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Liverpool, la ville musicale qui retrouve les concerts
Classée ville de musique par l’UNESCO en 2015, Liverpool regorge de lieux atypiques mondialement connus. Des repaires pour les mélomanes, les artistes renommés ou les jeunes musiciens en devenir. Et la ville retrouve enfin les concerts après des mois de crise sanitaire…
Par Anatole Stos.
À Liverpool, l’absence de concerts a été longue. Encore plus pour elle, oui, car elle vit au rythme de la musique. Et quand la crise a stoppé net les concerts, rangé les partitions et les instruments, la pulsation musicale de Liverpool s’est essoufflée, pour laisser place à un long point d’orgue. En chiffre, le constat est éloquent : cela faisait 400 jours que Liverpool n’avait pas accueilli de spectateurs dans une salle de concert. Et c’est chose faite depuis le 1er mai : les britanniques ont redécouvert la chaleur d’une salle de spectacle lors de concerts tests à Liverpool : un entrepôt du Bramley Moore Dock s’est transformé en boîte de nuit pour 3 000 personnes et un concert de rock s’est tenu au Sefton Park, devant 5000 curieux au détriment de la pandémie. Liverpool retrouve son identité.
Que serait cette ville portuaire sans son groupe le plus célèbre : Les Beatles. Petite bande de copains devenue légendaire, les quatre hommes (John Lennon, Paul McCartney, George Harrison, et Ringo Starr) ont donné plus de 300 concerts dans la ville. Notamment au Cavern Club et à la Jacaranda, les lieux fétiches du sacré-saint groupe de pop-rock. Leur style de vie singulier, leur musique originale ont révolutionné les années 60, une décennie prodigieuse pleine de vitalité, d’inventivité et d’aplomb. Mieux, les sixties continuent de fasciner la jeunesse. La séparation de groupe en 1969 n’a jamais entaché leur célébrité et l’âme des quatre prodiges imprègnent encore les murs de Liverpool. Une fascination telle qu’un bus fait le tour de la ville pour révéler aux fans inconditionnels les anecdotes du groupe. A Liverpool, la musique est un commerce lucratif.
Elle ne s’astreint pas aux limites de la scène, aux sous-sols obscurs. Elle atteint les enceintes du stade Anfield, antre du club de football de Liverpool. Intitulé You’ll never walk alone, cet hymne entonné – en temps normal – par plus de 45 000 spectateurs habillé de rouge et de blanc a marqué l’histoire du football. S’ajoute à ce lieu mi-football mi-scène de concert des lieux incontournables à l’esprit pop-rock : le British Music Experience (le musée de l’histoire des musiques britanniques), le festival international de musique de Liverpool, Le Kazimier, Le Zanzibar. On en est presque à penser que l’attractivité de Liverpool a été continue, imperturbable tant le rayonnement de Liverpool de nos jours est flamboyant. Mais il a fallu près de 25 ans pour oublier les années 70-90, symboles de la déchéance industrielle. Ce temps où la ville vivotait, marchait à petits pas, a été oublié. Car, depuis, la ville est portée par une frénésie perpétuelle… celle de la musique.