Actrice

Margaret Qualley

Née le 23 octobre 1994 à Kalispell dans le Montana,  compose une œuvre subtile, émotive, presque insaisissable. Entre ballet, mode, télévision et cinéma, elle tisse une trajectoire éclectique, marquée par une exigence artistique rare. En 2025, elle enchaîne les rôles singuliers, confirmant son statut d’actrice caméléon à la frontière du grand public et du cinéma d’auteur.

Publié le 20 juin 2025. Modifié le 1 août 2025.


Les débuts de Margaret Qualley 

Formée à la danse classique, elle quitte rapidement le monde du ballet pour explorer d’autres formes d’expression. En parallèle à ses débuts de mannequin, elle s’oriente vers le jeu. Elle apparaît dans Palo Alto de Gia Coppola (2013) et, peu après, se révèle au grand public dans la série The Leftovers (HBO), où elle incarne Jill Garvey avec une intensité silencieuse. Très vite, sa présence magnétique séduit les réalisateurs : son jeu nuancé, à la fois vulnérable et impénétrable, évoque une jeunesse troublée, pleine de contradictions. Elle impose un style, une énergie particulière, une manière de creuser le silence plutôt que de l’emplir.

De la série culte aux rôles affirmés

En l’espace de quelques années, elle diversifie ses registres. Ainsi, on la retrouve dans The Nice Guys (2016) aux côtés de Ryan Gosling, puis dans Once Upon a Time in Hollywood (2019) sous la direction de Quentin Tarantino. En 2021, son interprétation bouleversante dans la mini-série Maid sur Netflix, inspirée d’une histoire vraie, lui vaut une reconnaissance critique internationale.

Une filmographie en expansion


Margaret Qualley choisit ses projets avec une précision rare. En 2023, elle participe à Poor Things de Yorgos Lanthimos, avant de retrouver le cinéaste dans Kinds of Kindness (2024), présenté à Cannes. En parallèle, elle joue dans The Substance, un film hybride salué pour sa radicalité, confirmant son attrait pour des œuvres à la marge.

Depuis ses débuts, elle privilégie l’étrangeté à l’évidence, les audaces formelles aux narrations linéaires. Ce n’est pas l’importance du rôle qui guide ses choix, mais la singularité du projet, l’intensité du regard porté sur le monde. Elle aime les films qui dérangent, ceux qui bifurquent, ceux qui explorent les zones troubles de l’identité. On la voit ainsi passer du glamour déroutant d’un univers signé Lanthimos à l’organicité presque inconfortable de The Substance, où son corps devient vecteur de métamorphose.

Rien, chez elle, ne cherche à séduire frontalement. Elle fascine sans chercher l’adhésion, dans une posture à la fois moderne et indocile. Elle appartient à cette génération d’actrices qui savent dire non. Qui préfèrent l’ambigu à l’éclat. Qui acceptent d’être en déséquilibre. Cette liberté se lit dans ses gestes, dans ses silences, dans les films qu’elle choisit de ne pas faire.

Derrière chaque apparition se cache une réflexion sur ce qu’un rôle peut transmettre, bouleverser, faire entendre. En quelques années, Margaret Qualley est devenue l’une des interprètes les plus intéressantes de sa génération, sans jamais chercher à s’imposer. Elle ne court pas les plateaux : elle s’y installe lorsqu’ils ont quelque chose à raconter. À travers ses collaborations avec des auteurs radicaux, elle dessine un parcours d’une cohérence rare, entre cinéma d’auteur exigeant et expérimentations narratives. Une filmographie encore jeune, mais déjà profondément marquante.

Des projets très attendus en 2025


L’année 2025 marque un tournant. En février, elle présentait Blue Moon, un biopic sur Elizabeth Weiland, au Festival de Berlin, réalisé par Richard Linklater. En mai, elle revient à Cannes dans Honey Don’t!, comédie noire signée Ethan Coen, attendue en salles le 22 août. Enfin, elle tiendra l’un des rôles principaux dans le thriller gothique Victorian Psycho, actuellement en post-production. Trois films en une année, trois registres opposés, trois incarnations d’une même volonté : déjouer l’attendu.

Margaret Qualley, actrice de la métamorphose

À contre-courant des figures formatées, elle impose une présence fine, inquiète, charnelle. Elle joue avec les tensions, les silences, les dissonances. Entre drame psychologique, comédie étrange ou biopic intime, elle traverse les genres avec une cohérence émotionnelle rare. Elle ne cherche pas l’exposition : elle habite les failles, les creux, les marges.

Danseuse de formation, fille d’Andie MacDowell, elle cultive pourtant une identité singulière. Elle n’imite personne. Elle ne rejoue pas ce qu’elle sait faire : elle explore. Dans Maid, elle révélait une intensité sociale sans fard ; dans Sanctuary, elle faisait basculer le jeu de pouvoir avec une audace fiévreuse. À chaque rôle, une peau nouvelle. À chaque projet, un territoire à inventer.

Elle possède ce quelque chose d’insaisissable qui fait les grandes actrices : une capacité à s’effacer sans jamais disparaître. Elle offre à chaque personnage sa nervure propre, une densité discrète. Son corps exprime ce que les mots taisent. Son regard déjoue les évidences.

Et demain ?

Margaret Qualley poursuit son chemin dans Huntington, un thriller signé John Patton Ford, aux côtés d’Ed Harris et Glen Powell, prochainement en salle. Entre le cinéma indépendant et les festivals majeurs, elle incarne une génération d’actrices qui refusent les étiquettes. Une trajectoire libre, en perpétuel mouvement.

On murmure qu’elle rejoindra bientôt un grand projet d’auteur européen. Peut-être un film d’époque, peut-être une chronique urbaine. Peu importe le genre, l’essentiel demeure : elle choisit. Elle ose. Elle s’autorise l’étrangeté. À l’écart des récits trop lisses, Margaret Qualley incarne une modernité inquiète, mouvante, vibrante. Une actrice du présent, tendue vers l’inconnu.