Un film d’horreur dévoile la nouvelle collection EGONlab automne-hiver 2021-2022
Pour sa deuxième collection dans le calendrier officiel de la Fashion Week, le jeune label français EGONlab a choisi de mettre en scène ses pièces dans un court-métrage d’épouvante long d’une dizaine de minutes. Dans ce film anxiogène, on découvre un vestiaire empruntant aussi bien aux années 70 qu’à l’iconographie du cinéma américain.
Par Matthieu Jacquet.
“Horror story” : le titre du nouveau film d’EGONlab est clair, le label nous raconte pour sa collection automne-hiver 2021-2022 une histoire d’horreur, et celle-ci prend place dans les étages d’un immeuble et un parking déserts. En pleine exploration, les mannequins s’y perdent comme dans un labyrinthe, entre les escaliers, les sas et les ascenseurs. Tous les codes du cinéma d’épouvante sont réunis : l’atmosphère est claustrophobe, les gros plans sont saccadés et anxiogènes, la musique fait monter le suspense en intensité. Aux mains des interprètes, on repères caméscope de poche ou smartphones, tandis qu’apparaissent par intermittence les vues de caméras de surveillance. Les modes de prises de vue se succèdent et multiplient les regards, placent le spectateur dans la même tourmente que les acteurs. Qui possède le contrôle de l’image ? Qui est finalement pris au piège ? D’un personnage et d’une silhouette à l’autre, une ambiguïté se crée alors que s’incarne à l’écran et dans les vêtements une véritable réflexion autour de l’identité.
Nul ne fait doute, le cinéma d’épouvante d’inspire bien le nouveau vestiaire genderless du jeune label formé par Florentin Glémarec et Kévin Nompeix. Un visage hurlant inspiré par celui de Janet Leigh dans Psychose se discerne parmi les rayures d’une chemise à manches longues, des affiches pastichées des films Mars Attacks! – rebaptisé The Brussels Sprouts Attack – et Dracula s’invitent sur d’autres à manches courtes tandis que des références à la société de production Paramount Pictures et aux écrans verts diffusés en ouverture des films pour la vigilance parentale apparaissent respectivement sur une veste en polaire et un tee-shirt. Comme dans sa collection précédente, EGONlab mêle des pièces habillées à des coupes plus sportswear, notamment à travers une deuxième collaboration avec le label italien Sergio Tacchini ainsi qu’une collaboration inédite avec ASICS sur un modèle de chaussures.
Au fil des trente nouvelles silhouettes dévoilées par le duo, la mode des années 70 s’affirme tout particulièrement dans des pulls en laine fine à col roulé, des chemises en tartan, des blousons en denim à clous argentés, des vestes de costumes rallongées et épaissies pour devenir manteaux et de nombreux pantalons taille haute et pattes d’éléphant en denim et flanelle, auxquels sont parfois superposées d’élégantes jupes plissées arrivant au-dessus du genou. Afin de parer cette collection d’une aura sombre et luxueuse, le duo propose également une série de bagues articulées artisanales augmentées de pierres semi-précieuses Swarovski – un accessoire semblable à des griffes, entre le monstre et l’opulence.