8 juil 2025

Pourquoi faut-il (re)voir le film d’animation Flow sur Canal+ ?

Récompensé aux Golden Globes et aux Oscars, Flow suit les pas d’un chat solitaire embarqué malgré lui sur un radeau avec d’autres animaux, dans un monde englouti par les eaux. Une fable silencieuse et envoûtante, à (re)découvrir ce soir sur Canal+.

  • par Nathan Merchadier.

  • La bande-annonce du film Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau (2024).

    Révélation du Festival de Cannes 2024 (où il était présenté dans la sélection Un Certain Regard) et lauréat du Prix Fondation Gan au Festival d’AnnecyFlow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau est un film d’animation comme on en voit peu.

    Réalisé par le cinéaste letton Gints Zilbalodis, ce récit muet se présente comme un conte post-apocalyptique sans héros ni morale évidente. Ce mardi 8 juillet 2025, Canal+ diffuse cette œuvre rare coproduite par un studio français. Une excellente occasion de (re)découvrir un film qui a secoué le milieu confidentiel du cinéma d’animation.

    Que vaut le film d’animation Flow ?

    Le pitch ? Dans un monde vidé de toute présence humaine, les villes se sont effondrées, englouties sous les eaux. Parmi les ruines subsistent une poignée d’animaux. Au cœur de ce paysage, un petit chat noir tente de survivre. Solitaire, méfiant, il croise le chemin d’un labrador, d’un lémurien et d’un serpentaire incapable de voler. Ensemble, ils embarquent sur un radeau de fortune qui évoque l’Arche de Noé. Mais l’humain a totalement disparu

    S’il s’inscrit dans un mouvement plus large de films d’animation à la tonalité contemplative, Flow n’en reste pas moins un projet ambitieux et original. C’est le second long-métrage de Gints Zilbalodis, jeune cinéaste autodidacte de 31 ans qui avait déjà impressionné avec Ailleurs (2019). Il signe ici un film touchant, presque intégralement réalisé en solo (de l’animation à la musique), avec un budget de seulement 3,5 millions de dollars, bien loin des superproductions des studios Pixar dont les budgets avoisinent régulièrement les 200 millions…

    Un récit touchant récompensé aux Golden Globes 2025

    Sans recourir aux références pop, souvent attendues dans les productions animées, Flow choisit une narration purement visuelle et sensorielle. Il expose simplement un monde sans hommes, sans technologie, sans langage, mais pas sans lien. En ce sens, il fait le pari d’un récit complexe, dans laquelle la cohabitation entre espèces devient possible. Par nécessité autant que par instinct de solidarité.

    Cette forme de candeur, propre à certains récits d’animation, entre en résonance avec d’autres œuvres récentes. À l’image du film Arco (2025) du réalisateur Ugo Bienvenu, produit par Natalie Portman. Et présenté lors du dernier Festival de Cannes. Dans ce long-métrage, l’enfance occupe une place centrale, tout comme une certaine vision d’un monde en reconstruction. Bien que très différent dans le style et l’approche, Arco partage avec Flow une même tendresse. Une même croyance en la possibilité d’un avenir, réinventé à hauteur d’animal ou d’enfant.

    Avec sa durée relativement resserrée (1h25), son absence totale de dialogues, son couronnement aux Golden Globes, César et OscarsFlow s’impose comme une expérience à part, à (re)découvrir ce soir lors de sa diffusion sur Canal+…

    Flow (2024) de Gints Zilbalodis, diffusé le 8 juillet 2025 sur Canal+.