L’artiste Loucia Carlier remporte la 7e Bourse Révélations Emerige
Une semaine après l’inauguration de leur exposition collective à la villa Emerige, la Bourse Révélations Emerige vient tout juste de dévoiler la lauréate de sa 7e édition : la plasticienne Loucia Carlier, dont la pratique agrège des fragments d’imaginaires dans la sculpture et le bas-relief.
Par Matthieu Jacquet.
Le 15 octobre dernier, onze artistes présentaient fièrement leur travail dans les espaces de la villa Emerige. Toiles de multiples formats accrochées au mur, sculptures au sol, rideaux et éventails peints tendus dans une pièce, films projetées dans la mezzanine… comme chaque année depuis 2014, les œuvres exposées dans ce lieu offrent un aperçu de la diversité qui anime la nouvelle création artistique contemporaine. Réunis par Laurent Dumas, président du Groupe Emerige et de sa bourse allouée à des jeunes artistes français, sous un commissariat de Gaël Charbau, tous ces talents sont finalistes de cette septième édition. Une semaine après l’inauguration de leur exposition collective, le jury de la bourse a déclaré ce jeudi 22 octobre Loucia Carlier lauréate de la Bourse Révélations Emerige.
À 27 ans, la jeune femme à l’univers plastique solide et affirmé ne manque pas de ressources. Si cette ancienne étudiante des Arts-Déco et de L’École cantonale d’art de Lausanne s’est illustrée dans la sculpture, elle également cofondatrice et directrice artistique du magazine Klima, dont chaque numéro s’inspire de l’article d’un chercheur, et membre du collectif axaxaxa mixed media, regroupant artistes, musiciens ou encore photographes. Sa pratique artistique, quant à elle, puise aussi bien dans la bande-dessinée de science-fiction que le cinéma expérimental, le folklore ou encore l’art médiéval. Hybrides, ses œuvres se font le reflet de ses influences : tantôt dans des volumes abstraits, tantôt dans des silhouettes humanoïdes, l’artiste agrège des fragments de matière, marque le polystyrène de gravures cryptiques ou encore dispose sur des planches de bois des matelas miniatures en céramique. Dans la lignée d’un Neil Beloufa, Loucia Carlier disperse par strates l’empreinte de son imaginaire en bas-relief, comme sur le grand moulin qui trône dans l’une des salles de la villa Emerige – une œuvre-rangement dans laquelle on discerne un gobelet vide ou encore une toile d’araignée.
Après Vivien Roubaud, Lucie Picandet, Edgar Sarin, Linda Sanchez, Paul Mignard ou encore Paul Heintz, qui se voyait récompensé l’an dernier pour son film Foyers, une chronique intime de la pyromanie, Loucia Carlier rejoint donc à son tour le panel des lauréats de la Bourse Révélations Emerige. Cette dernière lui remettra un montant de 15 000 euros, lui permettra de réaliser sa première exposition personnelle à la galerie Art : Concept – partenaire de cette nouvelle édition –, et la dotera d’un atelier pendant un an. L’exposition collective des finalistes restera de son côté à la villa Emerige jusqu’au 14 novembre prochain, date après laquelle elle voyagera à l’Hôtel des Arts de Toulon en partenariat avec la villa Noailles.
Retrouvez l’interview de Loucia Carlier pour Numéro ici.
Vue de l’exposition “Un monde à votre image”, Bourse Révélations Emerige 2020, commissariat Gaël Charbau, Villa Emerige, © Rebecca Fanuele