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Les meilleurs rôles d’Evan Peters, star de Tron: Ares
L’acteur américain Evan Peters a incarné une ribambelle de personnages inquiétants dans plusieurs saisons d’American Horor Story et a endossé le rôle controversé de Jeffrey Dahmer, serial killer cannibale dans la série du même nom de Ryan Murphy. Aujourd’hui, il s’illustre sur le grand écran dans Tron: Ares. L’occasion de revenir sur ses rôles les plus marquants.
et Alice Pouhier.
Publié le 9 octobre 2025. Modifié le 10 octobre 2025.

Evan Peters, grand spécialiste des rôles glaçants
Après des débuts remarqués dans Clipping Adam (2002) de Michael Picchiottino – le jeune acteur est alors âgé de 15 ans –, Evan Peters enchaîne les seconds rôles, au cinéma et à la télévision. Bientôt, il crève l’écran avec son visage pâle et ses grands yeux noirs, qui deviendront ses atouts principaux lorsqu’il incarnera de nombreux personnages glaçants…
L’Américain Evan Peters, 38 ans, est devenu un habitué des rôles de serial killers. Adoubé par le réalisateur et producteur Ryan Murphy, à qui l’on doit les séries Glee (2009), Hollywood (2020) et Pose (2018), le comédien s’est imposé comme un personnage récurrent de son chef-d’œuvre horrifique, la série American Horror Story (depuis 2011). Dans la série, Evan Peters apparaît plusieurs fois et surprend par l’étendue de son talent, incarnant à chaque fois des rôles de personnalités dérangées différentes.

L’acteur à l’affiche du film Tron: Ares
Celui qui jouait un super-héros déjanté dans Kick-Ass (2010), qui l’introduit au grand public, s’est aussi illustré en 2022 dans la série Dahmer : Monstre – L’histoire de Jeffrey Dahmer sur Netflix, en 2022, dans laquelle il incarne le tueur en série Jeffrey Dahmer.
Mais l’acteur confiait au magazine américain GQ en 2018 que jouer des rôles de monstres n’était pas quelque chose de facile pour lui. “C’est très dur pour moi et très difficile à interpréter. Ça brise mon âme et ça fait du mal à Evan en tant qu’individu”. L’ex-fiancé de l’actrice Emma Roberts doit donc se faire violence pour incarner à chaque fois des rôles d’homme machiavélique.
Evan Peters n’a cessé de s’illustrer dans divers rôles, liés par sa volonté de sublimer parias, sociopathes, losers et autres exclus, rendant hommage à toutes les formes d’anticonformisme. Alors qu’il joue un magnat de la tech diabolique dans le film Tron: Ares, actuellement au cinéma, retour sur ses meilleures performances.
Les meilleurs rôles d’Evan Peters

Un serial killer terrifiant dans Dahmer – Monstre : L’Histoire de Jeffrey Dahmer
Deux semaines seulement après sa sortie, la série événement Dahmer – Monstre : L’Histoire de Jeffrey Dahmer (Monster : A Jeffrey Dahmer Story,) réunissant Evan Peters et Ryan Murphy, a cumulé plus de 300 millions d’heures vues. C’est un démarrage phénoménal qui a propulsé la série dans le top 10 des plus visionnées la plateforme. Et la performance époustouflante d’Evan Peters, qui incarne Jeffrey Dahmer, un serial killer tiré d’une histoire tristement vraie, ayant tué dix-sept jeunes hommes et surnommé le “cannibale de Milwaukee”, n’y est pas pour rien.
L’acteur a su trouver le ton juste pour jouer ce personnage terrifiant, après avoir récolté une énorme documentation. Biographies, interviews, rapports de police et analyses psychologiques : c’est en se plongeant dans les archives du glaçant cas Dahmer qu’Evan Peters a réussi à l’incarner avec un mimétisme troublant, allant jusqu’à adopter le même phrasé linéaire et les mimiques.
Le rôle de Jeffrey Dahmer, homme réservé ayant mené une double vie de meurtrier, a été très éprouvant à jouer pour l’acteur. Plonger dans la psyché aussi sombre d’un meurtrier n’a pas été sans conséquences. Néanmoins, si la série a rencontré un énorme succès, elle a aussi été vivement critiquée pour son “humanisation” du serial killer. Malgré une intrigue ne laissant volontairement pas accès aux pensées de Dahmer, le jeu percutant d’Evan Peters réussit à faire naître un début de compréhension de ses actes, jusqu’à outrepasser la volonté de Ryan Murphy. Si le débat reste ouvert sur ce parti pris, aucun doute possible ne persiste sur le talent brut de l’acteur.
Dahmer – Monstre : L’Histoire de Jeffrey Dahmer (2022), créée par Ryan Murphy et Ian Brennan, disponible sur Netflix.
Un employé de banque insatisfait dans Pose
New York, 1980. Le bling-bling, les quartiers d’affaires, le sida, et… le voguing. Dans Pose (2018), la série historique créée par Ryan Murphy sublimant la scène ballroom new-yorkaise des années 80, Evan Peters incarne un homme marié employé à la Trump Tower. Coincé dans une routine implacable, Stan Bowes aka “White Boy” se sent dépossédé de sa vie. Pur produit de la classe moyenne, il est empêtré dans un quotidien qu’y relève d’un non-choix : emprunt, mariage, enfants, job dans le tertiaire… jusqu’à Angel.
Pris entre le devoir et la passion, entre la tradition et le désir de vivre selon ses propres termes, le personnage de Stan Bowes bouleverse par la dimension existentielle de sa relation avec Angel, une femme trans adepte des ballrooms, son opposé polaire dont il fantasme le quotidien libéré.
Pose (2018-2021), créée par Ryan Murphy, Brad Falchuk et Steven Canals, disponible sur Disney+.

