3 sept 2020

Les séries fantastiques à (re)découvrir

S’il est possible de regarder les trois saisons de “Twin Peaks” à l’infini, des dizaines de séries fantastiques moins célèbres mais tout aussi brillantes ont fait leur apparition au cours des dernières années sur les différentes plateformes de streaming. Magie noire, vampires, morts-vivants… Les mythes du petit écran ont la qualité de faire disparaître le réel, le temps de quelques instants. À l’heure où le bingewatching s’impose, tour d’horizon de ces œuvres géniales, plus ou moins connues.

La plus tordante : Dirk Gently’s Holistic Detective Agency (2016 – 2017)

Avec ces personnages délicieusement loufoques et à l’humour résolument britannique, Dirk Gently’s Holistic Detective Agency mêle comique et fantastique avec subtilité. Non sans rappeler un certain Doctor Who, la série est adaptée des romans cultes de l’Anglais Douglas Adams, Le Guide du voyageur intergalactique. Ainsi, l’intrigue s’articule autour du fantaisiste Dirk Gently (incarné par Sam Barnett), détective holistique persuadé que tous les phénomènes étranges sont liés entre eux, et de son assistant (malgré lui), Todd, auquel Elijah Wood, rendu célèbre par son interprétation du hobbit Frodon, prête ses traits. Sorte de thriller halluciné ou délire métaphysique, la série suit donc les déductions nébuleuses de Dirk Gently, persuadé que “tout est lié”, d’un crime commis dans une chambre d’hôtel accompagné de traces de morsures au plafond à la perte anodine d’un chien par son maître.

Dirk Gently’s Holistic Detective Agency, disponible sur Netflix.

La plus effrayante : The Haunting of Hill House (2018 – en cours)

Le silence pesait lourdement sur le bois et la pierre de Hill House. Et ce qui arpentait ses couloirs marchait seul.” Tels sont les mots qui ouvrent le premier épisode de The Hauting of Hill House, série Netflix librement du roman gothique de Shirley Jackson, paru en 1959. Tout en se réappropriant les codes de l’horreur, Mike Flanagan – showrunner de la série à qui l’on doit les films The Mirror ou Doctor Sleep –, explore toutes sortes de thématiques, de la santé mentale au deuil, en passant pas les drames familiaux qui en découlent inexorablement. L’intrigue n’est pas neuve : une famille s’installe dans un manoir, ce qui réveille la foudre des fantômes logés dans ses mansardes. Toutefois, entre une cinématographie sublime et une bande-son mielleuse et angoissante, toutes les clefs du succès sont réunies. S’il reprend évidemment jump scares, ombres inquiétantes et visages démoniaques et terrifiants, Mike Flanagan parvient à mêler ces codes avec d’autres, comme un enchaînement de plans-séquences dans le sixième épisode, Two Storms. Une saison 2 s’apprête à sortir, cette fois-ci adaptée d’un roman d’Henry James, Le Tour d’écrou, dont l’intrigue se déroule dans un ancien manoir à la campagne, où deux orphelins sont pris en charge par une jeune gouvernante. 

The Haunting of Hill House, disponible sur Netflix. 

La plus philosophique : Ad Vitam (2018)

Des méduses fluorescentes peuplent la plage aux côtés de dizaines de cadavres. À l’heure où vivre est une question d’éternité et où la mort n’est plus qu’un lointain souvenir, le monde est en proie à une vague de suicides inexpliqués et inexplicables. Résolument philosophique, Ad Vitam actualise le genre de la science-fiction d’anticipation en proposant à son tour son lot de néons, suivant la tendance lancée sur grand écran par Blade Runner 2049. Avec Thomas Cailley aux commandes – réalisateur du film Les Combattants, avec Adèle Haenel, primé aux César – Ad Vitam puise sa force dans un duo d’acteurs inattendu : celui d’Yvan Attal et de Garance Marillier, qui réitère avec brio son magnétisme et le regard animal qui nous avait tous hypnotisés dans Grave

Ad Vitam, disponible sur Netflix.