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Née en 1968 à Chicago, Gillian Anderson grandit entre les États-Unis, Porto Rico et Londres. Après quelques rôles au théâtre, elle acquiert une reconnaissance internationale dans la série américaine de science-fiction X-Files (1993-2002) et les deux films dérivés, The X-Files, le film (1998) et X-Files : Régénération (2008). Aux côtés de l’acteur David Duchovny, elle devient Dana Scully, un agent du FBI chargé de résoudre les affaires non résolues qui impliquent des phénomènes paranormaux. Suite à l’arrêt de la série, elle obtient quelques rôles secondaires dans des films notables, notamment dans Le dernier roi d’Écosse (2006) aux côtés de James McAvoy et Forest Whitaker, ou encore en 2011, dans le film d’espionnage comique Johnny English, le retour, mené par l’acteur anglais Rowan Atkinson. À partir des années 2010, Gillian Anderson renoue avec le succès critique grâce à ses rôles dans la série thriller The Fall (2013) (qui révèle un jeune Jamie Dornan encore inconnu), Hannibal (2015) avec Mads Mikkelsen dans le rôle du célèbre serial killer Hannibal Lecter, ou encore dans American Gods, une série fantastique américaine surprenante où la mythologie se confronte à la technologie. En 2019, Gillian Anderson revient sur le devant de la scène dans la série Sex Education, au sein de laquelle elle incarne Jean Milburn, la mère de l’anti-héros Otis, sexologue très libérée et trop impliquée dans la vie de son fils. Enfin, en 2020, Gillian Anderson se voit acclamée pour son interprétation de la Première ministre anglaise Margaret Thatcher dans la quatrième saison de la série Netflix The Crown, qui relate la vie de la reine d’Angleterre Elizabeth II.

Gillian Anderson, une jeunesse entre l’Angleterre et les États-Unis
Gillian Anderson naît à Chicago en 1968. Elle passe son enfance entre Porto Rico et Londres. À 11 ans, elle s’installe dans le Michigan. Ce changement brutal la perturbe. Moquée pour son accent britannique, elle devient une adolescente rebelle au look punk. Autrefois extravertie, elle se forge une carapace.
En 1990, elle décroche un Bachelor of Fine Arts à l’université d’art dramatique de Chicago. Peu après, elle part à New York. Elle enchaîne les petits rôles au théâtre et les jobs de serveuse. Toutefois, le succès reste discret. En 1992, elle tente sa chance à Los Angeles. Pendant un an, elle multiplie les castings. Finalement, elle obtient le rôle qui changera sa vie.
X-Files et la rencontre de Gillian Anderson avec un succès international
En 1993, Gillian Anderson passe une audition devant Chris Carter, créateur de la série X-Files. Ce projet audacieux mêle science-fiction, horreur et conspiration. Il s’inspire des théories extraterrestres, du scandale du Watergate et de la série britannique Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Destinée à la chaîne Fox, la série veut marquer un tournant.
Passionnée par la biologie et le paranormal, Gillian se sent immédiatement proche du rôle. Elle incarne Dana Scully, agent du FBI brillante et indépendante. Cependant, la production préfère une actrice plus connue et plus sexy. Chris Carter défend ardemment son choix. Il impose Gillian Anderson. Résultat, elle obtient un Emmy Award en 1997.
Grâce au succès croissant, X-Files fait d’elle et David Duchovny des stars. Leurs personnages deviennent cultes. En 1998, le film The X-Files sort en salle. Plus tard, X-Files : Régénération arrive en 2008, mais divise la critique.
Enfin, en 2016 et 2018, la série revient. Deux saisons explorent la cybersurveillance et la perte des libertés. X-Filess’adapte au monde d’aujourd’hui, sans renier ses origines.
Gillian Anderson, la diversification au théâtre, dans des seconds rôles et des séries policières
Après l’arrêt de X-Files en 2002, Gillian Anderson s’installe à Londres. Elle veut tourner la page d’une décennie marquée par la célébrité. En 2005, elle retrouve le théâtre, puis décroche le rôle principal dans Bleak House, une adaptation du roman de Dickens. Ce rôle lui vaut une nomination aux Emmy Awards et aux Golden Globes en 2006. Parallèlement, elle se distingue au cinéma. Dans Le Dernier Roi d’Écosse (2006), elle joue aux côtés de James McAvoy et Forest Whitaker. Ce dernier remporte l’Oscar du meilleur acteur. En 2011, elle apparaît dans Johnny English, le retour, une comédie d’espionnage portée par Rowan Atkinson. En 2012, elle enchaîne avec L’Enfant d’en haut de Ursula Meier, puis Shadow Dancer, un thriller britannique avec Clive Owen.
