Études dévoile une capsule ultra colorée avec le peintre Jean-Baptiste Bernadet
Le label urbain épuré Études dévoile ce mois-ci une collection exclusive signée en collaboration avec le peintre français Jean-Baptiste Bernadet. Ce dernier et Aurélien Arbet, l’un des trois directeurs artistiques du label parisien, ont confié à Numéro les dessous de cette capsule de huit pièces aux imprimés inédits et couleurs foisonnantes.
Propos recueillis par Erwann Chevalier.
Depuis son lancement en 2012, Études, label de mode urbain épuré qui comprend également une maison d’édition, a inscrit la collaboration avec les artistes comme élément majeur de son ADN. Après avoir signé des capsules autour de l’œuvre de Keith Haring (2019), Yves Klein (2022) et Jean-Michel Basquiat (2022), c’est cette année avec l’artiste français — et bien vivant cette fois — Jean-Baptiste Bernadet, peintre abstrait dont la recherche est très orientée sur la couleur, que le label parisien enrichit sa vision contemporaine du vêtement. Ami depuis quelques années avec les fondateurs d’Études — Jérémie Egry, Aurélien Arbet et José Lamali —, Jean-Baptiste Bernadet a ainsi imaginé avec les trois créateurs une capsule de huit pièces inspirées du paysage urbain et de la verdure sauvage, aux imprimés particulièrement oniriques.
La capsule d’Études avec Jean-Baptiste Bernadet : une exaltation de la couleur
Des couleurs qui s’évadent, se mélangent et se caressent dans un mouvement aléatoire presque liquide… les huit pièces de cette capsule ont résolument l’allure d’œuvres d’art. “Si quelqu’un se postait devant l’œuvre originale accrochée sur le mur tout en portant un vêtement de cette collection, il pourrait se confondre et se perdre dans ce dédale de couleurs comme une anamorphose”, se réjouit Aurélien Arbet. Sur les dix œuvres proposées par Jean-Baptiste Bernadet comme point de départ de cette collection, Études en a sélectionné deux, déclinées telles quelles sur le textile. L’une donne lieu à un spectaculaire ensemble chemise-bermuda aux teintes de l’arc-en-ciel, tandis que l’autre se déploie sur un blazer sobre rehaussé de patchs à bords francs et sur un pantalon large fusionnant des tonalités plus sombres de rouge et de noir. À la croisée de l’art pictural et de la mode, les motifs abstraits en imprimé all-over se fondent sur la totalité du tissu, sans début ni fin, comme l’évocation d’un univers infini.
Cette première partie de la capsule a été inspirée par la périphérie de Paris et la petite ceinture. Le directeur artistique Aurélien Arbet légitime ainsi cette percée de la couleur dans l’univers monochrome et urbain coutumier d’Études : la toile de Jean-Baptiste Bernadet, aux nuances de l’arc-en-ciel, lui évoque “ces fleurs sauvages que l’on peut trouver dans des endroits des villes laissés en friche soudain embellis de végétation printanière. Le bleu, le jaune, le rouge… les couleurs se mélangent librement. Et l’autre œuvre dans des teintes rougeâtres, plus dures, nous fait penser à du métal rouillé. À une matière industrielle qui aurait évolué avec le temps.”
La capsule se clôt avec un pull exclusif, dont l’édition est limitée à quelques pièces, partant d’un hommage à la figure universelle de l’artiste. Il a en effet été imaginé à partir d’un sweat de travail porté dans son atelier par Jean-Baptiste Bernardet, sur lequel le plasticien essuie ses pinceaux et ses doigts recouverts de peinture. “C’est la première pièce que Jean-Baptiste nous a montrée lorsqu’on a débuté la création de la collection. Il a pour habitude de conserver ses sweats lorsqu’il trouve que l’harmonie résultant des taches déposées à sa surface est suffisamment belle.” déclare Aurélien Arbet. Il ajoute : “Au-delà de la collection initiale, nous souhaitions une pièce exclusive. Nous avons donc travaillé avec la personne qui s’occupe de la maille chez nous, qui a réinterprété ce sweat avec de la laine. Il lui a fallu des nuits blanches de confection pour arriver à cette version presque analogue.”
Jean-Baptiste Bernadet et Études, une histoire d’amitié
“Ma peinture est très inspirée des œuvres du 19e siècle, explique Jean-Baptiste Bernadet. Si le résultat peut en sembler éloigné, elle s’inscrit dans un genre qui est très classique : la peinture de paysage. Je pense que mon univers colle avec celui d’Études. Mon travail repose beaucoup sur des sortes de contradictions.” En effet, le coloriste et plasticien d’une quarantaine d’années crée des œuvres atmosphériques qui mêlent avec fluidité les composantes du monde naturel, la perception humaine et la psyché. Par un travail d’abstraction du paysage, il fabrique avec les couleurs une impression diffuse et onirique.
Si tous les six mois Études invite un artiste – décédé ou vivant – pour une capsule événement, ce nouveau vestiaire estival qui “inclut beaucoup de références au workwear” s’appuie d’abord sur une histoire d’amitié entre le label et le peintre français. “Il existe avec Jean-Baptiste un rapport de proximité, de simplicité, commente Aurélien Arbet. Au fil de nos collaborations, nous avons constaté que le rapport avec des institutions était plus lourd dans la mise en place de la création, et ici ce n’était pas le cas. C’est une collaboration naturelle et sincère qui faisait du bien.” Une chose est sûre, cette contribution à Études a plus que jamais réveillé l’envie de Jean-Baptiste Bernadet de poursuivre cette exploration textile. “Je suis peintre mais j’ai déjà touché à la création de tapisserie, de céramique… je suis un touche-à-tout. Investir le vêtement m’a donc apporté un outil de réflexion en plus.”
La capsule Études x Jean-Baptiste Bernadet est disponible en boutique et sur le site internet Études.com