Les meilleurs rôles de Keira Knightley, star de La Disparue de la cabine 10

par Violaine Schütz, 

et Ambra Flora.

L’actrice en écrivaine rebelle dans Colette

Il s’agit de l’un des derniers grands rôles de l’actrice au cinéma. En 2019, l’égérie Chanel et héroïne de la nouvelle série Black Doves incarne une icône de la littérature : Colette.

Dans ce biopic classique mais attachant, elle interprète avec passion l’écrivaine française très libre. Entre émancipation (elle s’éloigne de son mari) et liaisons lesbiennes, l’auteure n’a cessé de défier les lois de la société patriarcale du 19e siècle et du début du 20e siècle.

Avec beaucoup de fougue et d’élégance, Keira Knightley redonne vie à la femme de lettres qui a fait partie de l’académie Goncourt et qui a été la première Française à recevoir des funérailles nationales.

Colette (2019) de Wash Westmoreland, disponible sur Canal VOD.

Une mathématicienne de génie dans Imitation Game 

Dans le bouleversant Imitation Game (2015), on retient souvent la performance habitée et magistrale de Benedict Cumberbatch dans la peau d’Alan Turing, mathématicien et cryptologue chargé par le gouvernement britannique de percer le secret d’une machine de cryptage allemande en 1940. Mais il ne faut pas oublier la partition subtile de Keira Knightley qui incarne Joan Clarke.

Cette cryptologue britannique aux looks très sages a participé au décryptage de la fameuse machine Enigma qui codait les communications des nazis. Avec ce rôle de femme très intelligente, l’anti-bimbo confirme qu’elle excelle lorsqu’elle interprété les héroïnes frondeuses qui tentent de s’imposer dans des milieux très masculins.

Imitation Game (2015) de Morten Tyldum, disponible sur HBO Max.

Une jeune femme souffrant d’hystérie dans A Dangerous Method

A Dangerous Method (2011) n’est pas le meilleur film de David Cronenberg. Mais l’histoire et les performances des acteurs (Michael Fassbender, Viggo Mortensen et Keira Knightley) valent le détour. L’héroïne de Love Actually (2002) y est particulièrement électrisante et audacieuse dans la peau de Sabina Spielrein, une jeune femme en proie à des crises d’hystérie qui se retrouve “soignée” par le psychanalyste Carl Jung dont elle devient la maîtresse.

Le long-métrage, osé (il comprend des scènes de fessée impliquant l’actrice), permet aussi à Keira Knightley de s’éloigner de son image sage d’héroïne de films romantiques et/ou à costumes (Reviens-moi, The Duchess, Anna Karénine, Colette).

A Dangerous Method (2011) de David Cronenberg, disponible sur Mubi.

Une duchesse contrariée

Spécialisée dans les drames historiques, un genre qui semble avoir été taillé sur mesure pour elle, Keira Knightley tient en 2008 le rôle-titre du magnifique La Duchesse, dans lequel elle incarne Georgiana, duchesse de Devonshire. Belle, charismatique, admirée et respectée par la cour, elle voit pourtant son quotidien terni par son époux.

Ici, un seul objectif compte pour son mari : qu’elle lui donne un héritier, peu importe son bonheur ou ses désirs. Dans ce décor mondain du XVIIIe siècle, on est rapidement happé par les dilemmes intimes et sociaux qui entourent Georgiana.

Ce film, comme beaucoup de ceux portés par Keira Knightley, explore la place des femmes dans la société, les contraintes qu’on leur impose, et ce qui leur est retiré. L’actrice principale brille aux côtés de Ralph Fiennes dans le rôle du duc froid et distant, de Charlotte Rampling en Lady Spencer, ainsi que Dominic Cooper en Charles Grey, le grand amour contrarié de Georgiana.

The Duchess (2008) de Saul Dibb, disponible sur Cine+OCS.

