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Pio Marmaï
Grâce à son charme irrésistible et sa capacité à endosser tous les rôles, de la comédie loufoque au au drame déchirant, Pio Marmaï a conquis le cœur du public et de la critique. À 40 ans, il possède déjà deux César et figure à l’affiche des plus gros succès français de cette dernière décennie, et très probablement de celle à venir.
Publié le 16 août 2023. Modifié le 8 août 2025.
Les débuts prometteurs de Pio Marmaï
Une passion pour l’art dramatique anime Pio Marmaï dès son plus jeune âge, nourrie par une mère ancienne chef costumière à l’Opéra de Strasbourg et un père scénographe. Après des années de théâtre amateur et d’ateliers, il décide de suivre les cours de la Scuola Commedia dell’Arte Antonio Fava, puis de l’école de théâtre Les Enfants Terribles de Paris et, enfin, du conservatoire de Créteil et de l’École de la Comédie de Saint-Étienne. Rapidement, son potentiel éclate au grand jour et captive ses enseignants et ses camarades par la présence magnétique de l’acteur et sa capacité à incarner une large palette de personnages.
Sa carrière cinématographique décolle véritablement en 2008, lorsqu’il obtient le rôle d’Albert dans Le premier jour du reste de ta vie réalisé par Rémi Bezançon. Ce film le révèle au grand public et à la critique, et sa performance touchante et authentique le mène tout droit à la prestigieuse cérémonie des César, où il est nominé la même année dans la catégorie du meilleur espoir masculin.
De la comédie au drame : les talents caméléons de Pio Marmaï
Dès lors, Pio Marmaï cultive son talent dont la force réside dans sa polyvalence. L’acteur français passe en effet, avec une aisance déconcertante, d’un rôle dramatique intense à une comédie légère, démontrant une profonde compréhension des nuances humaines. Du film D’amour et d’eau fraîche (qui lui vaudra une seconde nomination au César du meilleur espoir masculin) à l’émouvant Maestro (2014), en passant par l’incontournable Ce qui nous lie (2017) aux côtés d’Ana Girardot et de François Civil, il démontre à travers chaque interprétation sa capacité à se fondre dans ses personnages et à les rendre mémorables. L’industrie cinématographique reconnaît ainsi rapidement le talent de Pio Marmaï, qu’elle récompense par cinq nominations aux César en à peine dix ans, mais aussi au travers de rôles diversifiés, qui semblent avoir été taillés sur-mesure pour l’acteur français.
De Yannick aux Trois Mousquetaires, l’ascension continue de Pio Marmaï
De Yannick aux Trois Mousquetaires, l’ascension continue de Pio Marmaï
Entre 2023 et 2024, Pio Marmaï confirme sa place centrale dans le cinéma français. Sa filmographie, de plus en plus riche, révèle une trajectoire à la fois audacieuse et maîtrisée.
Un mousquetaire moderne et une révélation chez Dupieux
En 2023, il interprète Porthos dans Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan, superproduction signée Martin Bourboulon. Malgré un casting prestigieux – François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris –, il s’impose par sa puissance tranquille. Son Porthos est humain, sensible, presque burlesque.
En parallèle, il crève l’écran dans Yannick de Quentin Dupieux. Dans ce huis clos surréaliste, il campe un acteur confronté à l’imprévu. Ce rôle intense et minimaliste lui vaut une nomination au César du meilleur second rôle. Ainsi, il prouve qu’il peut porter des récits radicaux tout en restant accessible.
Une année dense, entre comédie sociale et surréalisme
Toujours en 2023, il rejoint Éric Toledano et Olivier Nakache pour Une année difficile. Cette comédie sociale acide aborde les dilemmes écologiques de notre époque. Grâce à son humour et son naturel, Marmaï incarne un personnage faillible mais attachant. Dès lors, il devient le reflet d’une génération désorientée.
Puis, il renoue avec Dupieux pour Daaaaaalí !, variation délirante sur le mythe de Salvador Dalí. À nouveau, il accepte un rôle de soutien. Toutefois, sa présence marque les scènes d’un trouble comique élégant.
Un romantique inattendu, un acteur dramatique confirmé
En 2024, il change de registre. Dans À toute allure de Lucas Bernard, il devient un amoureux maladroit, sincère, drôle. Le film étonne par son ton doux-amer, et Pio Marmaï y brille sans effet de manche.
Par ailleurs, dans L’Attachement de Carine Tardieu, il partage l’affiche avec Valeria Bruni Tedeschi. Le film, sélectionné à la Mostra de Venise, creuse les liens entre perte, désir et reconstruction. Il y livre une performance retenue, bouleversante de justesse.
Une métamorphose impériale sur Netflix
Enfin, l’acteur se transforme dans Nero, série historique diffusée sur Netflix. Pour ce rôle-titre, il travaille sa posture, son phrasé, son regard. Il incarne un Néron plus psychologique que monstrueux. Cette lecture subtile déconstruit le cliché du tyran.
Malgré le décor antique, son interprétation parle d’aujourd’hui. Elle évoque la solitude du pouvoir, le vertige de la représentation, le poison du doute.
Un acteur aux mille visages
Ainsi, Pio Marmaï traverse les genres avec aisance. De la fresque d’aventure au surréalisme, du drame feutré à la série d’époque, il ne cesse d’étonner. Il choisit ses projets avec soin. Surtout, il y apporte une vérité physique, parfois rugueuse, mais toujours incarnée.
En résumé, Pio Marmaï s’impose aujourd’hui comme l’un des piliers du cinéma français. Et chaque année renforce cette évidence.
