Quelles sont les meilleures séries de 2024 ?
Ripley, la saison 3 de The Bear, Under the Bridge, Mon petit renne, Nobody Wants This, Culte, Sugar, Eric… Numéro a sélectionné les meilleures séries de l’année 2024 à (re)voir sur Netflix, Prime Video, Max, Disney+ et Apple TV+.
par Violaine Schütz.
et Alexis Thibault.
Nobody Wants This : une rom com ultra moderne avec Adam Brody et Kristen Bell
Inspirée de la vie de la créatrice du show, Erin Foster, qui s’est convertie au judaïsme par amour pour son mari, Nobody Wants This imagine la relation – compliquée mais très belle – entre une podcasteuse agnostique et un rabbin canon. Entre ses dialogues très drôles et audacieux, ses réflexions sur les différences en amour, ses second rôles attachants et l’alchimie qui règne entre ses deux acteurs principaux (Kristen Bell de Veronica Mars et Adam Brody de Newport Beach), la série Netflix s’impose la meilleure rom com de l’année. (VS)
Nobody Wants This (2024), créée par Erin Foster, avec Adam Brody et Kristen Bell, disponible sur Netflix.
Under the Bridge : un true crime nineties avec Riley Keough parmi les meilleures séries de 2024
Jusqu’ici, Under the Bridge désignait une excellente chanson du groupe de rock Red Hot Chili Peppers. Désormais, elle évoque aussi une super série true crime inspirée par une tragédie impliquant des adolescentes qui s’est déroulée dans les années 90. Porté par deux excellentes actrices (Lily Gladstone et Riley Keough), cette production Disney+ suit une groupe de jeunes filles désaxées qui vont commettre un crime horrible envers une teenager jugée différente. Entre la bande-son sublime (Cocteau Twins, Sonic Youth, The Notorious B.I.G., Cat Power, Nirvana) et les paysages oniriques à la Twin Peaks (l’histoire se passe dans une petite ville du nord-ouest du Canada), Under the Bridge s’impose comme l’une des excellentes surprises de l’été 2024. (VS)
Under the Bridge (2024), créée par Samir Mehta et Liz Tigelaar, avec Lily Gladstone et Riley Keough, disponible sur Disney+.
Présumé innocent : un thriller efficace avec Jake Gyllenhaal
Le livre de l’écrivain américain Scott Turow Présumé innocent (1987) avait déjà fait l’objet d’une adaptation réussie, en 1990, avec Harrison Ford et Brian Dennehy. Mais cette nouvelle version sous forme de mini-série, emmenée par les brillants Jake Gyllenhaal et Ruth Negga, séduit par son suspense (intenable) et son jeu d’acteurs, précis et sans fioritures. Produit par Apple TV+, ce show nous embarque dans l’enquête et dans le procès qui suit le meurtre de la maîtresse d’un procureur colérique et insaisissable. Et on ne se doute pas une seconde de l’identité du tueur. (VS)
Présumé innocent (2024), créée par David E. Kelley, disponible sur Apple TV+.
Becoming Karl Lagerfeld : le bijou mode de Disney+
Si l’année 2024 a regorgé de séries sur la mode (notamment consacrées aux destins de Christian Dior et Cristóbal Balenciaga), on retient surtout la très inspirée Becoming Karl Lagerfeld. Diffusée sur Disney+, cette production épique revient, avec brio et passion, sur l’histoire d’amour complexe qui a uni l’immense couturier Karl Lagerfeld et son amant écorché Jacques de Bascher. Une série pop, ambitieuse et flamboyante qui offre de grands numéros d’acteurs, à commencer par la partition nuancée de l’excellent Daniel Brühl dans la peau du Kaiser de la mode. (VS)
Becoming Karl Lagerfeld (2024), créée par Isaure Pisani-Ferry, Jennifer Have et Raphaëlle Bacqué, disponible sur Disney+.
Ripley : une série Netflix ténébreuse avec Andrew Scott
Certes, l’été, on a envie de voir des films montrant des ciels bleus sans nuages, des océans transparents et des surfeurs/surfeuses. Mais si vous l’avez ratée, il faut rattraper de toute urgence l’une des meilleures séries Netflix de 2024. Il s’agit de Ripley, un show sombre et fascinant qui propose une nouvelle vision d’un personnage de roman manipulateur imaginé par Patricia Highsmith (déjà vu dans le film Plein Soleil avec Alain Delon au sommet de sa beauté). Très graphique, cette production envoûte grâce à la performance hantée d’Andrew Scott (Sans jamais nous connaître) et donne très envie de se rendre à Atrani, village italien follement télégénique. (VS)
Ripley (2024) de Steven Zaillian, disponible sur Netflix.
Une amie dévouée : l’un des rôles les plus puissants de Laure Calamy
Les attentats du Bataclan en 2015 ont déjà été le sujet de films dramatiques tels que Novembre (2022) ou Revoir Paris (2022), mais la série Une amie dévouée ne ressemble en rien à ses prédécesseurs. Diffusée sur la plateforme de streaming Max à partir du 11 octobre 2024, elle met en scène l’actrice Laure Calamy en femme solitaire, mélomane et mythomane. Poussée par une quête d’amour et un besoin d’expériences collectives immodéré, elle rejoint une association œuvrant pour les survivants du Bataclan en s’inventant une vie et une relation amicale avec une victime. Laure Calamy continue d’explorer les recoins sombres de l’âme humaine dans une production qui fait autant penser à l’horrifique Joker qu’aux films sociaux d’Agnès Varda. Avec, en prime, une BO stupéfiante, qui va de Billy Idol à Frustration en passant par Bryan’s Magic Tears. (VS)
Une amie dévouée (2024) de Jean-Baptiste Delafon et Fanny Burdino, disponible sur Max le 11 octobre 2024.
