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The Weeknd
Né le 16 février 1990 à Toronto, Abel Tesfaye grandit dans une famille éthiopienne. Dès 2010, il publie anonymement ses premiers morceaux sur YouTube. Il prend alors le nom de The Weeknd. Rapidement, son style singulier captive. Il mêle R&B alternatif, sons électroniques et atmosphères sombres. En 2012, son projet Trilogy, regroupant ses trois premières mixtapes, lance sa carrière internationale. Dès lors, il s’impose comme une révélation du R&B canadien.
Publié le 4 juin 2025. Modifié le 14 août 2025.
Une identité artistique singulière
Son nom de scène, soigneusement choisi pour suggérer son passé à l’école buissonnière, Abel Tesfaye mêle critiques sociales et crises existentielles dans sa musique. Il découpe sa personnalité en plusieurs facettes brillamment construites. Tel un metteur en scène, rôle qu’il endosse dans Hurry Up Tommorow (2025), l’acteur – compositeur exagère les traits des personnages qu’il incarne. Par exemple, il apparaît défiguré dans son clip Save your tears (2021) moquant les enjeux superficiels d’Hollywood.
Son attitude face à la célébrité est complexe : il s’insurge des médias autant qu’il excelle sous les projecteurs. Son travail dans After Hours (2020) reflète cela à la perfection. Dans le clip de 2021 intitulé Blinding Lights, le prodige explore la vanité de Los Angeles.
The Weeknd séduit par une esthétique introspective. Il explore les excès, la solitude, l’amour et la douleur. Son timbre unique et ses choix sonores soignés marquent une disruption culturelle. À partir de là, il devient une figure incontournable de la scène musicale mondiale. Album après album, The Weeknd se renouvelle. Ainsi, il explore sans cesse de nouveaux territoires musicaux.
Beauty Behind the Madness et la consécration
En 2015, Beauty Behind the Madness le propulse au sommet. Probablement son travail le plus ancré dans cet univers onirique avec cette vision presque cynique de l’amour, il explore un aspect de lui-même profondément cassé. Ses chansons déconstruisent le mythe de l’amour vrai et le détournent vers un point de vue obsessionnel, passionnel et paradoxalement détaché de l’artiste. Les thèmes abordés sont hédonistes : une vie menée entre soirées, alcools et relations courtes. Ses oeuvres The Hills (2015) ou Can’t Feel My Face (2015) deviennent un succès international. L’album remporte plusieurs Grammy Awards et il collabore avec la première partie de la trilogie 50 nuances de Grey avec la chanson Earned it (2015). Désormais, il domine la pop urbaine mondiale.
L’année suivante, il frappe encore plus fort. En 2016, Starboy marque sa collaboration avec Daft Punk. Le morceau titre et I Feel It Coming (2016) rencontrent un succès massif. Dans cet album qui renforce l’idéologie obscure de The Weeknd, il s’affiche étonnamment plus glamour – une évolution qui va s’accroître dans ses prochains projets. Parmi des collaborations honorifiques, on retrouve donc Lana Del Rey (Stargirl Interlude) et Kendrick Lamar (Sidewalks) – deux artistes tout aussi introspectifs. Sa sélection de collaborations renforce son image avant-gardiste.
En 2020, il sort After Hours. Très vite devenu un classique, l’album rend hommage aux sons synthpop des années 1980. Il exprime dans cette oeuvre la dualité d’un homme à mi-chemin entre l’absolution et la décadence morale. Pas tout à fait bon, pas tout à fait mauvais. Blinding Lights (2020) devient un tube mondial. Il bat des records de longévité dans les classements.
Dawn FM et Hurry Up Tomorrow : une trilogie introspective
Puis viennent Dawn FM (2022) et Hurry Up Tomorrow (2025). Ces albums forment, avec After Hours, une trilogie. Ils abordent la rédemption, le doute, le temps qui passe. À travers eux, The Weeknd explore des textures inédites. Finalement, il offre une œuvre cohérente et visionnaire.
Des collaborations prestigieuses
Parallèlement, il multiplie les featurings et renforce son influence sur la scène internationale. Il chante avec Ariana Grande sur Save Your Tears, donnant au titre une nouvelle dimension émotionnelle et une portée accrue. Puis avec Rosalía sur La Fama, fusionnant leurs univers et atteignant un public hispanophone élargi. Plus récemment, il partage la scène avec Playboi Carti, explorant des sonorités plus expérimentales et imprévisibles. Chaque duo élargit sa palette artistique et démontre sa capacité à se réinventer sans cesse. The Weeknd ne brille pas que sur disque.
Ses concerts marquent les esprits par leur intensité, mêlant émotions brutes et scénographies spectaculaires, parfois dignes de véritables fresques cinématographiques. En 2025, il entame une tournée mondiale ambitieuse, symbole de son statut planétaire et de son exigence artistique. Le 20 juin, il se produit au Stade de France. Cet événement, annoncé comme sa dernière tournée sous ce nom, est présenté comme un moment historique. Aujourd’hui, son empreinte dépasse largement la musique : il influence une génération d’artistes, redéfinit les codes du R&B et de la pop, et mêle subtilement ses inspirations au cinéma, à la mode et aux arts visuels contemporains.
Vers de nouveaux horizons
Ce possible changement de cap pourrait offrir à Abel Tesfaye l’opportunité de s’émanciper de l’identité façonnée par The Weeknd, tout en préservant son héritage musical. Il pourrait ainsi s’aventurer dans des univers encore inexplorés, collaborant avec des figures prestigieuses comme Martin Scorsese, Denis Villeneuve ou encore Beyoncé. De ses débuts marqués par House of Balloons à la consécration mondiale de After Hours, son parcours témoigne d’une constante réinvention. Hurry Up Tomorrow (2025), sur Apple TV+, confirme cette volonté d’élargir son horizon artistique. Quelle que soit la direction choisie, Abel Tesfaye restera une référence incontournable dans la culture pop et contemporaine.