Un étudiant cambrioleur dans American Animals
Dans ce long-métrage écrit et réalisé par Bart Layton, Evan Peters incarne un étudiant paumé nommé Warren Lipka, dont la bourse lui promet de belles années à l’université, dans les pas de son père. Dans Amercian Animals (2018) il se demande si c’est vraiment ce qu’il veut. Anesthésié, et sûrement un peu dépressif, Warren veut vivre, et monte un projet fou : à l’aide d’un petit groupe de recrues trouvées sur les bancs de l’école, il projette de dérober le livre le plus rare de l’université voisine. Evan Peters incarne ici un américain paumé, terrassé par les obligations matérielles et rêvant d’aventure, même s’il devra en payer le prix…
American Animals (2018) de Bart Layton, disponible sur Canal VOD.
Un leader de secte charismatique dans American Horror Story: Cult
Evan Peters incarnera une myriade de personnages psychotiques durant plusieurs saisons d’American Horror Story, comme James March, un hôtelier cannibale très chic des années 20 dans la saison 5. Après avoir enchaîné les rôles principaux dans plusieurs saisons du show, donnant la réplique à Jessica Lange, Lady Gaga ou encore Sarah Paulson, Evan Peters impressionne dans la septième saison – intitulée Cult – de la série.
Il y incarne Kai Anderson, un personnage impulsif animé par des idées d’extrême droite et une volonté de prendre le pouvoir dans la ville de Brookfield Heights, en Californie. Progressivement, le leader se transforme en chef de secte, suivi par de nombreux adeptes, dont sa sœur, Winter, avec qui il entretient une relation fusionnelle et malsaine. Tout au long de la saison, le personnage joué par Evan Peters, aussi séduisant que névrosé, exerce une emprise croissante sur son entourage jusqu’à l’explosion.
Dans Cult, l’acteur livre une performance bluffante, apportant de la complexité au personnage de Kai, et montrant bien les mécanismes de manipulation propres à l’embrigadement dans une secte. Pour arriver à tant de justesse, l’acteur s’est énormément documenté. Il a lu de nombreux témoignages, allant même jusqu’à écouter en boucle, pour préparer l’une des scènes finales, la bande sonore du suicide collectif de Jonestown de 1978.
Après cette performance éreintante, Evan Peters va faire une pause de deux ans dans sa participation à American Horror Story. En plus de ce rôle d’une très grande intensité, l’acteur s’est métamorphosé pour incarner de nombreux autres leaders de sectes pour la série. Poussant le mimétisme à l’extrême, il a joué, avec une ressemblance troublante, le chef de la secte La Famille de Charles Manson, l’artiste et leader de la Factory Andy Warhol, le chef des Davidiens David Koresh et le gourou Jim Jones.
American Horror Story (depuis 2011), créée par Ryan Murphy et Brad Falchuk, disponible sur Disney+.

