Le défilé Margiela automne-hiver 2020-2021
Pour la nouvelle collection prêt-à-porter femme de Margiela, John Galliano explique sa démarche upcycling et révèle les dessous de sa création à travers des pièces néo-bourgeoises.
Par La rédaction.
En 1994, Martin Margiela introduit un nouveau concept baptisé “Replica” : son idée est de rassembler vêtements et accessoires à travers le monde afin de les reproduire à l’identique dans ses collections. Cette saison chez Margiela, John Galliano prend appui sur cette idée et ouvre un nouveau chapitre créatif et durable : “Recicla” (prononcez “rêchicla”, comme “chic”). Lancés comme des troupes de fidèles dans les charity shops de Londres, les collaborateurs du créateur sont partis en quête de vêtements bourgeois délaissés. Ces trouvailles ont ensuite été repensées et reconstruites, créant les pièces uniques d'une collection qui se déroule comme le vestiaire d’une nouvelle bourgeoisie. L’upcycling, déjà très présent lors du dernier défilé couture, se confirme donc dans les collections prêt-à-porter.
Épaules détachées, coutures apparentes, toile de coton dite “calicot”… cette collection dévoile les dessous d’un processus créatif occulte. Une étiquette Recicla parachève ce nouveau processus, indiquant la provenance et l’époque du vêtement chiné. Les silhouettes sont habillées de couleurs profondes, inspirées par les palettes des tableaux d’Edward Hopper. Débutant par des robes fluides coupées en biais, le défilé évolue vers de larges manteaux croisés, pensés d’après les uniformes militaires – vêtement fétiche de John Galliano. Mais les uniformes ainsi transformés perdent une partie de leur autorité et gagnent en poésie : ces manteaux en deux parties sont composés de laine et de calicot, habituellement réservées aux patrons. Dernières silhouettes, des robes perforées (technique déjà présentée lors de la couture) clôturent le défilé, comme la démonstration d’un savoir-faire imposant.