9 avr 2020

FaceTime with… BENEE, the New Zealander Billie Eilish

En période de confinement, Numéro continue à s'intéresser aux musiciens qui accompagnent nos journées avec leurs morceaux. Aujourd’hui, la jeune chanteuse de 20 ans BENEE tout droit sortie de Nouvelle-Zélande évoque ses crises existentielles, sa passion révolue pour la pêche et ses caprices de star.

À seulement 20 ans, BENEE est déjà l’une des chanteuses les plus connues de Nouvelle-Zélande. Après avoir abandonné l’université à 18 ans pour se consacrer pleinement à la musique, ses chansons colorées et joyeuses aux paroles pourtant souvent tristes ont même engendré la folie sur la plateforme Tik Tok, où deux challenges de danse ont vu le jour sur ses chansons Glitter et Supalonely. Pour ce second titre, elle avait d’ailleurs collaboré avec le chanteur américain Gus Dapperton tous deux mis en scène dans un clip aux accents rétro des années 80. Rencontre en FaceTime avec celle dont les cheveux bleus lui ont valu d’être surnommée la “Billie Eilish Néo-Zélandaise”

 

Numéro : Après le lycée, vous avez tenté un cursus universitaire en communication avant d’abandonner au bout de deux semaines. Pourquoi s’évertuer à aller en cours lorsque l’on sait pertinemment que l’on va décrocher ? 

BENEE : J'adorais le lycée, j'étais entourée par plein de monde. L'idée de l'université était attirante et je pensais que c'était ce que je voulais faire. Mais une fois là-bas, je venais juste de sortir une chanson et l'université m’apparaissait comme une distraction, parce que même à cette époque je savais que ce que je voulais faire, c'était de la musique. Donc je me suis dit “Ok, j'abandonne !”, j'en avais eu assez [Rires]. 

 

Vous avez expliqué avoir découvert l'université en pleine “crise de quart de vie”, que vouliez-vous dire ?

Juste après avoir fini le lycée je ne savais pas du tout ce que je voulais faire de ma vie, ce que beaucoup de gens ressentent à ce moment là. Et en même temps le lycée nous mettait la pression pour aller à la Fac, ce qui explique en partie pourquoi je pensais vouloir y aller à ce point. Je suis rentrée chez mes parents le vendredi soir à la fin de la seconde semaine et j'étais complètement brisée, je me suis dit "ce n'est pas du tout ce que j'ai envie de faire de ma vie". Les réactions à la chanson que je venais de sortir étaient vraiment encourageantes et, en même temps, j'avais le sentiment qu'abandonner la fac serait un énorme risque. Heureusement, mes parents me soutenaient pleinement et me disaient “Fais-le, tu le regretteras si tu ne tentes pas ta chance”. Une crise certes, mais finalement, le risque n'était pas si grand.

 

À quoi pourra donc ressembler votre crise de la quarantaine ?

[Rires] Aucune idée, mais elle arrivera, c’est sûr !

 

Vous transformez-vous en diva avec le succès ?

Je ne crois pas, je n'espère pas ! Je vis avec mes parents et mon frère, donc on rigole justement detout ça, je joue un peu à la diva oui, mais avec eux !

 

Quelle est la chose la plus extravagante que vous ayez jamais demandé pendant une tournée ?

Oh mon dieu ! Probablement plein de choses…. Je ne sais pas si c'est extravagant, mais il y a une chose que je demande, c'est de toujours avoir le hublot dans l'avion quand je tourne avec le groupe. Je déteste être entre deux personnes !

 

Bon ça va alors, je le fais aussi et je ne fais pas de tournées… Dans le clip de Tough Guy, vous déshabillez un jeune homme plutôt pas mal. Pensez-vous que les clips soient un moyen de réaliser vos fantasmes ?

Dans cette vidéo, j'essayais de convaincre qu'on devrait briser ce côté "gros dur" que beaucoup d'adolescents ont. En fait la chanson était à propos d'un garçon en particulier… [Rires]. Pour les clips on peut vraiment faire ce qu'on veut, vous pouvez avoir avoir un garçon torse-nu si c'est votre truc, c’est assez cool.

 

Dans le clip de Soaked vous êtes à la fois habillée en tenue noire de dominatrice et en petite fille sage en imper jaune, est-ce que ce sont là vos deux personnalités ?

