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Paul Mescal
Paul Mescal, né le 2 février 1996 à Maynooth, dans le comté de Kildare (Irlande), est un acteur irlandais. Sa performance dans Aftersun lui vaut sa première nomination à l’Oscar du meilleur acteur lors de la 95e cérémonie des Oscars en 2023.
Par La rédaction.
Publié le 16 août 2023. Modifié le 11 juillet 2025.

Paul Mescal : de son Irlande natale aux productions hollywoodiennes
Né le 2 février 1996 à Maynooth, une petite ville du comté de Kildare, Paul Mescal grandit dans un foyer aimant, entouré de ses parents et de ses deux frères et sœurs. Très jeune, il s’illustre dans le sport national : le football gaélique. Talentueux, discipliné et investi, il joue pour l’équipe des moins de 21 ans de Kildare, et devient une figure prometteuse du GAA. Pourtant, une blessure à la mâchoire bouleverse ses plans. Contraint d’abandonner le terrain, Paul Mescal se tourne vers une autre forme de scène : celle du théâtre.
Avec cette transition, il entre au Trinity College de Dublin, où il étudie les lettres et l’art dramatique. Il y découvre une autre forme de rigueur, de passion, et surtout une manière différente de parler au monde. Son amour du théâtre s’affirme. Après avoir obtenu son diplôme en 2017, il entame une série de rôles sur les planches irlandaises. Il joue notamment dans des productions classiques comme The Great Gatsby ou The Lieutenant of Inishmore, où il séduit le public par sa présence magnétique et sa vulnérabilité maîtrisée.

La révélation Normal People
Deux ans après sa sortie de l’université, Paul Mescal décroche un rôle discret dans le pilote de la série Bump. Mais c’est véritablement en 2020 que sa trajectoire bascule. Il est choisi pour incarner Connell dans l’adaptation télévisée du roman Normal People de Sally Rooney, aux côtés de Daisy Edgar-Jones. La série, diffusée sur la BBC et Hulu, devient un phénomène culturel. Elle met en scène l’histoire complexe et sensible de deux adolescents irlandais qui grandissent, s’aiment, se perdent et se retrouvent. Paul y incarne un jeune homme réservé, intelligent mais rongé par l’anxiété sociale, à la masculinité fragile et bouleversante.
Avec ce rôle, l’acteur irlandais dévoile une sensibilité rare. Son regard souvent baissé, ses silences lourds de sens, et son interprétation tout en retenue touchent un large public. À contre-courant des archétypes virils, il impose un nouveau modèle d’homme sur les écrans : vulnérable, doux, mais intense. Très vite, Paul devient le visage d’une génération en quête de vérité émotionnelle. Sa notoriété explose. Il est nommé aux BAFTA et remporte même le prix du Meilleur Acteur aux Irish Film & Television Awards.
Une ascension cinématographique remarquable
Fort de ce succès, Paul Mescal se fait remarquer par les réalisateurs et productrices du monde entier. En 2021, il rejoint le casting de The Lost Daughter, premier film réalisé par Maggie Gyllenhaal, inspiré du roman d’Elena Ferrante. Il y incarne un jeune plagiste irlandais dans une station balnéaire grecque. Aux côtés d’Olivia Colman et Dakota Johnson, il impose son naturel et sa justesse, même dans un rôle secondaire. Le film est sélectionné à la Mostra de Venise et salué par la critique.
L’année 2022 marque un tournant majeur. Paul Mescal décroche le rôle principal dans Aftersun, premier long-métrage de Charlotte Wells. Il y joue un jeune père en vacances avec sa fille, entre rires solaires et tristesse contenue. Le film bouleverse par sa pudeur, sa poésie, et la profondeur de son jeu. Grâce à cette performance magistrale, Paul est nommé à l’Oscar du Meilleur Acteur en 2023. Cette reconnaissance place l’acteur irlandais dans la lignée des grandes révélations européennes à Hollywood.
Choix audacieux et fidélité artistique
Refusant les paillettes faciles, Paul Mescal trace un chemin singulier. Il ne cherche pas les blockbusters à tout prix, mais préfère les récits intimes, les personnages en tension. En parallèle d’Aftersun, il tourne dans God’s Creatures, un drame familial oppressant, et dans Foe, film de science-fiction introspectif encore en attente de sortie en France. Il enchaîne également avec Carmen, revisitation contemporaine du célèbre opéra par Benjamin Millepied. Dans ce film dansé et chanté, il ose une nouvelle forme d’expression, toujours habité par un besoin de sincérité.
En 2023, Ridley Scott l’approche pour le rôle de Lucius dans Gladiator 2. Le projet marque une forme de consécration : il y reprend le flambeau laissé par Russell Crowe. Toutefois, fidèle à lui-même, Paul ne se contente pas d’incarner un héros antique. Il travaille le rôle dans toute sa complexité, avec l’intention de lui donner une chair nouvelle, un trouble contemporain.
Un style personnel, une voix rare
Paul Mescal incarne une nouvelle génération d’acteurs européens qui refusent l’uniformisation. Son jeu est fait de silences, de regards, de tensions muettes. Il capte l’indicible. Il ne joue pas pour séduire, mais pour révéler. Ses personnages ont tous en commun une forme d’éclat brisé. Ils avancent dans le doute, dans le manque, dans l’émotion. Son approche du métier reste artisanale. Il privilégie les projets exigeants, les cinéastes audacieux, et continue de se produire sur scène, notamment à Londres, où il reprend des rôles de théâtre.
Loin de céder aux sirènes du star-system, Paul garde les pieds sur terre. Il vit entre Londres et Dublin, mène une vie discrète, loin des tabloïds. Il se montre peu sur les réseaux sociaux, sauf pour soutenir des causes qui lui tiennent à cœur. Très attaché à ses racines irlandaises, il parle avec fierté de son pays, de sa culture, de son éducation. Il incarne ainsi un idéal rare dans l’industrie : celui d’un acteur humble, intense et profondément intègre.
Une année charnière : 2025
L’année 2025 s’annonce décisive. Paul Mescal est pressenti pour plusieurs projets d’envergure, dont une adaptation du roman Hamnet de Maggie O’Farrell, et une mini-série sur un drame politique britannique. Il multiplie les collaborations avec des réalisateurs émergents et continue d’explorer des rôles psychologiquement denses. Par ailleurs, son engagement pour des formes alternatives de narration — entre cinéma indépendant, théâtre expérimental et art visuel — pourrait faire de lui une figure centrale dans les mutations du paysage culturel. À une époque de redéfinition des genres et des récits, Paul Mescal incarne la nuance, l’ambiguïté, la vérité brute.