcatcher, Bennett Miller met en scène l’histoire vraie de John du Pont et des frères Schultz, lutteurs olympiques. C’est un Steve Carell aussi brillant que méconnaissable qui incarne un milliardaire obsédé, entre mécène et prédateur. Channing Tatum et Mark Ruffalo complètent un casting qui joue sur la retenue et la tension dramatique.
À sa sortie, la critique (Variety, NYT) loua l’approche clinique et glaciale du film, où la lutte devient métaphore d’un système social perverti par le pouvoir et l’argent. Chaque silence pèse autant qu’un coup porté, chaque regard renferme un monde de manipulation.
Bennett Miller construit une atmosphère étouffante, où la paranoïa et la dépendance finiront par tout corrompre. L’œuvre rappelle que derrière les médailles olympiques se cachent des tragédies humaines aux allures de drames antiques. Certainement l’un des meilleurs films sur les sports de combat de ces dernières années.
Foxcatcher (2014) de Bennett Miller, disponible sur Prime Video.
Rocky avec Sylvester Stallone
Il aurait été impossible de ne pas intégrer Rocky à cette sélection des meilleurs films sur les sports de combat. Dans l’Amérique des années 70, Sylvester Stallone inventa un mythe. Rocky, produit avec un budget dérisoire, raconte l’histoire d’un boxeur anonyme confronté à un champion du monde. Ce récit d’underdog devint immédiatement universel, décrochant l’Oscar du meilleur film.
Sylvester Stallone, acteur et scénariste, impose aussitôt un personnage attachant, incarnation de la persévérance et de l’american dream. La bande originale de Bill Conti, devenue hymne populaire, scella le destin d’un personnage entré dans la légende. Et les escaliers de Philadelphie devinrent le théâtre d’une scène culte, symbole de l’élévation sociale et spirituelle.
Rocky (1976) de John G. Avildsen, disponible sur Prime Video.
Million Dollar Baby de Clint Eastwood
L’acteur et réalisateur emblématique Clint Eastwood signe avec Million Dollar Baby une œuvre à la fois sobre et dévastatrice. L’actrice Hilary Swank, qui s’entraîna des mois durant, incarne Maggie Fitzgerald, boxeuse obstinée cherchant sa place dans un univers hostile. Le cinéaste, lui, joue le rôle de son entraîneur et filme avec retenue les relations complexes entre ambition, transmission et fatalité. Le film, plusieurs fois oscarisé, bouleversa le public et la critique pour sa manière de conjuguer récit sportif et tragédie intime. Morgan Freeman, narrateur en retrait, apporte une profondeur humaniste au récit, parabole sur le courage et la chute. Quel prix faut-il payer pour atteindre ses rêves ?
Million Dollar Baby (2004) de Clint Eastwood, disponible sur Netflix et Canal +.
Warrior avec Tom Hardy
Deux frères, deux trajectoires, un ring. Warrior transcende le schéma du film de MMA. L’Américain Gavin O’Connor, déjà remarqué pour Miracle (2004), construit ici un récit d’une intensité rare.
Les acteurs Tom Hardy et Joel Edgerton incarnent quant à eux deux hommes que la cage réunit malgré eux. Un mélange de violence brute et d’émotion pure. La critique saluera la sincérité du jeu et la précision des scènes de combat. En fait, le film dépasse son sujet pour devenir un drame familial d’une rare puissance émotionnelle.
Warrior (2011) de Gavin O’Connor, disponible en VOD.