Je pense oui ! C'est ce que cherchait à montrer la vidéo, ces deux côtés… Comment je peux parfois affronter… mon alter-ego. Quand j'ai écrit la chanson, j'étais très en colère contre moi-même parce que j’avais oublié de dire quelque chose à quelqu'un dans une conversation. Ce clip essaie dépeint le genre de bataille que l'on mène face à soi-même.

 

Dans la même vidéo vous êtes en train de pêcher : était-ce une manière de montrer à vos fans une passion secrète ?

Oh mon dieu… Je pense qu'on essayait juste d'ajouter des obstacles au scénario, pour être honnête. Après, fun fact, j'étais obsédée par la pêche quand j'avais sept ans, donc j'ai demandé une canne à pêche. Mais quand j'ai eu 12 ou 13 ans, j’étais incapable de tuer le poisson, je me sentais trop coupable.

 

J'ai vu que votre chanson Glitter a donné naissance à un challenge sur Tik Tok, vous êtes-vous montrée à la hauteur de la tâche ?

J'ai essayé le challenge de Glitter, beaucoup de personnes m'en ont parlé. Mais il y en a un autre, sur la musique de Supalonely, qui est très, très compliqué et celui-là je ne peux pas le faire. Quelques personnes m'ont demandé de faire le challenge de Glitter, et je l'ai fait, mais quand on m'a demandé de faire celui de Supalonely, il fallait vraiment être très bon danseur, c’était trop dur !

 

Vous avez commencé à faire des tournées très tôt, n'était-ce pas effrayant de monter sur scène si jeune ?

Je suis montée sur scène pour la première fois à 17 ans, mais commencer à tourner dans différents pays était réellement une grande étape pour moi. J'aimerais continuer à faire des concerts toute ma vie, c'est très naturel de me transformer en un personnage qui m'apporte toute cette nouvelle confiance en moi. 

 

Qu’est ce que ça fait de rentrer chez papa-maman après avoir été dans des hôtels quatre étoiles à l’autre bout du monde et s’être trémoussée dans des événements fancy ?

Pour être honnête, j’adore ça. J’adore être en tournée et voyager, découvrir tous ces nouveaux endroits, mais être constamment en mouvement peut être parfois fatiguant. Pouvoir rentrer en Nouvelle-Zélande et être avec ma famille est très agréable : c’est bon pour l’esprit !

 

Aimez-vous encore la bière pas chère et faire la fête dans des appartements trop petits ?

Oui ! Juste avant le confinement, j’étais au sud de la North Island, où j’habite, à un festival de house, j’adore les festivals et faire la fête !

 

J’imagine que vous êtes maintenant pleine aux as. Qu’allez-vous faire de tout cet oseille ?

Je ne sais pas ! J’aimerais m’acheter une maison, je n’en suis pas encore là mais c’est vraiment quelque chose que j’aimerais faire, être capable de soutenir financièrement ma famille, c’est une priorité. 

 

C’est très sage tout ça… 

Ah vous voulez dire des dépenses folles ! Je prendrai sans doute un chien, mais bon, je voyage beaucoup donc peut-être pas tout de suite. 

 

Dernière question : pour citer Supalonely, êtes vous toujours “a lonely bitch” (une connasse esseulée) ?

[Rires] Maintenant qu’on est en confinement oui, mais je n’en suis plus du tout au même stade que lorsque j’ai écrit la chanson.

 

At only 20 years old BENEE is already one of New Zealand’s most famous singer. After quitting college at 18 to pursue her music career, she was internationally pushed into the limelight with, not only one, but two crazy dance challenges on TikTok based on her songs. As a symbol of this fast-growing success, she collaborated with American singer Gus Dapperton on the song Supalonely and she even was nicknamed “New Zealand Billie Eilish” because of her blue hair.

 

Numéro: After finishing high school, you went to university for only two weeks before dropping out. Why did even you bother to go?

BENEE: I loved high school and I loved going in learning and be in an environment where you are around lots of people. The idea of university was appealing to me and I thought it was what I wanted to do at the time. But when I got there, I had just released a song and it felt like a distraction because at that stage I already knew what I wanted to do, which was music. So I was like "I'm dropping out", two weeks out, I had enough!

