À Paris, les jeunes artistes s’engagent pour la Fondation Le Refuge
Du 20 au 28 juin, le commissaire d’exposition Nicolas Dewavrin organise dans l’espace de la galerie Ground Effect une exposition caritative en soutien à la Fondation Le Refuge, créée pour accompagner les jeunes LGBTQ+ rejetés par leur famille. Quinze jeune talents de la scène artistique française y présenteront des œuvres dont la moitié des bénéfices des ventes reviendront à l’association.
Par Matthieu Jacquet.
Sans aucun doute, 2020 a fait une entrée plus que remarquée. À l’aube d’une nouvelle décennie, cette nouvelle année a déjà, en à peine six mois, été animée par une actualité extrêmement préoccupante si ce n’est tragique, faisant germer aussi bien conflits qu’idées novatrices. Mais chez beaucoup de citoyens du monde entier, les semaines de confinement ont aussi généré un sentiment particulièrement prégnant : l’impuissance – celle d’agir, d’aider, de bouger, de défendre, de protéger ou même de lutter. Ce constat d’une réalité sur laquelle on ne parvient pas à avoir de prise. S’est posée ainsi la question suivante : comment s’engager aujourd’hui en France, à l’heure du déconfinement? C’est en réponse à ce sentiment d’impuissance qu’est née chez le commissaire indépendant Nicolas Dewavrin une idée d’exposition.
Inspiré par les ventes caritatives de son ami le photographe Thibault-Théodore Babin, le jeune Français a souhaité orchestrer à Paris un projet en soutien à la Fondation Le Refuge. Créée à Montpellier en 2003, celle-ci vient en aide aux jeunes personnes LGBTQ+ en difficulté en leur offrant l’hospitalité et un accompagnement social, médical et psychologique. Une présence nécessaire en France, où les adolescents à être rejetés par leur famille ou leur entourage en raison de leur sexualité ou de leur identité de genre sont encore très nombreux. Afin de s’impliquer auprès de l’association, Nicolas Dewavrin a donc convié quinze jeunes artistes français dont la pratique, le propos ou l’engagement personnel se montrent particulièrement sensibles à ces problématiques.
Dans le nord du Marais, on pourra donc retrouver dès ce samedi 20 juin dans l’espace de la galerie d’art Ground Effect une sélection de peintures, dessins, photographies et sculptures réalisés ces dernières années ou produits spécifiquement pour l’exposition. Parmi ces œuvres seront présentées notamment un visage en céramique et en cuivre signé par l’artiste Robert Brambora, récemment exposé à la galerie Sans titre (2016), des peintures de Lorena Prain, Marguerite Piard, Gioele Amaro ou encore Simon Martin, finaliste à la dernière Bourse Révélations Émerige, ou encore une photographie signée par Thibault-Théodore Babin.
Abordant tantôt des questions relatives à l’identité corporelle et sexuelle, tantôt des questions mémorielles quant aux traces futures de notre présence sur Terre, ce corpus très contemporain permettra donc également de découvrir les talents qui feront la scène française de demain. Respectant son double objectif, les œuvres de l’exposition “L’art pour le Refuge” achetées verront donc la moitié des bénéfices de leurs ventes reversée à l’association, tandis que l’autre moitié reviendra à leur créateur. Organisée et montée en à peine un mois, l’exposition sera ouverte jusqu’au 28 juin, permettant d’apprécier pendant plus d’une semaine le fruit d’un projet curatorial spontané et sincère abouti pendant cette période si particulière.
“L'art pour le Refuge”, exposition caritative au profit des artistes et de la Fondation Le Refuge présentée du 20 au 28 juin à la galerie Ground Effect, Paris 3e.