Deux super-héros (ou presque) dans l’univers Marvel
Bryan Singer, qui l’a découvert dans American Horror Story, appelle Evan Peters pour lui proposer le rôle de Quicksilver (Vif-Argent) dans son film, X Men : Days of Future Past (2014). L’acteur ne prend pas la peine de lire le script et accepte sur-le-champ : pour lui, c’est un rêve d’enfant qui se réalise. Aux côtés d’acteurs légendaires comme Hugh Jackman dans le rôle de Wolverine, Evan Peters enfile la tenue argentée de Quicksilver aka Peter Maximoff durant les trois films de la franchise, jusqu’en 2019.
Si les fans de l’univers des X-Men approuvent Evan Peters en super-héros arrogant et véloce, ils n’en sont que plus déçus lorsqu’ils découvrent qu’il ne sera plus le super-héros dans Wandavision… Diffusée sur Disney+, la mini-série en forme de sitcom offre à l’acteur le rôle de Ralph Bohner, un résident déjanté et sarcastique de Westview.
X Men : Days of Future Past (2014) de Bryan Singer, disponible sur Disney+. Wandavision (2021), créée par Jac Schaeffer, disponible sur Disney+.

Un sociopathe dans la première saison d’American Horror Story
Les années passées à écumer les rôles de bon pote finissent par payer. En 2011, Evan Peters alors âgé de 24 ans est invité par Bradley Buecker à rejoindre le casting d’American Horror Story, une série d’horreurs dont les intrigues anxiogènes rendront justice à l’étendue de son talent dramatique. Lorsqu’il lit la description du personnage de Tate Langdon – le premier rôle qu’il jouera dans la série –, il y est écrit “on ne sait pas s’il va vous tuer ou vous embrasser”, ce qui intrigue le jeune acteur… Après les premiers essais, le coup de foudre est réciproque.
Dès la première saison de la série American Horror Story, sous-titrée Murder House (2011), le créateur Ryan Murphy dévoile un univers à l’esthétique baroque d’une noirceur fascinante. Inspirée des histoires d’horreur américaines, l’intrigue de Murder House se concentre sur une famille emménageant dans un manoir au style victorien à Los Angeles. Après l’adultère du père, celui-ci va vivre avec sa femme Vivian et leur fille Violette dans la bâtisse, ayant été le théâtre de nombreuses tueries. La sombre et suicidaire Violette rencontre alors son double dans le personnage de Tate Langdon, joué par Evan Peters. Et les deux âmes égarées vivent une histoire d’amour tortueuse et passionnelle.
“Je tue les personnes que j’aime, c’est vraiment un sale monde dans lequel on vit”.Prononcée par Tate Langdon, lors de sa première séance de thérapie avec le père de Violette, ces mots plantent d’emblée la tension qui réside chez l’adolescent, entre un idéalisme naïf et un dégoût profond pour la race humaine. De nature torturée et très sensible, le jeune homme est atteint de troubles de la personnalité.
Un personnage à la psychologie complexe qui permet à Evan Peters de révéler toute l’étendue de son talent, en alternant des scènes montrant sa fragilité et d’autres témoignant d’une violence extrême. Par bribes, le lourd passé de Tate Langdon se dévoile au fur et à mesure des épisodes. La scène précédant la tuerie dont il est à l’origine, dans laquelle il déambule dans les couloirs du lycée maquillé comme un squelette, au son des sifflements de Twisted Nerve, le thème du film Kill Bill (2003) de Quentin Tarantino, reste gravée dans les mémoires.
American Horror Story (depuis 2011), créée par Ryan Murphy et Brad Falchuk disponible sur Disney+.

Un ami un peu loser dans Never Back Down
En 2008, les cheveux de Britney Spears n’ont pas encore entièrement repoussé, et Evan Peters enchaîne les seconds rôles. Dans Never Back Down (2008), premier film d’une trilogie musclée, il interprète Max Cooperman, un des amis de Jake, un lycéen impulsif mis au défi de remporter un combat contre un champion d’arts martiaux. Max est un peu lourd, et colle à l’archétype du faire-valoir – à l’image des sous-fifres de Regina George dans Mean Girls – , spectateur de sa propre vie. Néanmoins, Evan Peters excelle dans ce rôle d’adolescent douteux, et, deux ans plus tard, il devient le sidekick d’Aaron Taylor-Johnson dans le blockbuster de Matthew Vaughn, Kick-Ass.
Never Back Down (2008) disponible sur Cine+OCS.
Tron: Ares (2025) de Joachim Rønning, actuellement au cinéma.