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Kate Winslet
Multi-oscarisée, Kate Winslet compte parmi les figures les plus iconiques du cinéma. Plus que son incontournable rôle de Rose dans Titanic, elle performe brillamment des rôles aussi complexes que fascinants depuis ses débuts dans les années 90.
Publié le 2 juin 2025. Modifié le 29 août 2025.

De Reading aux sommets d’Hollywood
Kate Winslet naît en 1975 à Reading, dans la région de Berkshire, en Angleterre. Elle fait ses débuts dans la série télévisée Dark Season (1991) où son âge liée à sa maturité de jeu la démarque déjà parmi les autres membres du casting.
En 1994, elle tourne son premier film Créatures célestes, auprès d’une autre révélation du cinéma, l’actrice Melanie Lynskey. Réalisé par Peter Jackson – connu plus tard pour son travail dans Le Seigneur des anneaux (2003) –, ce long-métrage peint le portrait de deux jeunes femmes liées par une amitié si fusionnelle qu’elle en devient toxique. Chaleureusement accueilli par la critique, ce projet lance la carrière Kate Winslet vers de plus grosses productions cinématographiques.
En effet, ce succès conduit l’actrice vers une adaptation du roman de Jane Austen : Raison et Sentiments (1995). La scénariste du long-métrage, la britannique Emma Thompson, occupe le premier rôle du projet. À ses côtés, les acteurs Hugh Grant, Alan Rickman ainsi que Kate Winslet sont en tête d’affiche. Ce projet réunit les meilleurs talents britanniques de l’époque. Cette œuvre romantique, réalisée par Ang Lee, offre à cette dernière une renommée à Hollywood. En effet, l’actrice est alors distinguée d’une nomination aux Oscars et aux Golden Globes dans la catégorie “Meilleure actrice pour un second rôle” en 1995. Ce début prometteur prépare ainsi Kate Winslet à des rôles plus exigeants dans le cinéma.
Titanic : la percée à Hollywood
Deux ans plus tard, Kate Winslet rejoint le casting du Titanic de James Cameron. Ce film, aujourd’hui devenu culte, révèle notamment le duo iconique qu’elle forme avec Leonardo DiCaprio. Ensemble, ils incarnent les survivants d’un naufrage, au cœur d’une romance tragique. Elle incarne alors Rose, une héroïne complexe issue de la bourgeoisie britannique.
Un rôle majeur qui consolide sa renommée dans l’industrie du cinéma. En effet, ce film remporte de nombreuses distinctions lors des grandes cérémonies de cinéma – à l’image d’une nouvelle nomination pour Kate Winslet dans la catégorie “Meilleure actrice” aux Oscars en 1997, puis quelques mois plus tard, aux Golden Globes.

Vers des projets confidentiels
Alors acclamée pour sa performance par le public comme par la critique, Kate Winslet s’oriente vers un cinéma plus confidentiel, qui capture des paysages au-delà des rivages américains.
Elle incarne Julia dans Marrakech Express (1998) – tourné juste avant Titanic – qui explore les paysages somptueux nord-africains. Elle enchaîne avec Holy Smoke (1999), œuvre de la réalisatrice oscarisée Jane Campion, qui explore les thématiques de la famille et du culte en Inde. Ces projets, bien que moins connus du grand public, lui offrent l’opportunité de briller dans le registre dramatique. Un talent qui lui ouvre les portes vers des rôles plus énigmatiques.
Par la suite, Kate Winslet retourne vers des films d’époque. Elle joue dans Quills, la plume et le sang (2000) aux côtés de Geoffrey Rush et de Joaquin Phoenix. L’intrigue esquisse, dans un biopic romancé aussi perturbant que sensuellement provocateur, le récit du marquis de Sade (Geoffrey Rush) – alors envoyé à l’asile pour “démence libertine” durant les dernières années de sa vie. Cette œuvre est saluée par le grand public, notamment pour la performance stupéfiante de tous les membres du casting.
L’année suivante, elle illustre au grand écran le caractère horrifique de la Seconde Guerre mondiale dans Enigma (2001) de Michael Apted, réalisateur reconnu pour son travail dans Narnia (2010). Mêlant action et suspense, ce film d’espionnage suit Tom Jericho (Dougray Scott) dans une course contre la montre à la révélation des messages de résistance aux allemands. Incarnant l’espionne de la résistance Hester Wallace, Kate Winslet met en avant les tragédies du passé dans un récit effréné.
Iris : le tournant dans la carrière Kate Winslet
Le long-métrage Iris (2001) de Richard Eyre marque un nouveau départ pour l’actrice, qui avait alors enchaîné des succès plus discrets après son apparition dans Titanic (1997). Basé sur une histoire vraie, le film retrace la vie de la romancière Iris Murdoch, atteinte d’Alzheimer, avec Kate Winslet et Judi Dench dans le rôle-titre.
Ce rôle exigeant incarné par Kate Winslet atteste la portée de jeu de l’actrice qui obtient une nouvelle nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleure actrice dans un second rôle en 2002. Cette distinction, reçue par l’actrice par l’Academy of Motion Pictures Arts and Sciences, signe sa reconnaissance auprès du grand public – et l’érige au statut d’icône incontournable du cinéma anglophone.

