Lucas Bravo

Né à Nice le 26 mars 1988, Lucas Bravo grandit entre les terrains de football et les plateaux télé. Son père, Daniel Bravo, ancien international français, brille sous le maillot du Paris Saint-Germain. Sa mère, Eva Bravo, d’origine italienne, évolue dans le monde du spectacle en tant que chanteuse puis animatrice.

Très tôt, Lucas s’interroge sur sa place. Avant de devenir comédien, il teste tout : rayons de supermarché, restauration, barman, videur… Une succession de petits boulots qui ne suffisent jamais à l’ancrer. « J’ai toujours eu l’impression de ne pas avoir assez bossé, alors que j’ai fait tous les métiers du monde. Pourtant, je ne me sentais jamais vraiment “dans le dur”. »

Peu à peu, il s’oriente vers le jeu. En 2013, il passe ses premiers castings et décroche un rôle dans Sous le soleil de Saint-Tropez, diffusée sur TF1 puis TMC. Il y incarne Jeff, un jeune homosexuel. L’année suivante, il monte d’un cran : Kim Chapiron lui offre un rôle dans La Crème de la Crème, chronique grinçante des rapports de pouvoir dans une école de commerce.

Pour affiner son jeu, Lucas Bravo intègre ensuite l’Actors Factory, l’école fondée par Tiffany Stern. Il y reste trois ans. « Je pensais qu’il ne fallait pas être formé, que le naturel suffisait. Mais j’avais besoin de cadre. Là-bas, on fait de la TransDanse, de la méditation peinture… La première année, c’est presque une thérapie. Ensuite, j’ai appris à appréhender un texte, improviser, gérer un tournage. »

De Plus belle la vie à Emily in Paris

Il poursuit ses débuts à la télévision avec plusieurs rôles secondaires. En 2014, il apparaît dans un épisode du programme court Sophie & Sophie, diffusé sur Canal+, aux côtés d’Alice Belaïdi et Clémence Faure. Deux ans plus tard, il rejoint la série culte Plus belle la vie, diffusée sur France Télévisions. Il y joue Mathieu Grange, un jeune homme déterminé à venger la mort de sa sœur Maud, victime d’une overdose. Persuadé de connaître le responsable, il part à sa recherche. Mais la véritable révélation arrive en 2020. Lucas Bravo décroche alors le rôle de Gabriel, chef cuisinier français aussi charmeur qu’impeccable dans Emily in Paris, la série Netflix portée par Lily Collins. Elle y incarne Emily Cooper, une jeune directrice marketing de Chicago envoyée à Paris pour apporter une touche américaine à une agence de communication parisienne.

Ce rôle, pourtant très éloigné de sa personnalité, change sa trajectoire. Il ouvre les portes de l’international. « C’est paradoxal, confie-t-il. Jouer un personnage qui me ressemble complique souvent la performance. Gabriel, dans la série, est décrit comme un bourreau des cœurs. Mais ce “voisin sexy”, ce n’est pas moi. J’ai grandi avec une mère féministe qui me répétait : Les mecs sont tous des porcs ! Du coup, j’ai toujours eu tendance à m’effacer plutôt qu’à faire le beau. »

Le baiser de Lucas Bravo à Julia Roberts et une future carrière à Hollywood

En 2022, Lucas Bravo franchit un cap en rejoignant deux productions internationales. Il apparaît d’abord dans Mrs. Harris Goes to Paris, réalisé par Anthony Fabian. Ce feel-good movie, entre fable Disney kitsch et téléfilm de Noël, assume son style sucré. L’histoire suit une veuve anglaise têtue, fascinée par les robes haute couture de Christian Dior, qui s’envole pour le Paris des années 50 afin de s’offrir la tenue de ses rêves. Adapté du roman éponyme de Paul Galico (1958), le film s’habille d’un vestiaire vintage prêté par Dior, aligne Lambert Wilson en aristocrate charmeur, Isabelle Huppert en directrice pincée… et Lucas Bravo en comptable discret, lecteur de Sartre. « C’était mon premier film à l’étranger, confie-t-il. J’ai débarqué avec mon syndrome de l’imposteur, en me demandant s’ils avaient vraiment fait le bon choix entre Isabelle Huppert et Lambert Wilson. »

Dans le même élan, il décroche un second rôle marquant dans Ticket to Paradise, comédie romantique signée Ol Parker. Il y incarne Paul, pilote de ligne amoureux de Georgia — interprétée par Julia Roberts. Ensemble, ils affrontent les manœuvres d’un couple divorcé (George Clooney et Julia Roberts), prêt à tout pour empêcher leur fille de répéter leurs erreurs passées. Ce rôle à contre-emploi permet à Lucas Bravo de montrer une facette plus légère, teintée d’humour et de recul. « Sur ce tournage, la bienveillance dominait, raconte-t-il. George Clooney et Julia Roberts étaient exemplaires. Ils n’hésitaient pas à s’effacer, à réécrire leurs répliques, juste pour mettre les autres en valeur. » Enfin, s’il devait organiser un dîner idéal, Lucas Bravo inviterait David Fincher, son amie Lily Collins (Emily in Paris), Robert Pattinson — qu’il admire dans Good Time des frères Safdie — mais aussi Sofia Coppola, Alejandro González Iñárritu et Xavier Dolan, « qui prend souvent le risque de raconter des choses différentes ».