The Bear (saison 3) : la série qui bat tous les records avec Jeremy Allen White au casting
La troisième saison de The Bear poursuit les aventures culinaires de Carmy Berzatto, campé par Jeremy Allen White, alors qu’il s’efforce de moderniser le restaurant familial à Chicago. Cette saison plonge encore plus profondément dans les défis personnels et professionnels de Carmy, mettant en lumière les tensions au sein de sa propre équipe. Les relations se complexifient, notamment avec Sydney Adamu (Ayo Edebiri), sa sous-chef ambitieuse, et Richie Jerimovich (Ebon Moss-Bachrach), son cousin loyal au sale caractère.
The Bear s’affirme comme un incontournable, explorant avec brio les rouages d’un restaurant en pleine transformation. Le programme s’est encore distingué à l’approche des Emmy Awards : après avoir remporté six trophées l’année dernière, la série décroche 23 nominations… (AT)
The Bear (depuis 2022), créée par Christopher Storer, disponible sur Disney+.
Sugar : Colin Farrell en détective privé dans le LA des années 50
L’acteur irlandais Colin Farrell incarne un détective privé efficace – et qui déteste la violence – dans Sugar, une série imaginé par le scénariste Mark Protosevich (Thor, Je suis une légende). John Sugar part à la recherche de la petite-fille d’un producteur star d’Hollywood et nous plonge dans l’atmosphère des films noirs des années 50, à grand renfort de scènes cultes intégrées comme des images d’archives ça et là dans la narration. Une œuvre old school mélancolique, une vraie merveille et une prestation impeccable de Colin Farrell qui incarnera prochainement Oswald Cobblepolt, dit le Pingouin, gangster psychopathe et ennemi juré de Batman dans le spin-off du long-métrage de Matt Reeves. (AT)
Sugar (2024), créée par Mark Protosevitch, disponible sur Apple TV+.
Benedict Cumberbatch en père alcoolique et désemparé dans la série Eric
Avec Eric, Netflix nous propulse dans un New York gluant des années 80 qui condense toutes les désillusions politiques de l’époque… et d’aujourd’hui. Homophobie, racisme et inégalité sociales liées à l’hégémonie du système capitaliste. Vincent Anderson (Benedict Cumberbatch), marionnettiste alcoolique et solitaire, reste désemparé par la disparition de son fils qui s’est volatilisé. Et c’est l’inspecteur Michael Ledroit (McKinley Belcher III) qui se charge de l’enquête alors que le père de famille, désespéré et rongé par le chagrin, commence à s’autodétruire… Pour maintenir la tête hors de l’eau, il se confie à Éric, un monstre imaginaire démesuré – semblable à une grosse peluche de Yéti – dessiné par son propre fils peu de temps auparavant. Véritable “pépite télévisuelle” pour les uns, “drame convenu et caricatural” pour les autres, la mini-série Eric, en six épisodes, n’aura pas laissé les spectateurs de la plateforme américaine indifférents. (AT)
Eric (2024), créée par Abi Morgan, disponible sur Netflix.
Mon petit renne : malaise et harcèlement sur Netflix
Une série dramatique en sept épisodes inspirée de la véritable expérience de l’auteur écossais Richard Gadd, également scénariste des séries Outlander et Sex Education. Diffusée depuis le 11 avril sur la plateforme Netflix, la série retrace les sombres mésaventures de Danny, un humoriste et barman, qui devient subitement l’objet d’une obsession malsaine après avoir offert une tasse de thé à une femme nommée Martha (Jessica Gunning) dans un pub de Camden.
Très vite, Martha commence à harceler Danny… Adaptée d’un spectacle primé au Festival Fringe d’Édimbourg, la série explore les thèmes du consentement et des relations toxiques de manière originale et perturbante. Plébiscitée par les spectateurs et saluée par la critique, Mon petit renne est devenue l’une des séries les plus suivies sur Netflix, notamment grâce à son scénario brillant et à ses acteurs impeccables. (AT)
Mon petit renne (2204), créée par Richard Gadd, disponible sur Netflix.
Culte : une sitcom léchée sur les débuts de la télé-réalité
Dès le 18 octobre, Prime Video fera découvrir aux nouvelles générations les débuts de la télé-réalité avec une série très réussie : Culte. Le show retrace les coulisses de l’émission de télé-réalité Loft Story (2001) en mettant en scène les employés visionnaires (et arrivistes) de la boîte de production qui a lancé l’émission qui a hypnotisé la France. Formidablement bien écrite, la série vaut le détour pour son côté didactique et nostalgique autant que pour son casting exceptionnel composé de l’actrice Anaïde Rozam (LOL : qui rit, sort !), de Sami Outalbali (Sex Education) et de Marie Colomb qui incarne, avec justesse et émotion, la mythique bimbo au grand cœur Loana. (VS)
Culte (2024) de Matthieu Rumani et Nicolas Slomka, avec Marie Colomb, Anaïde Rozam, César Domboy, disponible sur Prime Video le 18 octobre 2024.