De Kali Uchis à Megan Thee Stallion… 5 albums à ne surtout pas manquer
Ce n’est pas parce qu’ils sont sortis alors que l’année touche à sa fin qu’il ne faut pas les mentionner dans les classements. Retour sur cinq nouveautés rap et R’n’B audacieuses et inspirées, de Kali Uchis à Megan Thee Stallion.
Par Violaine Schütz.
Kali Uchis – Sin Miedo (Del amor y Otros demonios) [Interscope]
Après des collaborations avec Tame Impala, Tyler, the Creator et Gorillaz, on aurait pu croire que la productrice et chanteuse Kali Uchis voulait passer au stade supérieur en terme de succès mainstream. Au lieu de ça, l’Américaine d’origine colombienne de 26 ans sort un deuxième album chanté en espagnol qui développe encore un peu plus son obsession pour le kitsch. Sur le successeur de l’impeccable Isolation (publié en 2018), elle mêle trap, trip hop, cumbia, reggaeton et r’n’b pour aboutir à un disque doux et sensuel qui parle de la lune, du désir et de l’amour. Avec des invités comme PARTYNEXTDOOR et Rico Nasty, elle réussit à renouer avec ses racines latines en touchant à une certaine universalité avec des mini-tubes comme La Luz.
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Megan Thee Stallion – Good News [300 Entertainment]
Le premier album de la rappeuse texane de 25 ans, qui a choqué l’Amérique avec son clip en duo avec Cardi B (Wap), porte bien son nom. Bonnes nouvelles s’est hissé dès la semaine de sa sortie en haut des charts US, juste après BTS. Il faut dire que l’artiste a vu grand en invitant sur son disque des pointures comme Beyoncé, Young Thug, DaBaby, SZA, Big Sean ou encore 2 Chainz. Cash, elle n’hésite pas à évoquer sa vie privée dès le morceau d’intro, Shots Fired, évoquant la fusillade perpétrée par le rappeur Tory Lanez dont elle a été victime. Mais Megan n’est pas du genre à se laisser abattre. Avec une gouaille à la fois crue, sexy et agressive qui l’inscrit dans la cour de Cardi B, de Nicki Minaj et de Missy Elliott, elle impose son propre flow sur des prods percutantes. Le résultat ? Un album sans fausses notes à écouter en replay pour twerker comme si demain n’existait pas.
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Shygirl – Alias [Because Music]
Après un premier EP remarqué, Cruel Practice, publié il y a deux ans par la palpitante écurie NUXXE, la Londonienne Shygirl sort Alias, un 7 titres tout sauf timide en terme d’expérimentation. Sonorités industrielles, pop débridée et R’n’B du futur, Shygirl aime mélanger les textures abrasives à une atmosphère lascive. Celle qui a collaboré avec Arca, Sega Bodega et SOPHIE, se rapproche de l’étrangeté hypnotique de cette dernière quand il s’agit de brouiller les pistes musicales. Si on ajoute à cet univers décalé une imagerie aussi “freak” qu’ultra sexuelle, on comprendra pourquoi le nom de Shygirl, qui vient d’être signée chez Because, est sur toutes les lèvres en cette fin d’année.
Découvrez notre interview de Shygirl
Flohio – No Panic No Pain (Alphatone)
Pour Naomi Campbell, Flohio, rappeuse du Sud de Londres originaire du Nigeria, fait partie des artistes qui réinventent notre avenir. On ne la contredira pas après avoir écouté la première vraie mixtape de l’étoile montante de 28 ans. Sur des productions caverneuses inspirées par l’univers du jeu vidéo autant que par les bandes originales de films d’horreur vintage, le flow incisif et urgent de Flohio incarne à merveille la rage d’une génération qui n’est pas prête à faire des compromis. Artiste complète et engagée, Flohio vient également d’être choisie par la marque MCQ by Alexander McQueen pour représenter sa collection créée à partir de déchets trouvés dans les rues londoniennes. Une autre preuve de son ultra modernité.
Ramengvrl – Can’t Speak English (Empire)
Si Cardi B avait une cousine cachée en Indonésie, elle s’appellerait Ramengvrl. La rappeuse de 28 ans au look déjanté possède le même potentiel badass et le même flow élastique que la star venue du Bronx. Son premier album, Can’t Speak English, sort sur le label américain Empire (Snoop Dogg, Migos, Anderson .Paak), ce qui laissait présager le meilleur à son sujet. Sans surprise, le disque est une réussite avec des mélodies addictives comme la scie mélancolique The Emo Song évoquant les problèmes de santé mentale rencontrés par l’artiste ou le rutilant Look At Me Now et son refrain gangsta très bling.