Eternal Sunshine, The Reader, Mare of Easttown : le jeu de personnages troublants
Loin de se cantonner aux rôles historiques, Kate Winslet se métamorphose dans un drame romantique moderne : Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004). Ce film introspectif et nuancé sur le tumulte de l’amour gravite autour de deux amants qui viennent de se séparer. Chacun de leurs côtés, ils décident de s’effacer la mémoire afin de s’oublier mutuellement. Kate Winslet et Jim Carrey se glissent dans la peau de personnages opposés : l’impulsive et créative Clémentine, le sérieux et impénétrable Joël le long d’une romance qui s’estompe peu à peu. Cette œuvre remporte de nombreuses distinctions, dont la nomination de Kate Winslet dans la catégorie Meilleure actrice aux Oscars en 2005.
Dans The Reader (2008), une adaptation du roman Le Liseur de Bernhard Schlink (1995), Kate Winslet replonge dans les méandres traumatiques des souvenirs d’Auschwitz. Plaçant une histoire d’amour sous l’atrocité de la Seconde Guerre mondiale, le personnage Michael Berg tient une liaison avec Hanna Schmitz (Kate Winslet) – garde du camp de concentration notoire. Des années passent avant qu’ils se retrouvent. Michael, alors stagiaire en droit, est témoin du procès de Hanna Schmitz, accusée de crime de guerre. C’est un rôle complexe, intentionnellement voué à ne pas absoudre Hanna de ses actions. Grâce à cette œuvre aussi sombre que captivante, l’actrice est enfin lauréate de l’Oscar de la meilleure actrice en 2008 ainsi que d’un BAFTA Award dans la même catégorie en 2009.
En 2021, pour la série HBO Mare of Easttown, Kate Winslet endosse pour la première fois la casquette de productrice exécutive – en plus de camper le rôle principal du projet. Elle y joue le rôle de Marianne, un sergent de police dont la vie bascule lorsqu’elle enquête sur un meurtre. La série, saluée aux Golden Globes ainsi qu’aux BAFTA en 2022, prouve une nouvelle fois sa capacité à incarner des personnages complexes.
Une actrice, une productrice et une femme militante
Au-delà de sa carrière étoilée, Kate Winslet dirige diverses organisations caritatives qui fournissent une aide financière et un programme d’enseignement aux personnes en besoin. Depuis 2006, elle est à la tête de Family Haven, une association non-lucrative en service aux familles vulnérables. Elle a également investi une partie de son temps personnel à la collecte de fonds Afghanistan Relief Organization en 2021. Selon The Guardian, l’actrice signe auprès d’autres célébrités (Charlize Theron, Amanda Gorman) une lettre ouverte intitulée “Do Not Abandon Afghan Women and Girls”, visant à convaincre le président américain de l’époque, Joe Biden, de venir en aide aux femmes Afghan.
De plus, son association Golden Hat Foundation (co-fondée avec Margret Eriksdottir) fournit un programme d’enseignement, de formation et de nombreuses activités culturelles et loisirs aux enfants atteints d’autisme. Pour l’occasion, l’actrice oscarisée réalise une série de portraits de célébrités – Angelina Jolie, Meryl Streep – coiffées du “golden hat”, en soutien à la cause. Elle continue sa campagne de sensibilisation avec son recueil de témoignages The Golden Hat : Talking Back to Autism, paru en 2012.
Le titre de l’association et du livre est tiré du documentaire co-réalisé par l’actrice Kate Winslet et l’auteure Keli Thorsteinsson, alors intitulé A Mother’s Courage : Talking Back to Autism (2009).

Kate Winslet, le visage d’Hollywood
De films d’époque aux films biographiques, la carrière de Kate Winslet, étendue du début des années 90 à aujourd’hui, ne semble jamais connaître de pause. Elle dépeint brillamment la complexité des personnages qu’elle incarne, avec empathie ou réalisme, et assoie aujourd’hui son autorité dans Hollywood. Au sommet de sa carrière, elle a réussi à dépasser la vaste place qu’occupait son rôle dans Titanic (1997) au sein de l’imaginaire collectif.
L’actrice britannique est revenue récemment sur le grand écran avec le portrait de la mannequin et photographe Lee Miller, sorti en 2023. Parallèlement, elle joue dans The Regime (2024), une mini-série américaine qui divulgue les coulisses des chambres du pouvoir.
Elle obtient également le rôle de Ronal dans la saga signée James Cameron – Avatar : De Feu et de Cendres, prévu pour 2025.