Hunter Schafer

Publié le 16 août 2023. Modifié le 10 juillet 2025.

Le rôle remarquable d’Hunter Schafer dans la série Euphoria

Hunter Schafer a grandi à Trenton dans le New Jersey avant de déménager à Raleigh en Caroline du Nord, où elle décroche son diplôme du programme d’arts visuels de l’université North Carolina School of the Arts en 2017. Très tôt animée par le cinéma, elle est repérée en 2019 par Sam Levinson, le réalisateur de la série acclamée Euphoria. C’est, en effet, dans le rôle de Jules Vaughn qu’Hunter Schafer fait une entrée fracassante dans le paysage du 7e art, aux côtés des actrices Zendaya, Sydney Sweeney, Alexa Demie, Barbie Ferreira… Son interprétation d’une adolescente transgenre naviguant à travers les tumultes de l’adolescence, de la sexualité et de la toxicomanie a suscité l’admiration des critiques et du public.

À travers toutes les saisons d’Euphoria, Hunter Schafer porte habilement le fardeau émotionnel de Jules. Elle traduit les émotions les plus brutes grâce à son jeu subtil et ses expressions sincères. Cette justesse crée une connexion directe avec un jeune public profondément touché. En 2021, face à l’engouement pour son personnage, elle coécrit un épisode spécial centré sur Jules, qu’elle produit également. Ce rôle, criant de vérité, reflète surtout son propre combat pour les droits LGBTQIA+. En tant que jeune femme transgenre, elle sensibilise avec force aux questions de genre et de santé mentale. Par son jeu poignant, elle incarne une voix essentielle pour une génération en quête de repères. Par ailleurs, dans un tout autre registre, Hunter Schafer rejoint le casting de Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur, réalisé par Francis Lawrence. Elle y partage l’affiche avec Viola Davis et Rachel Zegler, dans un film attendu pour le 15 novembre 2023.

Une mannequin adorée par la mode

Avant même de révéler sa profondeur d’actrice sur les écrans, Hunter Schafer s’imposait déjà comme une figure iconique dans l’univers de la mode. Très jeune, elle attire l’attention des créateurs par son aura singulière. Ses premiers pas sur les podiums annoncent une trajectoire hors norme. Plutôt que de s’inscrire dans une esthétique figée, elle incarne un souffle nouveau, à la fois organique, poétique et insaisissable.

Dès lors, les grandes maisons la convoitent. Elle collabore rapidement avec Dior, dont elle épouse l’élégance structurée, et Miu Miu, qui valorise sa jeunesse subversive. De plus, elle prête son image à des créateurs aussi distincts que Rick Owens, Helmut Lang, Coach, Maison Margiela, Vera Wang ou Marc Jacobs. Chaque apparition réaffirme son pouvoir d’évocation. Elle ne se contente pas de défiler : elle incarne, elle raconte.

Ses choix stylistiques affirment une liberté absolue. Ainsi, Versus Versace, Emilio Pucci, ou Ann Demeulemeester sous la direction de Ludovic de Saint Sernin reconnaissent en elle plus qu’un corps à vêtir. Ils voient une muse en mouvement. Son allure androgyne, son port altier, sa capacité à traverser les codes sans jamais s’y perdre font d’elle un symbole de métamorphose.

Une icone de la mode 

En 2017, Teen Vogue l’intègre dans sa sélection des 21 Under 21, saluant autant son style que son engagement personnel. L’année suivante, The Observer (du Guardian) va plus loin. En la plaçant parmi les 46 mannequins à suivre, le journal britannique valide sa montée fulgurante dans le paysage fashion international. Cette reconnaissance médiatique ne se base pas uniquement sur des critères esthétiques. Elle s’appuie sur une aura plus vaste. Hunter Schafer ne performe pas la mode : elle la pense, elle la transforme.

Une alliance artistique 

En parallèle, son lien avec Mugler devient un marqueur fort de son ascension. En 2021, elle défile pour la maison lors de la collection printemps-été, magnétique, futuriste, presque irréelle. Deux ans plus tard, elle devient le visage du parfum Angel Elixir, prolongeant ainsi une alliance artistique basée sur l’excès, la liberté et le pouvoir de transgression. Ce rôle d’ambassadrice ne repose pas uniquement sur sa beauté. Chaque shooting, chaque campagne, chaque apparition réactive ce trouble. Loin de se figer dans une image, elle multiplie les facettes. 

Pourtant, sous l’élégance affirmée, perce une forme de vulnérabilité. Un regard rêveur, une posture délicate, une retenue silencieuse. Cette tension entre force et fragilité donne à sa silhouette une densité rare. Elle ne vend pas une attitude : elle partage une vision. Une vision du corps comme langage. Une vision de la beauté comme mouvement.

Une mannequin qui fascine

Aujourd’hui, elle incarne cette génération de mannequins-artistes qui redéfinissent le rapport à l’image. Désormais, son travail s’inscrit dans une dynamique plus large. Non pas simplement représenter, mais signifier. Non pas séduire, mais faire résonner. Et si elle fascine autant les créateurs, c’est précisément parce qu’elle résiste à toute tentative d’assignation.

Hunter Schafer ne défile pas : elle habite l’espace. Elle ne pose pas : elle suggère. Chaque apparition devient un geste, presque une performance. En cela, elle ne fait pas que traverser la mode : elle l’habite. Elle l’éclaire autrement. Et dans ce sillage, elle redonne au mot « mannequin » toute sa force première : celui d’un modèle, au sens le plus vivant.