Mannequin

Bella Hadid

Née le 9 octobre 1996 à Washington D.C., Bella Hadid transforme la démarche en manifeste, le style en langage. D’abord perçue comme la « petite sœur de Gigi », elle devient en quelques saisons une muse insaisissable.

Publié le 19 juin 2025. Modifié le 1 août 2025.

Les débuts de Bella Hadid

Issue d’un milieu à la fois palestinien et néerlandais, Bella Hadid est élevée à Santa Barbara, en Californie. Très tôt, elle nourrit un rêve équestre et ambitionne même de participer aux Jeux olympiques, avant qu’une maladie auto-immune ne freine brutalement ses projets sportifs. Ce détour, inattendu, la pousse doucement vers une autre scène : celle de la mode.

Si elle est d’abord perçue à travers le prisme de Gigi Hadid, sa sœur aînée déjà adulée, Bella prend un chemin plus ténébreux, presque cinématographique. Propulsée sur le devant de la scène dans l’ombre d’une figure solaire, elle impose rapidement une identité propre. Plus froide, plus énigmatique, plus sculpturale.

Chaque apparition devient une performance visuelle, où posture, regard et port altier dessinent un personnage mouvant, presque irréel. Chez Givenchy, Mugler, Balenciaga ou Versace, son corps s’adapte, se transforme, devient instrument de narration. La mode contemporaine y trouve un miroir aussi puissant que stylisé.

Mais ce magnétisme ne s’arrête pas au podium. Hors des défilés, Bella incarne une nouvelle féminité : vulnérable, fragmentée, assumée. Elle parle ouvertement de ses failles, de sa santé mentale, de ses angoisses — tout en cultivant une esthétique maîtrisée, presque sculptée dans le silence.

Icône d’une époque post-Instagram, elle oscille entre hypervisibilité numérique et distance émotionnelle, entre proximité simulée et énigme réelle. Sa force réside justement là : dans cette zone trouble où le mannequin devient image, et l’image, un mythe.

Une muse aux mille visages 

Une icône en mouvement : Bella Hadid et l’image mutante

De Balenciaga à Jacquemus, de Givenchy à Coperni, elle passe d’un univers à l’autre sans jamais perdre sa ligne directrice : une présence qui transcende le vêtement. Les campagnes publicitaires Bella Hadid sont pensées comme de véritables mises en scène. Elle y devient icône robotique, sirène urbaine ou déesse pop. Elle ne se contente pas de représenter un style : elle en fabrique un langage visuel. À la manière d’une actrice du muet, elle exprime par le corps, le port de tête ou l’inflexion d’un regard une narration complète — à la fois futuriste et archétypale.

La silhouette qu’elle compose semble en dialogue permanent avec l’époque. À l’inverse d’un mannequin interchangeable, elle manie les codes avec une audace calculée. Le look Bella Hadid 2025 oscille entre références 90’s, tailoring minimaliste, pièces techno-futuristes et clins d’œil grunge. Tout devient matière à métamorphose. Chaque apparition est une énigme posée à la mode. Une forme d’éditorial vivant, un manifeste de l’identité post-digitale, où le vintage dialogue avec l’avant-garde, et le streetwear avec la haute couture.

Mais c’est hors des podiums que son influence se densifie. Vêtue de pièces chinées, de jeans délavés, de cuirs vieillisou de prototypes exclusifs, elle s’impose comme une curatrice du présent. Elle devance les tendances, sans jamais les revendiquer. Sa garde-robe devient un carnet de tendances officieux, immédiatement relayé sur les réseaux sociaux. À travers ses silences, ses gestes et ses choix vestimentaires, Bella Hadid agit comme une actrice discrète du goût collectif, une énigme incarnée, constamment en train d’échapper à sa propre image.

Collaborations 

De Bulgari à Dior, ses collaborations ne sont pas que publicitaires. Elle participe à la direction artistique, au choix des photographes, à la narration visuelle. Un rôle plus proche de celui de co-créatrice que de simple égérie.

Rare dans les médias, elle parle peu mais fort. Lorsqu’elle se confie, c’est sur l’anxiété, l’image de soi, le corps comme territoire conflictuel. Une parole maîtrisée, essentielle à une génération en quête de sincérité dans le paraître.

Et après ? 

Elle continue de défier les attentes. Elle ne se contente pas de défiler, elle sculpte des archétypes. À l’aube de 2025, elle incarne l’idée même du top model du futur : caméléon, active, consciente. Une muse en mouvement.