“The Underground Railroad” : Barry Jenkins suit une esclave en fuite à travers l’Amérique

Dans la veine de L’Intuitionniste, son œuvre de 2003, le romancier afro-américain Colson Whitehead met en parallèle la question raciale et l’expansion du capitalisme au sein de The Underground Railroad, prix Pulitzer de littérature en 2017. Cet ancien journaliste pour le New York Times revient sur une métaphore américaine cauchemardesque, celle d’un gigantesque réseau de chemin de fer souterrain acheminant les esclaves noirs en fuite vers le nord des États-Unis. L’expression désigne surtout un réseau d’êtres humains abolitionnistes qui ont aidé ces esclaves à rejoindre la frontière canadienne, souvent dissimulés dans des chariots. Dans le roman, Cora, 16 ans, esclave dans une plantation de coton en Georgie dans les années 1850, rêve d’emprunter cette route tumultueuse.

 

 

Deux ans après Moonlight, Oscar du meilleur film en 2017, on avait retrouvé Barry Jenkins avec Si Beale Street pouvait parler, adaptation du roman éponyme du militant afro-américain James Baldwin. Abandonnant la romance dramatique, il adapte cette-fois l’ouvrage de Colson Whitehead – dont il a acquis les droits il y a quelques années –, en série de dix épisodes pour la plateforme Amazon Prime Video. Le projet est notamment produit par Plan B Entertainment, la société fondée en 2002 par Brad Pitt, qui avait déjà participé au développement de Moonlight. Côté casting, l’acteur australien Joel Edgerton incarne le chasseur d’esclave Ridgeway, un rôle diamétralement opposé à celui qu’il tenait dans Loving de Jeff Nichols où il souhaitait épouser une femme noire dans l’Amérique ségrégationniste de 1958. 

 

 

The Underground Railroad, de Barry Jenkins, disponible sur Amazon Prime.