Diam’s : trois choses à savoir sur son documentaire présenté à Cannes
Après dix ans loin des caméras, la rappeuse emblématique des années 2000 sort de son silence et présente, à Cannes, un documentaire autobiogaphique où elle revient sur sa gloire, sa dépression et sa conversion à l’Islam. Intitulé Salam, le film est disponible sur BrutX.
Par La rédaction.
Une éternité semble s’être écoulée depuis 2012, date à laquelle l’on a aperçu Diam’s pour la dernière fois. Elle se confiait au magazine de TF1 Sept à Huit, évoquant sa conversion à l’Islam et son choix d’arrêter la musique. Depuis, le monde a continué de tourner, l’industrie de la musique aussi et l’on a, malheureusement, pas vu d’autre rappeuse s’imposer comme l’a fait la première femme à devenir une star du genre. De son côté, elle s’est faite oublier, s’est installée à Dubaï où elle a fondé une famille et œuvre pour les enfants africains orphelins avec son association Big Up Project. Cette année, Mélanie Georgiades, de son vrai nom, revient sur sa gloire, la dépression qui a suivi et sa reconstruction à travers la foi dans Salam, un documentaire autobiographique présenté à Cannes et d’ores et déjà disponible sur la plateforme BrutX. Voici trois choses à savoir sur le film co-réalisé avec Anne Cissé et Houda Benyamina.
1. Salam : la première prise de parole de Diam’s depuis dix ans
Produit par BrutX, diffusé sur la plateforme et dans quelques salles françaises les 1 et 2 juillet prochains, Salam signe le retour face caméra de la rappeuse emblématique des années 2000. Dans une mise en scène épurée constituée de face à face entre Diam’s et sa mère et d’interventions de certains de ses proches – dont sa propre mère, la chanteuse Vitaa, son ancienne manageuse Nicole Schluss et l’ex-footballeur Nicolas Anelka –, l’artiste déchue se confie, pour la première fois depuis dix ans, sur sa gloire mais surtout sa dépression et sa découverte de la religion musulmane. Visiblement apaisée, celle qui vit désormais loin de la France avec son mari et ses trois enfants révèle, comme pour signer ses mémoires, les dessous de la célébrité. Elle parle sans filtre de sa tentative de suicide à l’âge de 14 ans, de son internement en 2008, de son diagnostic de bipolarité qui lui aurait valu un traitement à vie et, surtout, de sa conversion à l’Islam après une révélation pendant des vacances à l’Île Maurice. Le plus important : elle revient, sans masquer son émotion, sur la polémique survenue en 2009 après que l’hebdomadaire Paris Match ait publié des photos volées d’elle portant un voile à la sortie d’une mosquée en banlieue parisienne.
2. Un documentaire imaginé avec Houda Benyamina, la réalisatrice de Divines
Présenté en séance spéciale le 26 mai au 75e Festival de Cannes, Salam est dévoilé sur la Croisette sans Diam’s pour le défendre. Et si beaucoup spéculaient sur sa venue ou non à l’évènement, la rappeuse, qui a tout de même accordé un long entretien au média Brut, peut compter sur Houda Benyamina et Anne Cissé pour en parler pour elle. Car son documentaire autobiographique a été écrit et réalisé à six mains, avec l’aide précieuse d’une cinéaste déjà habituée de Cannes et d’une scénariste à qui l’on doit les scripts des séries Netflix Vampires et Lupin. Acclamée en 2016 pour Divines, un film pour lequel elle a remporté la Caméra d’or à Cannes, Houda Benyamina s’était déjà fait connaître pour son association Mille Visages, créée en 2006 et œuvrant pour l’accès à la culture des jeunes de banlieues et de zones rurales. En 2020, pendant le premier confinement, elle est revenue sur les devants de la scène avec The Eddy, une série Netflix de dimension internationale réalisée sous l’impulsion de l’Américain Damien Chazelle (La La Land). Pour celle à qui l’on doit le tube La Boulette (2006), elle a imaginé un film intime, qui ressemble à l’ancienne rappeuse et qui revient sur des moments de sa vie à travers des témoignages de ses proches : chaque scène est tournée en gros plan et les visages personnes interrogées – qui connaissent la rappeuse depuis des années – ont été entourés d’un fond noir, comme voilés.
3. Un témoignage sur la dépression, la foi et… une promotion pour l’association de la rappeuse
Tandis que Diam’s slame lors de certains passages du film, dévoilant ainsi quelques textes inédits, elle a surtout écrit ce documentaire pour enfin exorciser les blessures causées par son lynchage médiatique à l’annonce de sa conversion à l’Islam. Mais si, en fait, elle était déjà devenue musulmane bien avant que des photos d’elle voilée n’apparaissent dans la presse, celle que l’on a diabolisée à la fin des années 2000 et qui a fini par s’installer loin de Paris a réussi à remonter la pente grâce à la foi et, on l’apprend dans Salam, à son engagement associatif. L’ex-rappeuse a crée une association, Big Up Project, qui vient en aire aux enfants d’Afrique défavorisés. On la voit donc, à l’image, rendre visite aux pensionnaires d’un orphelinat dont elle a contribué à la construction et constater l’amélioration des conditions de vie des gamins devenus adultes. Car, depuis dix ans, Diam’s ne chôme pas : elle élève ses trois enfants et se bat pour faire le bien à travers le monde. D’ailleurs, si l’on souhaite faire de même, elle invite chaudement les spectateurs, à la fin du film, à faire un don pour son association.
Salam (2022) de Mélanie Diam’s, disponible sur BrutX et dans quelques salles de cinéma les 1 et 2 juillet prochains.