Keira Knightley en héroïne romantique spirituelle dans Orgueil et Préjugés

C’est l’une des meilleures adaptations d’un roman de Jane Austen. Mais Orgueil et Préjugés (2006) de Joe Wright offre aussi l’un de ses meilleurs rôles à l’actrice Keira Knightley. Elle joue Elizabeth Bennet, jeune femme effrontée, belle, intelligente, romantique, spirituelle et romantique en robe évanescente éprise d’un bel aristocrate avec lequel elle va vivre une relation compliquée.

Dans la peau de l’Anglaise au regard ironique qui remet en question les mariages arrangés (Orgueil et Préjugés est paru en 1813), Keira Knightley est parfaite. Grâce à sa performance sensible qui lui vaudra deux nominations (aux Golden Globes et aux Oscars), elle deviendra abonnée aux rôles d’héroïne anticonformiste et farouchement indépendante.

Orgueil et Préjugés (2006) de Joe Wright, disponible sur Canal+.

Un marin aguerri dans Pirates des Caraïbes

C’est avec le premier volet des Pirates des Caraïbes (La Malédiction du Black Pearl) que Keira Knightley devient une star. Dans la saga épique culte, elle joue avec énergie Elizabeth Swann, fille rebelle du gouverneur de Jamaïque à Port Royal, qui maîtrise la mer et délaisse son corset pour le costume de pirate.

Avec cette série de films, l’actrice prouve qu’elle est très à l’aise dans les longs-métrages costumés et qu’elle ne se réduit jamais aux rôles de petite amie du héros. Son personnage, même s’il est amoureux, devient en effet capitaine, ainsi que Seigneur des pirates.

Cependant, la comédienne n’a pas été tendre à propos de Pirates des Caraïbes (2003-2007) et Elizabeth Swann. En 2023, elle confiait au magazine Harper’s Bazaar que son personnage, très sexualisé, était “un objet de convoitise pour tout le monde”. “Non pas qu’elle n’avait pas de force en elle, mais c’était particulier de passer d’un vrai garçon manqué (son personnage dans Joue-la comme Beckham, ndlr) à tout l’opposé. Je me sentais vraiment contrainte, très enfermée. Donc mes rôles suivants essayaient de s’évader de ça…”

Pirates des Caraïbes : la Malédiction du Black Pearl (2003) de Gore Verbinski, disponible sur Disney+.

Une footballeuse déterminée dans Joue-la comme Beckham

Même si le célèbre footballeur n’apparaît pas au casting, Joue-la comme Beckham (2002) est tout de même iconique. En partie car on y découvre une jeune Keira Knightley phénoménale à peine âgée de 18 ans. Soit bien avant la renommée acquise avec Pirates des Caraïbes ou Orgueil et Préjugés. Elle y incarne Jules, une footballeuse anglaise déterminée et énergique aux côtés de l’héroïne Jess, interprétée par la plus discrète Parminder Nagra (Seconde Generation).

Réalisé par Gurinder Chadha, le film suit le parcours de Jess Bhamra, une adolescente indo-britannique passionnée de football qui doit faire face aux attentes de sa famille sikh très traditionnelle. Partagée entre les injonctions familiales qui la rêvent mariée et sa passion pour le ballon rond, elle finit par intégrer secrètement, grâce à Jules, une équipe féminine. Ainsi une amitié forte se crée entre les deux jeunes femmes… jusqu’à ce qu’elles tombent toutes deux amoureuses de leur entraîneur, Joe incarné par Jonathan Rhys Meyers.

Joue-la comme Beckham aborde des sujets profonds : identité culturelle, héritage familial, genre… Le film aura même droit à une suite, annoncée récemment par la réalisatrice dans les collons du Deadline : “Je suis ravie de retrouver les personnages du film, de faire revivre cette histoire intemporelle et de poursuivre l’héritage que nous avons contribué à créer pour le football féminin.”

Joue-la comme Beckham (2002) de Gurinder Chadha, disponible sur Disney+.

La Disparue de la cabine 10 (2025) de Simon Stone, disponible sur Netflix.