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Rihanna
La superstar Robyn Rihanna Fenty, alias Rihanna, née le 20 février 1988 à Saint Michael, sur l’île caribéenne de la Barbade, cumule les records. La chanteuse, actrice et entrepreneure a été la première artiste au monde à franchir les 100 millions de ventes numériques aux États-Unis et c’est l’une des artistes solo qui a écoulé le plus de disques à l’international, soit 280 millions depuis ses débuts, en 2005.
Au cours de sa carrière, la star a remporté 432 récompenses et sa fortune a été estimée à 1,4 milliard de dollars en juin 2022 par le magazine Forbes, ce qui la positionne comme l’une des plus jeunes milliardaires des États-Unis. Figure très prisée de la pop, elle a collaboré avec des pointures de l’industrie musicale telles que Britney Spears, Kanye West, Jay-Z, Nicki Minaj ou Paul McCartney.
Non seulement celle qui a sorti huit albums studios, entre dancehall, reggae, dance, R’n’B et pop, est l’une des plus grandes stars de la musique de son temps. Mais cette personnalité influente s’est aussi illustrée dans la mode, devenant l’égérie de la maison Dior et lançant sa marque de lingerie, Savage X Fenty. La femme d’affaires est également à la tête d’un empire beauté, avec sa marque de maquillage et de skincare inclusive à succès : Fenty Beauty. Autant d’activités qui en font l’une des célébrités les plus palpitantes de ces dix dernières années.
La jeunesse difficile de Rihanna à la Barbade
Robyn Rihanna Fenty est née à Saint Michael, à la Barbade, d’une mère afro-guyanienne, l’ancienne comptable Monica Braithwaite, et d’un père d’origine barbadienne et irlandaise, l’ancien gardien d’entrepôt Ronald Fenty. Loin du milieu glamour dans lequel elle évolue aujourd’hui, elle grandit dans un bungalow à Bridgetown, accompagnant son père sur les marchés pour vendre des vêtements. Ce dernier, dépendant à la cocaïne, à l’alcool et à la marijuana (et en proie à des accès de violence envers sa femme) jette une ombre au tableau de l’enfance de la petite Barbadienne, dont les parents divorcent alors qu’elle est âgée de 14 ans. Rihanna a également subi de nombreuses tomodensitométries (des scanners) pour ses maux de tête intenses.
Pour se consoler de ces difficultés, la petite fille trouve refuge dans la musique, écoutant du reggae et commençant à chanter dès l’âge de sept ans. Au lycée, elle forme même un groupe avec deux camarades de classe, avvant de suivre un programme militaire. Mais la Barbadienne n’obtiendra pas son diplôme d’études secondaires, préférant abandonner les cours pour tenter de réussir dans la musique. Un choix qui va s’avérer payant. En effet, les producteurs américains Carl Sturken et Evan Rogers (auteurs de chansons pour Christina Aguilera et Kelly Clarkson), qui se rendent à la Barbade en 2003, découvrent la puissance vocale de la jeune artiste en herbe en l’écoutant chanteuse dans un hôtel. Elle y interprète avec passion des reprises, notamment celle du tube Hero (1993) de Mariah Carey. Le visionnaire Evan Rogers emmènera ensuite Robyn Fenty à New York, pour qu’elle y enregistre quelques démos à destination des maisons de disques, convaincu qu’il tient là une future star de la pop.
Les débuts de Rihanna avec Jay-Z
Très rapidement, Robyn Fenty signe sur le label de Rogers et Sturken, Syndicated Rhythm Productions, et se voit appuyée par un avocat et un manager. Fin 2004, sa maquette est distribuée à plusieurs maisons de disques. Résultat ? L’année suivante, le rappeur et président de la maison de disques Def Jam Recordings, Jay-Z, demande à rencontrer Rihanna, qu’il fait auditionner. Elle porte un simple jean blanc avec un chemisier vert et danse timidement en chantant, mais son charisme et son talent sont indéniables. Impressionné par sa version émouvante de For the Love of You de Whitney Houston aussi bien que par sa chanson originale Pon de Replay, l’époux de Beyoncé fait signer un contrat à Rihanna pour six albums avec Def Jam le jour même de la fameuse audition.
Rihanna a rencontré le succès dès ses débuts, avec son premier album mêlant reggae, R’n’B et pop Music of the Sun, sorti en 2005 et écoulé à plus de 2 millions d’exemplaires. On y trouve des singles accrocheurs tels que Pon de Replay. L’année suivante, sort le deuxième album de la chanteuse, A Girl like Me, dans le même esprit musical que le premier, sur lequel se trouvent les tubes SOS, Unfaithful et Break It Off, interprété avec Sean Paul. Ce disque s’écoule à 4 millions d’exemplaires et contribue à rendre l’artiste encore plus populaire.
Un troisième album de Rihanna plus sombre
Le très réussi troisième album de Rihanna, Good Girl Gone Bad (2007), qui comporte également le tube Don’t Stop The Music, s’écoule à plus de 8,5 millions d’exemplaires. C’est à ce moment-là que la grande rivale de Beyoncé sort son plus gros tube à ce jour : Umbrella. Un titre refusé auparavant par de nombreuses stars, dont Britney Spears. Rihanna opère alors un changement musical. Elle met de côté le reggae et le dancehall pour s’orienter vers des sonorités plus pop, R’n’B, dance et rock. Cette mue s’accompagne d’un relooking audacieux : ses tenues de scènes se font plus sexy, rebelles et provocantes, lorgnant du côté de l’allure BDSM. Une esthétique qui a souvent séduit les stars de la pop, de Madonna à Lady Gaga.
