Qui est Bea Miller, la star en puissance qui bat tous les records ?

100 millions d’écoutes sur Spotifiy et plus de 300 millions de vues sur TikTok… Les statistiques du titre Feel something de Bea Miller donnent le tournis et feraient pâlir de jalousie toute pop star. Sorti en juin 2019 sous le label Hollywood Records, le morceau connait un énorme gain de popularité en début d’année lorsqu’il intègre un mash-up (une réécriture fusionnant plusieurs titres) créé par un “TikTokeur”. Le titre devient alors la musique illustrant une tendance de vidéo reprise par un grand nombre d’utilisateurs; Feel something est ensuite incorporé dans les playlists officielles de Spotify et d’Apple Music, apportant un intérêt nouveau au projet musical de Bae Miller.

 

 

Avec un son pop mélancolique, alternant rythmes lancinants et séquences électroniques survoltées, Bea Miller se fait l’émissaire d’un projet musical à l’esthétique sombre, à l’image d’une certaine Billie Eilish : “Je ne veux pas mourrir, mais je ne veux pas vivre ainsi/Je veux juste ressentir quelque chose/Quelque chose de réel/Afin que je me sente comme une personne à nouveau”, chante l’artiste dans son hit Feel something. Si le nom de Bea Miller est sur toutes les lèvres depuis seulement quelques mois, la chanteuse a pourtant débuté sa carrière musicale il y a plus de huit ans…

 

 

2012. Beatrice Annika Miller, alors âgée de 13 ans, fait sa première apparition télévisée lors de la deuxième saison du télé-crochet américain X Factor. Avec une reprise du titre Cowboy Take Me Away du girl band Dixie Chicks, la jeune fille impressionne le jury – composé de L.A. Reid, de l’intransigeant Simon Cowell et des chanteuses Demi Lovato et Britney Spears – par la maitrise de sa voix, compte tenu de son jeune âge. Beatrice Miller se classera en neuvième position de cette seconde édition du télé-crochet américain, avant de décrocher un premier contrat chez le label Hollywood Records.

 

Forte de l’exposition médiatique due à son passage chez X Factor, Bea Miller dévoile son premier EP intitulé Young Blood (2014), dont le single homonyme occupe la deuxième place du classement pop iTunes au moment de sa sortie. La jeune chanteuse devient la nouvelle protégée de Disney, apparaissant à maintes reprises sur la chaine télévisée et sur la radio du groupe. Bea Miller arbore déjà un style distinctif et une esthétique bien plus sombre que celle de ses homologues de la compagnie Disney : “Dans les périodes difficiles/Nous fermons nos yeux/C’est un cauchemar/Nous sommes jeunes/Personne ne nous a choisis.” Pour la promotion de ce premier opus, la jeune chanteuse enchaine les première parties de concerts d’anciennes idoles Disney Channel, telles que Demi Lovato, Debby Ryan ou encore Selena Gomez.

Avec son deuxième album intitulé Aurora (2018), Bea Miller effectue son grand retour au sein de l’industrie musicale et se fait l’agent d’un projet plus mature. L’artiste décrit alors ce nouvel opus comme “un essai traitant aussi bien de l’ennui existentiel que du slut-shaming”, des thèmes résolument plus tranchés que ceux qu’elle abordait à l’époque de Disney Channel. Témoin actif des problématiques de son époque, elle alterne les ballades acoustiques introspectives telles que I Can’t Breath et les titres pop bubble-gum, à l’image de S.L.U.T (Sweet Little Unforgettable Things), extrait principal de l’opus Aurora.

En 2019, Bea Miller dévoile son troisième album studio intitulé It’s Not u It’s me, dont le premier single homonyme enregistré en duo avec le rappeur 6LACK révèle l’évolution stylistique de la chanteuse, dorénavant marquée par des couleurs pastel et des tenues extravagantes, mettant en valeur son nouveau statut de jeune femme. En accord avec les textes plus travaillés de cet opus, cette renaissance résonne comme un adieu à son adolescence. Forte de ce nouvel élan de féminité et d’assurance, la chanteuse américaine incarne le sulfureux personnage d’Evelynn – un être mi-femme mi-araignée tiré de l’univers du jeu vidéo League Of Legends – dans le girl band virtuel K/DA, où l’artiste pose sa voix sur le titre The Baddest – totalisant plus de 33 millions de vues sur YouTube – clairement inspiré par la K-pop et son groupe emblématique, Blackpink.

Aujourd’hui, Bea Miller est devenue un visage incontournable d’Internet. Que ce soit par son incommensurable succès sur TikTok ou sa participation au girl band virtuel K/DA, la chanteuse américaine est un produit dans les rayons d’une nouvelle génération d’artistes; celle qui est en accord avec les outils de son époque et qui est autant à l’aise sur scène qu’en livestream. Au fond, alors que la culture entre dans une nouvelle ère entrainée par la situation sanitaire, ces artistes ne seraient-ils pas les mieux armés  pour continuer à exercer dans un monde post-COVID ? Affaire à suivre…

 

Elated, Bea Miller, disponible.