Pour son défilé couture automne-hiver 2022, Stéphane Rolland rend un hommage poétique à Barbara
“Barbara Icône. L’artiste fascine, étonne”. C’est par ces mots que Stéphane Rolland introduit sa collection de haute couture automne-hiver 2022, qui était présentée, ce mardi 5 juillet, au théâtre du Châtelet. Dans ce défilé d’une poésie sublime, le créateur parisien dessine les traits de la femme derrière l’artiste, l’imagine, la fantasme… Après les images d’archives, suivies d’une présentation de Valérie Lemercier, une vingtaine de silhouettes défilent, dans ce lieu qui accueillit les derniers concerts de la chanteuse, en 1993, recouvert pour l’occasion de blanc et de noir, comme les touches de son piano… ou comme ses contradictions intérieures. Le couturier joue avec une palette de couleurs symboliques. Du noir intense – l’évidence –, décliné en combinaison de velours, tunique de cuir verni ou en pull asymétrique en alligator. Mais aussi du blanc, l’image de l’innocence et de la vérité nue, ponctué de de bijoux volumineux aux formes pures, de détails et de reliefs évoquant des parures africaines, de motifs et tatouages Massai. Enfin, le rouge fatal et passionnel des lumières de la scène, comme sur cette robe pavot en satin duchesse qui clôt le défilé. Bouquet final, lumière rouge tamisée braquée sur la robe rouge surdimensionnée, la voix de Barbara se fait entendre une dernière fois, avant que le public, placé sur scène à la place même de l’artiste, ne découvre, tandis que le rideau se lève, la salle du théâtre du Châtelet, comme s’il était lui-même Barbara.
Par Elliot Mawas.