 

You said you left Uni during a quarter life crisis, what is that? 

After ending high school, I felt that I did not know what I wanted to do with my life, which was what a lot of people were feeling at the time. In the meantime, there was a pressure from my school to go to Uni. I think this is partly why I thought I wanted to go so badly, because there was this expectation that I would go. When I went home after the second week on the Friday I was just broken down and I thought "this is not what I want to be doing with my life". At this time, I knew that what I wanted to make was music. The response to the song that I had released was super encouraging, but at the same time I felt that it was a massive risk. My parents were fully supportive and told me "just do it, you are gonna regret not giving it a shot". So, it was sort of crisis but it was a risk that ended up not being a risk after all.

 

What do you think the middle life crisis will be about?

[Laughs] I don't know, but it will definitely hit me.

Are you becoming more of a diva now that you're successful? 

[Laughs] I don't think so, I hope not! I live with my parents and my brother, and I definitely joke around, I have a jokey diva side…

 

What is the most diva thing you've done on tour?

Oh my gosh! Probably a lot of things… I don't know if this is a diva thing to do, but the one thing that I ask is to have the window seat on the plane, when I'm touring with the band. I always say "Please… just tell the booking agent to put me on the window seat" [Laughs], I just hate being in between people!

 

That is all right, I do it as well and I am definitely not touring. In the Tough Guy video you are undressing a rather good-looking boy. Do you think that music videos are a way to make your fantasies come true? 

In that particular video, it was me trying to convey that we should be breaking the tougher side that a lot of teenage boys had at the time. Actually, it is about one guy… [Laughs] It was about ripping away that tougher side, not about objectify him. On video you can really do whatever you want, you can have a guy with no top on, if that's your thing that’s cool!

 

In the Soaked video you are dressed both in some kind of a Matrix-like black outfit and in a yellow raincoat highlighting your innocent side: do you think these are the two parts of your personality?

Yeah I think so! That was what this video was showing, two kind of sides… but also how you can have your own battles with yourself… I get so pissed off with myself sometimes. When I wrote this song, it was me being angry at myself for not saying something to someone in a conversation, for not saying something differently. The video tried to portray with those two characters the kind of battle you have with yourself.

 

In the same video you are fishing, was it a way to show your fans your secret hobby?

Oh my god… I think we were just trying to add obstacles in this story, to be honest. But, fun fact, I was obsessed with fishing when I was seven, and I asked for a fishing rod, but when I was twelve or thirteen, I couldn't kill the fish, I felt too bad about it, so it was it.

Your song Glitter gave birth to a dance challenge on Tiktok. Have you tried the challenge? I cannot do it. 

I have tried the Glitter one, people told me about it, but the Supalonely one is really really difficult, I can't do that. A few people asked me to do the Glitter thing, and I did it, but people asked me to do the Superlonely one, and you have to be a really good dancer, it's too hard!

 

 

You started performing at a very young age. Wasn't it scary to be on stage at the time?

I started performing on stage when I was 17 but touring in different countries was definitely a big step up for me. I'd like to perform forever, it feels very natural, going on and switching on to this kind of character where there is this new-found confidence.

 

How is it to go back to your parents’ house after staying at hotels in New York and going to fancy events?

I love it to be honest, I love touring and traveling in all these new places, but I do find the constant moving around overwhelming sometimes. Being able to come back to New Zealand, being with my family is really nice, grounding as well: it’s good for the soul!

 

Do you still like cheap beers and going out like a regular 20-year-old?

Yes I do! Just before the lockdown, before we found out how serious it was, I was at the bottom of the North Island, which is where I live, at this really little house music festival: I love festivals, and partying!

 

I assume you earn a lot of money now, what are you going to do with all of it? 

I don’t know! One day I wanna get a house, I’m not quite there yet but that’s definitely something I want to do, to be able to get a house, support my family. Those are my priorities.

 

That’s all very reasonable…

Oh you meant crazy stuff! I’ll probably get a dog, although I’ll be away a lot, so…

 

Last question: to quote Superlonely, do you still feel like a lonely bitch?

[Laughs] I definitely feel like one now that we’re in quarantine, but I’m really not in the place I was when I wrote the song anymore!