11 juil 2025

Glenn Martens fait ses premiers pas chez Maison Margiela avec un défilé couture

En ce mercredi 9 juillet 2025, Glenn Martens a dévoilé son tout premier défilé Maison Margiela Artisanal, inspiré de l’art flamand et des codes de Martin Margiela.

  • Par Louise Menard.

  • Le premier défilé Maison Margiela par Glenn Martens

    Pour le monde de la mode, ce mercredi 9 juillet 2025 était un jour à marquer d’une pierre blanche. Tandis que Demna faisait ses adieux à la maison Balenciaga, Glenn Martens présentait sa première collection pour Maison Margiela. Des débuts aussi attendus que prestigieux.

    Fort d’une carrière marquée par des premiers pas chez Y/Project, et cinq années passées chez Diesel, où il est aujourd’hui encore directeur artistique, le créateur n’en était pas à son coup d’essai. Mais pour Glenn Martens, 42 ans, nommé en janvier dernier à la tête de Maison Margiela, ce premier défilé n’en restait pas moins un défi de taille.

    Certes, il lui fallait succéder au légendaire John Galliano,ayant façonné la maison durant une décennie, mais il devait aussi répondre aux exigences de la haute couture. Cequi, pour un premier showest un exercice délicat. Avec cette collection Maison Margiela Artisanal automne-hiver 2025-2026, Glenn Martens livre un défilé presque cérémonial… Qui a ouvert le bal d’une nouvelle ère prometteuse pour la maison fondée en 1988.

    Le défilé Maison Margiela Artisanal automne-hiver 2025-2026.

    Un défilé haute couture aux multiples inspirations

    À travers cette collection Maison Margiela Artisanal automne-hiver 2025-2026, Glenn Martens rend hommage à son pays d’origine, la Belgique. Et déploie de nombreuses références artistiques tout en reprenant les codes de Martin Margiela.

    Un défilé qui s’inspire de l’art flamand

    Outre une ode aux toiles de Gustave Moreau et notamment à ses coups de pinceaux si particuliers,Glenn Martens puise son inspiration dans l’héritage artistique des Pays-Bas. Et opère par la même occasion, un clin d’œil à ses racines communes avec Martin Margiela.

    Des drapés de velours métallisé dont les reflets dorés rappellent les toiles du peintre Jan van Eyck, aux motifs reproduisant ceux des papiers peints que l’on trouvait dans les intérieurs flamands aux 16e et 17e siècles… Les références se multiplient.

    Sans oublier les silhouettes sculpturales évoquant la statuaire des églises gothiques, telles des robes de jersey transparent, rehaussées de corsets aux multiples laçages marquant la taille et accentuant les hanches.

    Glenn Martens rend hommage à Martin Margiela

    Éclairés par des rangées de néons, les murs de l’espace du Centquatre ont été entièrement recouverts d’un patchwork de papiers peints, partiellement arrachés. Une mise en scène qui donne le ton. À l’image de l’atmosphère brute et spontanée des premiers défilés de Martin Margiela. Des shows hors des sentiers battus, organisés bien souvent dans des squats, des parkings souterrains et des endroits laissés à l’abandon en plein cœur de la capitale.

    Avec une maison comme celle-ci, il est en effet difficile d’ignorer le poids de l’héritage. Si certaines silhouettes rappellent le passé de Glenn Martens chez Diesel, nombreuses sont les références aux archives de la maison. C’est le cas du denim enduit de certains looks, évoquant le blazer en toile peinte de la collection printemps-été 1990. Mais aussi du plexiglas des premières silhouettes du défilé, déjà présent à l’automne-hiver 1998-1999.

    Des accessoires iconiques revisités

    À une époque où les défilés s’apparentent souvent à une course aux top models, Glenn Martens perpétue la quête d’anonymat, initiée par Martin Margiela dès les débuts de la maison. À travers des masques noués à l’arrière de la tête – dont certains ont été conçus à partir de vieilles boîtes métalliques compressées – et des voiles dissimulant les visages de chaque mannequin, le créateur belge recentre notre attention sur l’essentiel : le vêtement et le savoir-faire.

    Subtilement, il fait également mention ici d’un autre grand nom de la mode, Matthieu Blazy. Récemment nommé directeur artistique de Chanel, le franco-belge est à l’origine de masques en mesh noir parés de strass, apparus lors du défilé Maison Margiela Artisanal automne-hiver 2012-2013. Difficile de ne pas faire le rapprochement…

    Enfin, qui dit Maison Margiela dit forcément Tabi. Redessinée à l’infini, la célèbre chaussure fendue est une nouvelle fois réinterprétée. Sous la forme d’une botte en cuir ou en brocart et d’une sandale à brides, chaque paire est sublimée d’un talon compensé transparent. Un détail signature, dessiné par Martin Margiela lui-même en 1998.

    Les looks Maison Margiela Artisanal automne-hiver 2025-2026