Pendant la tournée Good Girl Gone Bad Tour, Rihanna dévoile également une image bien plus sombre et punk que les clichés solaires de ses débuts, beaucoup plus formatés. C’est la même veine que s’inscrit son quatrième album Rated R, qui sort en 2009, soit la même année où la star est agressée par son petit ami, le rappeur Chris Brown. Avec un look excentrique rappelant celui de Grace Jones dans les années 80 et des tubes audacieux comme Run This Town et Rude Boy, la chanteuse s’impose comme une pop star avant-gardiste et aventureuse, dégageant l’aura d’une rock star ainsi que comme une figure de l’empowerment féminin.
Le retour de Rihann à l’hédonisme avec Loud
Sur son cinquième album, Loud, sorti en 2010, Rihanna se réinvente encore, proposant des hymnes plus hédonistes et dansants, entre pop, R’n’B, électro, rock et reggae. On y découvre notamment les titres Only Girl (In the World) et Love the Way You Lie (Part II), en featuring avec le rappeur Eminem, et What’s My Name?, en collaboration avec Drake. De nombreux singles de cet album se classent numéro 1 des charts à l’image de la ballade reggae Man Down, dont le clip crée la polémique en mettant en scène l’assassinat d’un homme. On y voit Rihanna, victime d’un viol, se vengeant de son agresseur en appuyant sur la gâchette.
Un an après la sortie de Loud, Rihanna publie son sixième album, Talk That Talk (2011), qui se situe au croisement de ses deux derniers disques au niveau des sonorités. L’opus comprend l’un de ses plus grands tubes : We Found Love en collaboration avec Calvin Harris. Très prolifique, Rihanna sort en 2012 le single épique et poignant Diamonds, l’un des meilleurs singles de sa carrière, qui annonce la publication de son album Unapologetic en novembre de la même année. Sur ce disque, figure également le tube mélancolique Stay. L’année suivante, à 25 ans, la chanteuse devient la plus jeune artiste à remplir le Stade de France (en vendant plus de 80 000 billets).
Rihanna, une artiste multi-récompensée aux collaborations prestigieuses
En 2016, Rihanna publie son huitième album, le meilleur à ce jour, qu’elle s’intitule Anti car elle le considère comme « antithétique » et « contraire à ceux que ses fans attendent d’elle ». Ce disque, qui comprend des tubes tels que Work, Kiss It Better, Needed Me et Love on the Brain achève d’installer l’idole comme l’une des artistes les plus respectées de sa génération. Elle y fait le pont entre la culture mainstream et des parti pris plus pointus en reprenant notamment le groupe Tame Impala (Same Ol’ Mistakes) et en se mettant en scène dans un clip signé Harmony Korine (Needed Me).
Depuis Anti, l’aura de la star ne cesse d’être décuplée. L’artiste a collaboré avec des pointures de l’industrie musicale telles que Britney Spears, Kanye West, Jay-Z , Nicki Minaj, Coldplay, A$AP Rocky, Eminem, Shakira, Paul McCartney, Drake. Elle a remporté 432 récompenses dont neuf Grammy Awards et vendu plus de 280 millions d’albums. Il semblerait que celle qui est considérée comme un trésor national dans son pays n’a plus rien à prouver. Mais un nouveau défi se profile à l’horizon. En février 2023, la chanteuse assurera le fameux show de la mi-temps du Super Bowl même si aucun nouvel album de l’icône n’a été annoncé d’ici là.
Rihanna, une artiste totale et une businesswoman
Non seulement Rihanna est une icône pop et une chanteuse à la puissance vocale impressionnante, mais son influence dépasse largement le cadre de la musique. Très engagée, elle a pris parti contre les violences policières sur ses réseaux sociaux. L’artiste philanthrope a aussi fondé en 2006 l’association Believe qui vient en aide aux enfants dans le besoin, leur donnant accès à l’éducation ou à l’aide médicale. En 2012, elle a créé la Fondation Clara Lionel (CLF), finançant des programmes d’éducation, de santé et d’intervention d’urgence à travers le monde. Habituée aux concerts caritatifs et aux dons (notamment à son pays, la Barbade et à l’UNICEF), celle qui a grandi dans un milieu défavorisé semble ne jamais avoir oublié ses racines.
La femme d’affaires connue pour ses looks audacieux et ses « naked dresses » a aussi investi les domaines de la mode et la beauté, créant trois marques inclusives qui ont rencontré un immense succès : Savage X Fenty (en 2018), Fenty Beauty (en 2017) et Fenty Skin (en 2020). Celle qui a été égérie Dior a collaboré avec Gucci, MAC, Puma, Armani, Chopard ou encore Manolo Blahnik. Rihanna a également lancé plusieurs parfums et tenté sa chance à Hollywood, comme actrice. On l’a vue dans les films Battleship (2012) et Ocean’s 8 (2018) aux côtés de Sandra Bullock, Cate Blanchett et Anne Hathaway. Côté vie privée, la chanteuse partage la vie du rappeur A$AP Rocky, avec lequel elle forme un « power couple » et a mis au monde un petit garçon, en mai 2022, dans la plus grande discrétion.