Qui se cache derrière la mythique maison Tiffany & Co. ?
Immortalisée par le film culte “Diamants sur canapé”, Tiffany & Co. se renouvelle depuis 2013 sous la houlette de sa directrice de création, Francesca Amfitheatrof, qui perpétue son héritage avec piquant et audace.
Par Delphine Roche.
Illustration : François Berthoud.
Peu de joailliers peuvent se targuer d’une telle popularité dans le monde. Devenu un fantasme mondial par le truchement du mythique film Diamants sur canapé [Breakfast at Tiffany’s en VO], qui consacrait Audrey Hepburn dans la peau de la fantasque et élégante Holly Golightly, Tiffany& Co. se révélait en 1961 comme La Mecque de la Cinquième Avenue. Une terre de pèlerinage pour le personnage qui, au petit matin, après une soirée mouvementée, avalait un croissant et un café devant sa vitrine pleine de sublimes diamants. “Le film ne fait que montrer au monde entier une réalité de l’époque : à New York, les groupes de jeunes gens sortant de soirée venaient s’attrouper devant notre boutique phare de la Cinquième Avenue”, commente Francesca Amfitheatrof, directrice du design de la maison. “Andy Warhol a quelque temps composé nos vitrines, de même que Robert Rauschenberg. La marque dispose de toute cette histoire fabuleuse qui mérite d’être racontée. Elle est bien plus aventureuse qu’on ne l’imagine la plupart du temps.”
L’audace de la maison américaine, sublimée depuis 2013 par Francesca Amfitheatrof, s’incarne en partie dans une ambition démocratique unique dans le milieu de la joaillerie. À partir de 150 dollars pour un porte-clés, tout le monde ou presque peut se procurer une partie du rêve qu’incarne Tiffany&Co. Pour les plus fortunés, les multiples lignes déclinent l’excellence précieuse de la maison fondée par Charles Lewis Tiffany en 1837, qui en 1887, achetait certains joyaux de la couronne de France. Ce coup de maître trouva vite un écho auprès de la haute société américaine et de ses grandes fortunes industrielles, qui surnommèrent alors Charles Lewis Tiffany “le roi des diamants”. L’excellence de la maison s’affirme ensuite dans le domaine du design, au début du xxe siècle, avec ses pièces Art nouveau et Art déco. Puis, en 1956, lorsque Jean Schlumberger apporte sa signature unique à Tiffany&Co. : ses spectaculaires créations d’inspiration naturaliste rejoignent les collections des femmes fortunées les plus chics, de Jacqueline Kennedy à Elizabeth Taylor.
Aujourd’hui, Tiffany&Co. perpétue avec intelligence son riche héritage, notamment avec les lignes Blue Book et Masterpieces. “Blue Book est ce qui existe de plus pré- cieux, la très haute joaillerie dans toute sa splendeur, des pièces uniques ornées des pierres les plus rares, poursuit Francesca Amfitheatrof. Masterpieces est une ligne de haute joaillerie qui mise moins sur les gemmes, et je prends un grand plaisir à la dessiner. J’aime envisager la femme Tiffany & Co. comme une descendante de Holly Golightly, une jeune amoureuse du diamant dont l’élégance ne doit pas être compassée. Lorsqu’on me demande quelle est ma vision de la marque, je réponds souvent que la légèreté est essentielle, car nos bijoux accompagnent la femme même dans son quotidien, au cours de sa journée. Il y a un bijou Tiffany & Co. pour chaque moment.”
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