Entre 2013 et 2015, elle joue dans Hannibal et incarne Bedelia Du Maurier, psychiatre mystérieuse face à Mads Mikkelsen. En parallèle, elle brille dans la série The Fall, aux côtés de Jamie Dornan, devenu célèbre grâce à Cinquante Nuances de Grey. Puis, en 2017, elle retrouve Bryan Fuller, créateur de Hannibal, pour la série American Gods. Elle y interprète Media, déesse moderne des écrans, en guerre contre les anciennes divinités. Anderson confirme ainsi sa capacité à réinventer sa carrière en explorant des univers très différents. De manière continue, elle choisit des rôles puissants et singuliers, loin du formatage hollywoodien.
En 2014 et 2016, elle incarne Blanche DuBois à Londres, puis à New York, dans Un tramway nommé Désir. Mise en scène par Benedict Andrews, cette performance lui vaut une nomination au prix Laurence Olivier en 2015. Enfin, en 2016, la reine Élisabeth II la nomme membre de l’ordre de l’Empire britannique. Cette distinction salue son apport aux arts et à la culture.
Le come-back éclatant de Gillian Anderson
En 2019, Gillian Anderson effectue un retour spectaculaire grâce à Netflix. La plateforme, déjà connue pour relancer des figures cultes comme Winona Ryder (Stranger Things) ou les sœurs Wachowski (Sense8), parie sur elle pour un rôle inédit. Ainsi, dans Sex Education, elle incarne Jean Milburn, sexologue reconnue et mère d’un adolescent en pleine crise identitaire. Ce personnage fantasque et brillant tranche radicalement avec Dana Scully. Tandis qu’Otis, son fils, cherche sa place, Jean s’affiche sans filtre, provoquant malaise et admiration. Par ailleurs, la série propulse Emma Mackey, Sami Outalbali et Simone Ashley. Elle s’impose comme un succès critique et populaire. Grâce à son ton décalé et ses thématiques progressistes, Sex Education séduit un public large. En septembre 2021, Netflix commande une quatrième saison. En somme, ce rôle confirme la capacité de Gillian Anderson à se réinventer tout en demeurant fidèle à une certaine exigence d’écriture.
Toujours en 2019, la plateforme lui confie un second défi. Elle rejoint The Crown, drame historique acclamé retraçant le règne d’Élisabeth II. Cette fois, elle se glisse dans la peau de Margaret Thatcher, Première ministre britannique entre 1979 et 1990. Dès les premiers épisodes, elle impose une transformation physique et vocale saisissante. En effet, sa posture rigide, sa voix grave et son regard tendu recréent à la perfection la figure controversée de la Dame de fer. Ainsi, elle donne à ce rôle une complexité inattendue. En 2021, elle remporte à la fois un Emmy Award et un Golden Globe. Ces récompenses consacrent une performance puissante, entre fidélité historique et liberté d’interprétation. The Crown gagne alors en intensité. Ce rôle démontre encore une fois l’ampleur du registre d’Anderson et son talent pour faire vibrer des personnages d’envergure.
Entre histoire et style, l’ascension d’une femme plurielle
Parallèlement, elle multiplie les projets originaux. Elle apparaît dans la saison 2 de The Great, satire historique de Hulu. Elle y joue la mère autoritaire de Catherine II, incarnée par Elle Fanning. Bien que sa présence se limite à deux épisodes, elle marque les esprits. Ce rôle, à la fois excentrique et autoritaire, confirme son goût pour les femmes puissantes et ambivalentes. En 2022, elle franchit une nouvelle étape. Gabriela Hearst, directrice artistique de Chloé, l’invite à devenir égérie de la maison. C’est la première fois qu’elle prête son image à une grande marque de mode. Désormais photographiée par Zoë Ghertner, Gillian Anderson pose avec naturel et élégance. À 53 ans, elle incarne une beauté libre, consciente d’elle-même et intemporelle. Ainsi, elle redéfinit les canons d’un âge souvent invisibilisé, prouvant qu’elle reste, toujours, là où on ne l’attend pas.